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Critiques de Marie Baudet (15)
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L'amour, après

On gagnait tout, sur tous les plans, et tout à coup tout a été annulé.

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Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre. Sa publication date de 2023. Il a été réalisé par Baptiste Sornin pour le scénario, et par Marie Baudet pour les dessins et la couleur. Il comprend cent pages de bande dessinée.



Sophie, trente-cinq ans conduit la voiture, et Louis, trente-trois ans, est assis sur le siège passager. Le GPS indique de prendre la troisième sortie au rond-point. Brisant le silence, elle indique qu’Éric, le nouveau compagnon de sa sœur, est un gros idiot, il n’y a qu’à voir comment il a parlé à la sœur de Sophie. Valentin, son ancien compagnon, était peut-être pénible mais pas insultant. Louis répond laconiquement qu’elle et Valentin ne faisaient plus l’amour. Le GPS indique qu’il faut faire demi-tour car ils ont dépassé le rond-point. Un autre jour, Louis conduit sa voiture, et il reçoit un appel de Sophie, il passe sur oreillette. Il est dans les embouteillages, elle lui dicte la liste de courses qu’il retient par cœur, identifiant les produits malgré la mauvaise communication : chèvre pour du fromage de chèvre, zeuse pour de l’eau gazeuse, rouges pour des yaourts rouges, nichons pour des cornichons… Et un bébé. Sous le coup de l’émotion, il tamponne la voiture devant, et s’ouvre légèrement le front. Sophie lui demande si ça va, la réponse étant positive, elle ajoute qu’elle plaisantait.



Louis se retrouve dans une large allée de l’hypermarché, avec un grand sac à la main, entre deux longs rayonnages chargés de produits. Il a mis un pansement sur son front, là où la peau s’est déchirée. Il fait la queue à la caisse. La femme devant lui s’aperçoit qu’elle a oublié le lait en poudre. Elle prend le bébé dans le siège du caddie et le confie à Louis en disant qu’elle en a juste pour une minute. Le soir, Louis et Sophie sont assis sur le canapé, ayant laissé une place vacante entre eux. Il consulte son téléphone, pendant qu’elle effectue des recherches sur son ordinateur portable : elle cherche un train à un tarif et à un horaire qui leur conviennent. Il est possible de partir le lundi super tôt, il y a des billets à trente-cinq euros. Il demande tôt comment ? À cinq heures du matin. Ça ne lui va pas, ça fait trop tôt. Elle regarde à nouveau et ils pourraient partir le samedi, mais c’est plus cher. Il regarde l’historique de ses messages avec Sophie. À la télévision, le quarante-cinquième président des États-Unis fait son discours : il voudrait remercier le peuple américain, des millions et des millions de personnes ont voté pour lui ce soir. Un groupe de personnes très tristes essaie de les priver de leurs droits, et ils ne l’accepteront pas. Ils ont 76.000 voix d’avance avec presque aucune voix qui reste à compter, et tout à coup tout s’arrête. C’est de la fraude. Avec comme victime, le peuple américain. C’est une honte pour ce pays. Ils se préparaient à gagner cette élection, et honnêtement ils ont gagné cette élection. Sophie est en train de regarder cette allocution au boulot avec une collègue derrière elle, qui se demande s’il est en train d’improviser. Sophie ne sait pas.



Voici une bande dessinée très facile de lecture, avec des partis graphiques affirmés. Le premier saute aux yeux du lecteur : l’artiste a choisi de ne pas représenter les traits de visage. Cela peut se voir dès la couverture. C’est criant dès la première planche : Louis porte une moustache et une barbe, en revanche ni les yeux, ou la bouche ou le nez ou les sourcils ne sont délimités par la couleur directe, ou détourés par un trait. Il en va de même pour Sophie qui se situe sur la droite de chaque case, celles-ci ayant la largeur de la page dans un plan cadré de face à travers le parebrise. De la même manière, ni bouche, ni nez, ni yeux ni sourcils ne sont représentés sur son visage, ni ride et bien sûr pas de pilosité. Cette absence de traits faciaux ne connaît que deux exceptions en pages 85 & 86 : ces éléments sont présents sur le visage de Sophie et de Louis à l’occasion d’un repas dans le jardin des parents de la première. Le lecteur se retrouve déconcerté par cette absence : cela diminue d’autant l’expressivité des personnages. Pour autant, il peut se faire une idée partielle de l’état d’esprit général des personnages par leur posture et leur occupation. Il présume que l’absence de visage correspond à la baisse d’empathie entre Sophie et Louis, et peut-être envers les individus qu’ils croisent et rencontrent, une forme de détachement émotionnel, ou de repli sur soi-même qui ne permet plus de ressentir les émotions de son interlocuteur.



