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Citation de nadejda


Celui qu’on appelle le Gazou évolue à l’arrière, selon une chorégraphie toute personnelle, improvisée ou en tout cas impossible à anticiper y compris par lui-même. Un ballet de grâce et de chaos. Il est aussi grand que son père. Il est beau, de cette beauté réservée aux jeunes dieux et aux poètes maudits. Il sourit. De petites bulles éclosent aux coins de ses lèvres. Il garde une main levée à l’horizontale devant lui, bien à plat, sur le dos de laquelle repose un splendide insecte comparable à une pièce d’orfèvrerie. C’est un carabe aux élytres d’ambre et d’émeraude, aux mandibules ciselées comme la couronne de toute dynastie impériale qui se respecte. Et tout aussi mort que le premier des empereurs chinois, aussi dénué de vie que la broche jadis piquée sur le cœur de sa concubine. Mais c’est là une notion que l’esprit du Gazou ne peut appréhender. Il ne quitte pas l’insecte du regard, attendant qu’il bouge, qu’il marche, qu’il lui chatouille l’épiderme. Il l’encourage parfois d’un léger coup d’ongle, davantage par camaraderie que par impatience car le temps est une autre de ces lois dont le Gazou s’est affranchi dès la naissance. Il gazouille. Il a l’air heureux.
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