AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Maria Teresa de Bourbon Parme (3)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Les Bourbon Parme, une famille engagée dans l..

Le titre "Les Bourbon Parme une famille engagée dans l’histoire" est un ouvrage dégagé de toute valeur historique. Le seul intérêt historique qu’il aura, dans un demi-siècle environ, sera de montrer sur quels mythes, un membre d’une famille prétendant tant au trône espagnol que français, s’appuyaient pour construire sa légende dorée.



Il s’agit d’un livre de mémoires, et malheureusement pas uniquement de celle de l’auteure mais de celles de nombre de membre de sa famille. Voulant se donner un vernis historique, l’ouvrage fournit des notes pour les six premiers chapitres. Toutefois déjà au sixième il n’y a plus qu’une note et au cinquième il y a plus de notes dans le texte que dans les pages de notes. Il est tant d’arrêter ce laborieux travail et on est donc dispensé de notes pour les trois derniers chapitres et la conclusion. Il y a des notes où il y en a peut-être pas vraiment besoin et pas où elles s’avèreraient indispensables comme à propos de l’agenda d’Anatole France (page 75).



Parmi les phrases plus que difficiles à comprendre, tant par sa syntaxe que par son côté abscons, pour le lectorat grand public visé et les autres, on relève:





« Notre mère appartenait en réalité à la branche aînée des Capétiens (celle du Prince-Évêque de Liège, éloigné du trône à cause d’une mésaventure avec le roi de France, à la suite à d’intrigues politiques ; le roi n’avait pas accordé sa permission au mariage du Prince avant qu’il ne reçoive les ordres) ». (page 127)





Dans ce chapitre V où l’auteure met encore des notes, est-ce un manque de réflexion ou de connaissances que de ne pas deviner qu’ici une explication était indispensable pour nous donner le nom de ce Prince-Évêque de Liège? Je vois d’ailleurs très mal un Capétien évêque en terre du Saint-Empire romain germanique.





On est face à une belle collection d’anecdotes invérifiables, une large méconnaissance au mieux de l’histoire de la Première Guerre mondiale dans ce qui en est dit au sujet des tentatives de paix et au pire dans la falsification des faits comme avec ce qui suit.





« François-Joseph savait que la déclaration de guerre à la Serbie allait provoquer un conflit dévastateur » (page 91)





Un officier belge passe pour un imbécile (page 89) pour valoriser le père de l’auteure, on a l’impression en plusieurs occasions que ces géniaux membres d’une famille royale sont entourés d’imbéciles dont ils se jouent.





Le plus intéressant du livre pourrait résider dans ce conseil s’il se vérifiait pour un autre qu'un Bourbon face à un bourbon (ou à tout autre alcool), ce que je doute fort d’ailleurs :





« (à propos de Don Jaime (1870-1931) officier dans l’armée russe durant la Première Guerre mondiale) Ses compagnons de combat, les princes et officiers russes buvaient terriblement. Lui ne voulait pas s’enivrer, mais désirait en même temps participer à leurs joyeuses libations. Il avait donc recours à un remède espagnol : il buvait un verre d’huile d’olive avant la vodka, ce qui empêchait l’alcool de passer dans le sang » (page 87)





Il est fort possible que notre auteure confonde "avant" et "après", l’huile d’olive jouant le rôle du café salé… De toute façon au niveau chronologique, elle n’en est pas à ce genre de détail près…





Ce qu’il aurait été intéressant de développer aurait été de montrer comment la défense des identités régionales est une valeur de droite au XIXe et au début du XXe siècle et comment dans les prolongements en particulier de mai 1968, cette idée passe à gauche. Le carlisme, parce qu’il n’a jamais été au pouvoir, est resté fidèle à ses idéaux. De ce fait de mouvement conservateur, voire réactionnaire il devient un siècle plus tard un mouvement qui se reconnaît dans le socialisme autogestionnaire entre autre pour une partie de ceux qui s’en réclament (voir son site internet http://partidocarlista.com/). L’auteure, sans développer, laisse entendre qu’une autre branche du carlisme se définirait plutôt par son attachement au catholicisme espagnol traditionnel (si ce n’est traditionaliste). Ne serait pas inintéressante la partie du livre consacrée au rôle des carlistes dans la période de transition démocratique en Espagne si on avait eu un discours construit pour le porter. Ce qui reste en commun aux deux branches nous semble personnellement le caractère identitaire, souverainiste et anti-européen.