La deuxième caractéristique apparaît dans l’impression donnée par les images : un peu pastel, des couleurs un peu délavées évoquant un temps révolu, ou des sensations émoussées. L’absence de traits de contour ajoute à la douceur des images, des formes qui cohabitent harmonieusement, sans avoir besoin d’être cantonnées par une frontière. Ce mode de représentation peut servir à donner une forme naïve aux voitures, à transcrire l’impression que donne des rayonnages bien ordonnés dans une grande surface, une quantité et une variété bien ordonnée, même si les formes apparaissent assez similaires. Il apporte également une grande douceur aux images : le calme et la tranquillité du jardin des parents de Sophie, ou encore l’intimité feutrée de cette séquence de cinq pages où Sophie et Louis sont allongés dans leur lit. Paradoxalement, cela apporte également une forme de fragilité inattendue au quarante-cinquième président des États-Unis, ce qui permet (presque) de croire à sa sincérité quand il se déclare surpris et même désemparé par le résultat des élections présidentielles de 2020 et la victoire de Joe Biden.



Par ailleurs, les auteurs ont conçu leur ouvrage sur une structure en chapitres, de trois à neuf pages, à l’exception des deux derniers qui en comptent dix-neuf pour l’avant-dernier et seize pour le dernier. Cela contribue à donner un rythme assez rapide à la lecture, de courtes scènes légères, des petits riens du quotidien. Un trajet en voiture en évoquant la relation de couple de la sœur de Sophie, les discours du perdant aux élections, un voyage en ascenseur, un papotage avant un match de tennis en double, un échange en terrasse, un achat chez le fleuriste, un arrêt à une station-service, la préparation d’une salade de tomates, un moment d’émotion involontaire au lit, un dernier voyage en voiture. Pas de quoi fouetter un chat, mais des marqueurs révélateurs après-coup d’un glissement insensible sur le moment. Le titre renferme une ambiguïté : il n’évoque pas la situation après l’amour, mais ce qu’il advient une fois que l’amour a uni deux êtres. Le texte de la quatrième de couverture s’avère tout aussi évasif : ils sont ensemble depuis dix ans, dix ans c’est long en amour… Même s’il part avec une idée préconçue, le lecteur se rend compte que ce suspense binaire agit sur lui : rompront-ils ou non ?



Le lecteur peut lire cette bande dessinée d’une traite en un quart d’heure, sans plus y penser. Il peut aussi jouer le jeu du suspense sur le devenir de cette relation de couple et se montrer participatif en cherchant à identifier des schémas, en supputant des liens de cause à effet. Dans un premier temps, il ne sait trop quelle valeur donner à l’échange dans la voiture sur le couple de la sœur de Sophie, sur la liste de courses et l’anecdote dans l’hypermarché. Il ne voit pas ce que le discours mensonger et manipulateur de perdant à l’élection vient faire là, si ce n’est donner un repère chronologique pour le récit. Puis en page trente-quatre, Louis confie au débotté à son partenaire de tennis en double qu’il croit que Sophie l’aime moins. Le lecteur reconsidère alors les petites choses des séquences précédentes sous un autre angle. Les deux remarques sur le couple d’Éric soulignent ce à quoi Sophie est attachée dans le couple (le respect de la dignité du conjoint) et ce à qui Louis est attaché (les rapports sexuels, ou plutôt l’absence de rapport sexuel). La boutade sur le bébé fait prendre conscience à Louis que c’est un sujet qu’il évite, peut-être sciemment, peut-être inconsciemment, et qui doit tenir à cœur à Sophie, même inconsciemment. Quand il se retrouve avec un bébé dans les bras dans l’hypermarché, il ne sait pas quoi en faire, comme il ne saurait pas quoi répondre à Sophie si elle lui demandait qu’ils conçoivent un enfant.



