Parce qu'un remorqueur brame devant l'écluse,
Tu pars ; tu es à bord, le soir, tous feux éteints ;
Tu écoutes, couché sous ton astre incertain,
Le chant du coq martiniquais dans la cambuse,
La berceuse du vent plaintif dans les agrès
Et le déferlement des vagues sur l'étrave.
Ô entreponts pleins de cœurs d'hommes, ô regrets !
Va, la mer t'a marqué du signe des esclaves :
L'appel d'un remorqueur ce soir t'a fait pâlir,
Tu n'as plus que l'amour de tes vieilles épreuves,
Tu ne passeras plus un pont sans tressaillir,
L'odeur de Rotterdam monte de tous les fleuves
Et le bruit de la mer chante dans tous les bruits…
Tu es dans ta maison bourgeoise et tu vieillis.
La poésie de la rue calme
Est accueillante après ce trop long jour
Comme le fut autrefois à telle âme
Tel calme amour.
[…]
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