Marc Verillotte

Marc Verillotte a passé 20 années de sa carrière au sein du RAID, avec une spécialisation pour la cellule effraction (ouverture des portes, grilles, fenêtres, murs, etc) qui nécessite une expertise technique. Dans cet ouvrage, Marc Verillotte revient sur les évènements marquants de ses différentes actions, ce qu'il a vécu et comment il l'a vécu.

Le contenu est instructif et nous invite à la réflexion.

Marc Verilllote donne son avis sur le fonctionnement interne et la hiérarchie au sein du RAID, qui fait parfois froid dans le dos.

Il explique comment et lui et ses collègues vivent et partagent l'après assaut. Comment surmonter les périodes de stress intenses, les très longues périodes sans sommeil, les scènes d'horreur, le danger, parfois les collègues blessés plus ou moins gravement voire la perte de l'un d'entre eux, le fait d'avoir soi-même frôlé la mort. Certains ne s'en remettent pas psychologiquement.

D'autres y parviennent, non sans difficulté. Il est indispensable d'avoir un mental qui permet de se maîtriser.

Et pour parvenir à surmonter tout cela, la préparation, physique et mentale, est une discipline du quotidien.

"Au cœur du RAID"

GENRE : témoignage

Lorsque l'on entend que les hommes du raid sont appelés pour une intervention, nous savons tous que c'est pour quelque chose de grave et dangereux.

Ce que nous savons pas ou très peu, c'est ce qu'il se passe dans les coulisses de ce métier...

Les entraînements, leurs vies personnelles, les simples hommes qui deviennent l'élite de la France, la peur quand ils sont touchés par une balle, certaines vies perdues ou détruites...

Par mesure de sécurité pour eux et leurs familles, le proverbe : pour vivre heureux vivons caché prend tout son sens...même si à l'origine se n'est pas pour les mêmes raisons...

À travers ce témoignage, Marc nous en livre quelques bribes.

Des moments forts, des moments tragiques, le stress, l'adrénaline, l'endurance du corps et de l'esprit, la carapace que ces hommes se construisent, c'est dans cet état d'esprit qu'il nous en fait part...

Dès que l'on entend les noms comme : Mohamed Merah, les fères Kouachi et autre Yvan Colonna, nos poils se dressent, notre respiration se fait plus douloureuse, alors comment eux, ces hommes, ces frères d'armes, peuvent vivre avec tout cela dans leur mémoire, comment font-ils ?

Ils risquent leurs vies pour sauver les nôtres...

Les hommes de l'ombre jamais mis en lumière, les félicitations et les médailles ba non ce n'est pas pour eux ou alors très très peu souvent...

On dit : les médailles posthumes, c'est bien, mais a quoi cela va leur servir maintenant qu'ils ont perdu la vie en faisant leur métier...

Pour moi, c'est plus qu'un métier, il faut avoir cela dans le sang, dans les tripes et surtout avoir le mental pour...

Ils sont aux premières loges de l'horreur, on a tous en mémoire les prises d'otages par exemple à l'hyper cacher, au bataclan, dans des écoles...

Les supérieurs et les politiques souvent bien cachés au chaud qui donnent des ordres sans savoir si c'est vraiment réalisable et surtout sans risque, quoique ce métier ne soit évidemment pas sans risques...

Et que dire des journalistes, qui se cachent derrière leur droit à l'information au point de risquer de tout faire foirer et surtout de risqué la vie de ces hommes et des otages...

Du sensationnel voilà seulement ce qu'ils veulent... Mais demander aux familles des hommes du raid, qui malgré les cagoules qu'ils portent reconnaissent en direct aux infos leurs maris, leurs pères, leurs frères ou leurs fils sur une intervention ....

Ce témoignage m'a touché, ému, mis en colère...

Avec ce livre, nous revivons, mais cette fois de l'intérieur, des moments tragiques comme les attentats, leurs horreurs et traumatismes : le bataclan, les terrasses, les écoles, les anonymes, les plus connus, les victimes qui vivaient tout simplement avec légèreté et insouciance...

Tout dans ce témoignage m'a marqué, mais cette phrase me reste en mémoire depuis que je l'ai lu :

"je préfère être jugé par 12 anonymes plutôt que d'être porter par 6 camarades"...