Une fois la graine du doute semée dans son esprit, le lien avec les discours du candidat perdant acquiert la force d’une évidence. Ils se préparaient à gagner cette élection, et honnêtement ils ont gagné cette élection : Sophie et Louis sont en couple, ils ont gagné cette épreuve dans la vie d’adulte et il est évident qu’ils vont continuer ensemble, tout le monde le dit. Ensuite, les résultats de ce soir ont été incroyables, ne jamais abandonner, ne jamais abandonner, ne jamais reculer et ne jamais, jamais arrêter de rêver : dix ans de vie commune, c’est déjà une réussite incroyable, Sophie et Louis n’ont aucune raison d’arrêter de rêver, il ne faut jamais abandonner. Le parallèle entre discours de défaite niée et de situation de couple en impasse produit un effet dévastateur : Sophie et Louis sont en train de se mentir pour contenter les personnes autour d’eux. Ils promeuvent cette vérité alternative comme si cela pouvait leur permettre de conserver leur couple, alors qu’ils ressentent, chacun de son côté, au fond d’eux que leur relation arrive à son terme. Il leur reste encore à le verbaliser. Le lecteur va alors relire le passage de la salade de tomates : il ressent mieux en quoi l’échange banal sur la composition d’une salade de tomates cristallise tout l’éloignement qui s’est agrandi insensiblement entre les deux compagnons.



Au début, c’est étrange de plonger dans l’intimité émotionnelle d’une relation de couple, tout en en étant tenue éloigné par l’absence d’émotions apparentes, faute de représentation des traits de visage sur les personnages. Très vite, c’est le confort d’une relation dans laquelle il n’y a pas de conflit, où l’un et l’autre se connaissent bien, s’apprécient et la tendresse est palpable. La narration visuelle exprime cette douceur douillette au travers de moments banals et insignifiants. L’accumulation de ces petits riens conduit à un brosser très progressivement un constat qui s’impose inéluctablement au couple, qu’ils ressentaient sans le formuler, luttant contre cet état fait de manière passive pour ne pas lui permettre de devenir concret. Une étude relationnelle d’une grande sensibilité et d’une grande subtilité.
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L'amour, après

Un couple, Sophie et Louis. On comprend qu’ils sont ensemble depuis un certain temps, sans enfants. On comprend aussi assez vite que tout ne tourne pas rond. Une sorte de désintérêt surtout de la part de Louis, de non-communication, de silences.





Difficile de dire à l’autre qu’on ne l’aime plus, on continue à vivre dans ses habitudes, à discuter de choses assez futiles comme les tarifs de réservation de vols ou comment faire une salade de tomates. Cela évite de parler de l’essentiel.



Parfois on préfère se confier à un ami comme Louis le fait à son copain de tennis.



Le dessin traduit très bien toutes les émotions dans un style ‘gouache’ avec souvent une répétition des mêmes cases qui renforce cette impression de silence entre Sophie et Louis. Surtout les personnages n’ont pas de visages comme s’ils étaient éteints, des zombies en pilotage automatique de leurs vies, encore incapables d’exprimer l’inexprimable, sauf pour Louis à la fin du livre.



Un beau roman graphique, émouvant et triste mais on leur espère une nouvelle vie plus heureuse et épanouie.



Sa note : 8.5/10
Lien : https://nathavh49.blogspot.c..
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L'amour, après

Les discussions d'après soirée, dans la voiture... Les préparatifs de vacances sur le canapé... la vie de couple.



Baptiste Sornin nous place en voyeurs. En immersion dans la vie de Louis et Sophie, en couple depuis 10 ans, on assiste en direct au début de la fin. L'usure, la communication qui ne passe plus, et le sentiment que, peu à peu, l'amour se fane, dans le déni d'abord...



Des scènes du quotidien, en courses, au tennis, au travail, représentées par Marie Baudet (lauréate du concours Jeune talent à Angoulême en 2020) que je découvre et que j'ai particulièrement apprécié. Des visages vides qui créent le trouble, des belles peintures comme des photos, des instantanés vintage, des polaroids qu'on retrouve dans une boîte, qui témoignent d'un temps passé.



Difficile de ne pas se revoir dans telle ou telle situation, on s'identifie forcément et on analyse aussi les mécanismes du couple au travers de cette tragi-comédie douce amère joliment illustrée.
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L'amour, après

L’amour après, Baptiste Sornin, Marie Baudet, Virages graphiques

Sophie et Louis vivent ensemble depuis une dizaine d’années. L’amour fou du début a laissé place à des habitudes, un certain ennui, des doutes. En plusieurs saynètes, les auteurs montrent le délitement du couple et la séparation inéluctable.

