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Citation de lanard


Pendant une bonne partie du XXe siècle, on a voulu démarquer la science des savoirs traditionnels à l'aide de la notion de rationalité. La rationalité, il faut le rappeler, était l'apanage que Hilbert, Carnap et le Cercle de Vienne entendaient attribuer à la science et à elle seule. C'était aussi ce dont ils se proposaient de donner la preuve. Bien que, dès 1931 Gödel ait démontré la vanité de ce projet, ce n'est que bien plus tard, vers les années 1960, que la philosophie de la science en a pris définitivement acte. On peut se demander si ces nouvelles ont atteint le grand public.
La rationalité,pendant au moins toute l'époque du haut podernisme, s'est donc constituée en pierre de touche, en litmus test, comme disent les Anglo-Saxons, des savoirs autres. En conséquence, il s'est longtemps agi, pour l'anthropologie de rationalité des systèmes de savoirs traditionnels. Il est piquant que, décrivant dans cette intention le système divinatoire et sorcellerie zande, l'anthropologue britannique Evans-Pritchard ait devancé en 1937 des résultats qui ont fait la célébrité de Thomas Khun et de sa "Structure des révolutions scientifiques" parue en 1962.
Le projet positiviste de la science s'étant effrité, les rapports entre savoirs traditionnels et science ne peuvent plus se poser dans les mêmes termes. Néanmoins je ne préconise pas, par ce rappel, d'assimiler tout bonnement la science et les savoirs traditionnels. Il faut, bien au contraire, comprendre et faire ressortir leurs différences institutionnelles et historiques.
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