En bref un ouvrage à offrir à votre cousine ou voisine, en lui disant pour blaguer que c’est un livre sur les carlistes sans préciser ; elle devrait penser que l’on parle des fans de Carla Bruni Sarkozy. Faites le même don si elle regarde les images de "Points de vue, images du monde" avec leurs légendes, revue d’ailleurs qui compte des historiens sérieux en son sein comme Philippe Delorme. C’est pourquoi si vous pensez que votre voisine ou cousine lit vraiment cette revue, le livre en question risque aussi de la décevoir.



Le carlisme étant une chose trop importante pour la laisser aux carlistes, signalons l'excellent texte " Les Carlistes espagnols dans l’Ouest de la France, 1833-1883" d'Emmanuel Tronco (avec une introduction remarquable sur le carlisme en ligne ici http://www.pur-editions.fr/couvertures/1278510072_doc.pdf). En effet des carlistes se réfugièrent en France après leurs défaites et certains choisirent la région de la Vendée militaire ou de ses abords, ainsi le monument aux morts de l' École normale de Parthenay fut-il construit par un sculpteur carliste espagnol (d'après nos connaissances personnelles). On gagnera également à lire un interview de l'auteure sur le carlisme ici http://royaute-news-archives.eklablog.com/entretien-avec-marie-therese-de-bourbon-parme-a106070222

Commenter  J’apprécie          372
Les Bourbon Parme, une famille engagée dans l..

Les Bourbons Parme sont une branche cadette des Bourbons d'Espagne. Ils ont régné sur le duché de Parme, en Italie, de 1731 à 1860 avec des hauts et des bas. Le dernier duc, Robert, eu de deux mariages, 24 enfants !!!! Malgré les nombreux handicapés et les célibataires, les branches ont proliféré. Par exemple, les grands-ducs de Luxembourg actuels sont de cette famille et, rien que sur notre Babelio, 6 auteurs portent ce nom. Un des jumeaux Bogdanoff en a épousé une.



Ce livre n'est pas une histoire de tous les Bourbons Parme, comme le titre pourrait le laisser croire, mais simplement les biographies raccourcies, ou édulcorées, d'un certains nombre de personnages du 19e et du 20e siècle, chers à notre auteure, ou choisis pour faire la démonstration, que cette famille a fait l'histoire.



Mais tout de même, 250 pages pour parler, de la duchesse de Berry, du carlisme, des fueros, de l'impératrice Zita, de la guerre d'Espagne, du problème basque, de la Catalogne, des tractations de 1918, du début et de la fin du franquisme, c'est un peu court, vraiment trop peu, pour aller au fond des choses.



Le père de Maria Teresa est Xavier, duc de Parme en titre, et héritier de la tradition carliste. Xavier s'est marié avec une française, une Bourbon Busset. Une simple page sur sa mère !!!! « Elle venait d'un monde et d'un horizon très différent. » Et pour cause ! Les Busset ont même laissé la place à Henri IV ! Elle reconnaît son intelligence ! Les Bourbon Busset sont connus pour l'être. Il suffit de lire Jacques de Bourbon Busset ! La foire d'empoigne entre les branches espagnoles des capétiens fait tache à coté du calme de cette famille qui depuis 5 siècles sert son pays en silence.



Le carlisme ! Il est né, officiellement, de la volonté de Ferdinand VII d'Espagne de transmettre sa couronne à sa fille Isabelle, plutôt qu'à son frère Charles, rompant ainsi avec la loi salique importée en Espagne par Philippe V, petit-fils de Louis XIV. Charles va donc s'auto-proclamer roi sous le nom de Charles V, à la mort de son frère en 1833, alors que sa nièce fut proclamer reine sous le nom d'Isabelle II.



Isabelle II sera soutenue par les libéraux centralisateurs (la grande bourgeoisie) et les armées françaises et anglaises, alors que, Charles, « réactionnaire » et anti-libéral, est proche de l'église, et des traditionalistes. Il représente surtout ceux qui veulent conserver les privilèges juridiques locaux, les fueros, dont Charles Quint avait déjà entendu parler en 1520 sous le nom comunidades !!! (voir Chaunu)



Même si les carlistes ne prendront jamais Madrid, trois guerres civiles vont suivre en fonction des crises économiques et des erreurs du pouvoir en place, sans compter la dernière, qui mettra le franquisme au pouvoir avec leur aide et celle des nazis.



Lorsque, en 1936, la branche des Bourbons carlistes va s'éteindre, trois prétendants vont se mettre sur les rangs pour relever le flambeau et créer des courants. Il en existe actuellement quatre parce qu'ils se sont divisés. Ça ressemble un peu au trotskisme !!! . et ça tombe bien puisque l'un d'eux est devenu socialiste-autogestionnaire imprégné de catholicisme. Marie Theresa est proche de celui-là.



Avec tout cela il faut ajouter les prétentions au trône de France et je ne parle pas de la Toison d'Or. Mais là on s'écarte du sujet et c'est le maquis corse. Car les rois carlistes étaient aussi roi de France de jure.



Le drapeau carliste porte la croix de Bourgogne, chère à la Franche-Comté ! Trop long a expliqué aussi et elle n'en parle pas.



Maria Teresa se contente donc de nous raconter les temps forts et valorisant, des vies des préférés de sa famille et surtout de ses proches, à la lumière des mentalités actuelles. Elle veut donner d'eux une image de battants impliqués dans leur époque, en évitant les sujets qui fâchent.



Est-ce à cause de cela qu'apparaissent certains « oublis »? pas un mot sur les divisions familiales ; par exemple la brouille entre son père Xavier et le frère de celui-ci, qui a créé son petit carlisme à lui, plus à droite ; sur les relations de Xavier avec Pétain, pour lequel il a mené une mission officielle à Londres en 40, (il en a publié le récit en 1950) et auquel il servit de témoin de la défense lors de son procès. Quand à l'implication dans un mouvement de résistance dès 1943, je demande des preuves !



Quelle est l'origine de ce changement d'idéologie politique, du moins en apparence ? le séjour de Xavier dans les camps de concentration allemands ? La politique de Franco ou plutôt le fait qu'il ait choisi, comme successeur, Juan-Carlos au lieu du roi carliste ? Ou plus simplement la pêche en eau trouble ou le vent de l'histoire ? Quelle est l'attitude des carlistes actuellement face à la tentative d'installer une république en Espagne, en virant, avec ingratitude, le vieux roi, qui les a débarrassé du franquisme ? et des volontés d'indépendance de la Catalogne ?



Du coup, pour la branche socialiste autogestionnaire il est difficile de trouver dans le passé du mouvement des gens proches d'eux. La duchesse du Berry était venue en Vendée rétablir la royauté tendance légitimiste, par exemple, pas l'auto-gestion, dont on devait peu parler à l'époque !



Teresa nous répète qu'elle est descendante de Saint-Louis, mais un français sur cinq l'est aussi avec elle. Quant à ces petites anecdotes familiales, elles sont bizarrement les mêmes que celles de la comtesse de Paris, mais en changeant les personnages. Elles font partie de l'arsenal de légendes qu'utilisent toutes les familles princières.



Que reste-t-il de cette lecture ? Que ce texte a été écrit pour s'auto-glorifier, pour se donner l'illusion d'avoir encore de l'influence, de n'être pas en marge de l'histoire. Elle a raté un rendez-vous ! Un livre d'histoire objectif et critique sur sa famille aurait été vraiment passionnant écrit par quelqu'un de " l'intérieur " si on peut dire. de là vient peut-être ma déception.



Mais une question m'est restée à l'esprit durant toute ma lecture : et l'Italie et le duché de Parme dans tout ça ? Il est vrai que le reconquérir ne serait pas une mince affaire. Alors il vaut mieux essayer l'Espagne ! Même si on est parti depuis 1731, qu'un roi y est installé et qu'on est né en France ! Bref tout cela n'est pas sérieux finalement ! Tout cela sent l'opportunisme ! A quand une candidature au trône des Pays-Bas ?
Commenter  J’apprécie          71
Les Bourbon Parme, une famille engagée dans l..

J'ai d'abord été désappointée par le nom de l'auteur de ce livre.

J'avoue ne pas y faire attention lorsque je choisis un livre dans la liste foisonnante des opérations Masse Critique.

Du coup, je n'avais pas vu qu'il s'agissait d'une descendante de la famille.

En le découvrant, je me suis dit qu'il allait s'agir d'une hagiographie plutôt que d'un livre objectif sur cette famille.

Remarquez bien que le titre aurait pu me l'indiquer, vu qu'il s'agit tout de même d'une formulation assez laudative.

Mais l'auteur est aussi une universitaire reconnue dans son pays (spécialisée en droit constitutionnel, ce qui n'a rien à voir).

Il fallait donc lui laisser une chance.



En 250 pages, son altesse Maria Teresa brosse le portrait de huit membres de sa famille, dont la Duchesse de Berry qui a eu une vie incroyable et l'impératrice Zita, toute aussi extraordinaire.

Et du coup, c'est un peu rapide.

Basé sur les mémoires de la famille et de l'auteur elle-même, cet essai met en relief l'attachement fort au catholicisme des différents personnages du livre et leur passion pour la royauté et le carlisme (ce qui est un peu obscur pour moi d'ailleurs).

Quoi de plus normal quand on fait partie d'une famille régnante après tout.

Mais on sent ici qu'il est vraiment question d'un point de vue biaisé par l'appartenance de l'auteur à la dite famille.

En bref, ce manque d'objectivité m'a gênée.



Je dois avouer, néanmoins, que je ne me suis pas ennuyée.

On apprend tout de même des choses et l'on découvre des membres de la famille complètement inconnus.

Ce qui amène une question concernant le choix des personnages.

On en vient à se demander pourquoi lui et pas un autre, pourquoi cette période de sa vie, pourquoi ces événements.

On sent bien l'admiration de l'auteur, la fascination même pour certains membres de sa famille, et c'est finalement ce qui la guide dans ce livre.

Or ce qui est normal chez un romancier, l'est moins dans un essai.

C'est finalement un recueil de souvenirs et d'anecdotes familiales qui nous est donné à lire.

L'auteur construit la légende dorée de sa famille et nous rend complice de ce travail de reconstruction biaisé.

Elle nous perd aussi parfois dans le dédale de cette descendance très complexe.



Comme le trône de France serait celui du roi d'Espagne s'il redevenait d'actualité, ce livre me semble primordiale pour mieux connaître la famille de notre roi (^-^).

Il vous plaira aussi si vous êtes comme moi une midinette invétérée, mais puissance 10 façon Stéphane Bern.

Sinon, lisez les chapitres qui vous intéresse comme celui sur la duchesse de Berry ou celui sur Zita.


Lien : http://lirerelire.blogspot.f..
Commenter  J’apprécie          50


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Maria Teresa de Bourbon Parme (3)Voir plus

Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1724 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur cet auteur

{* *}