L’histoire se passe en 2020, au moment où Donald Trump conteste sa défaite contre Jo Biden et l’on peut se demander d’ailleurs pourquoi cette mise en parallèle. A part cette remarque, j’ai bien aimé cette bande dessinée aux personnages dont les visages n’ont que les contours, sauf à deux reprises où leurs yeux sont dessinés. Les tons sont colorés, pastels, et malgré l’absence de traits, on ressent bien les émotions liées aux questionnements, aux disputes, aux emportements : les corps les expriment clairement.

C’est un album aux pages parfois muettes, pas très bavard en général, la rupture est douloureuse et le sujet pas aisé à aborder, alors Louis et Sophie parlent du quotidien, leurs regards s’évitent…C’est bien vu, on y croit. Marie Baudet dessine avec une certaine nostalgie et Baptiste Sornin écrit avec délicatesse cette rupture amoureuse.

Titre en lice pour le Prix Orange de la BD 2024
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L'amour, après

Thème universel mais dessin paresseux (aplats de couleur et visages dignes d'un enfant de sept ans), prétentions bourgeoises, problèmes de riches, bien-pensance... J'étais content d'en être sorti. A réserver à un public germanopratin vraiment sûr de son couple - ou farouchement célibataire.
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L'amour, après

"L'amour, après" ou l'esbroufe dans la BD.

Quand on n'a pas grand chose à dire, faire dans l'esthétisme pour le dessin et dans le flou pour le scénario, minimaliste, soit dit en passant, ça marche certainement avec un public "éclairé" ravi de voir cassés certains codes mais je n'ai rien vu de réellement créatif dans la démarche. Le parti pris des visages vides, sans yeux ni nez ni bouche, a de plus exigé de moi certains efforts pour reconnaître par moment les personnages.

L'immiscion de la défaite de Trump lors de la présidentielle de 2020 dans l'histoire de la dégradation des relations du couple principal ne m'a pas davantage facilité l'accès à une bande dessinée dont les deux lectures successives auxquelles je me suis astreint ne m'auront heureusement pas pris beaucoup de temps.
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L'amour, après

Première bande dessinée de Marie Baudet au dessin, peintre de son état et Baptiste Sornin, acteur, comédien et metteur en scène, ici au scénario.

Sophie à 35 ans et Louis en a 33. Après dix ans de vie commune , à côtoyer l’autre chaque jour , à le voir changer, aux premiers doutes, aux premières disputes arrive le moment où il faut trancher. Sophie et Louis en sont à ce moment là quand commence l’histoire, le moment du basculement, celui où leur amour est devenu une habitude.

« L’amour après » surprend au premier abord par l’anonymat des visages, pas d’yeux, ni de nez, ni de bouche, seuls les cheveux pour Sophie, la barbe et la moustache en plus pour Louis. Malgré cela, on ressent bien l’évolution des sentiments au sein du couple, leur éloignement progressif et leur incapacité à continuer ainsi. Ce qui est en soi un véritable exploit.

Cet album, avec beaucoup d’empathie et très peu de dialogues, au travers de courtes scénettes raconte les derniers moments du couple que forment Sophie et Louis ainsi que la difficulté qu’ils ont à se séparer. Il met en parallèle le délitement du couple et la défaite électorale de Donald Trump face à Jo Biden.

« Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024. Je remercie Lecteurs.com ainsi que les Editions Virages graphiques pour cet envoi. »

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L'amour, après

C’est un roman raphique qui se lit très vite.

On suit les derniers instants de vie commune d’un couple.

En parallèle à cette rupture, on assiste à la défaite de Trump aux dernières élections présidentielles. Ce sont des anecdotes et la routine du quotidien qui nous sont translatées ici.

Les illustrations sont très jolies, les couleurs vives et les personnages dessinés au visage vide sont caractéristiques du travail de l’illustratrice qui peint de façon anonyme.
Lien : https://instagram.com/plante..
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L'amour, après

Une jolie découverte, qui laisse cependant un sentiment de tristesse face à la déliquescence du couple de Sophie et Louis. A travers des planches très épurées (même les traits des visages ont disparu), on assiste à la fin d'un couple qui se connaît depuis 10 ans. Les silences sont devenus envahissants (oppressantes cases sans bulles qui jouent de la répétition pour montrer le vide et l'absence de communication), les discussions futiles (les tomates en salade, en cubes ou en rondelles ?), les textos enflammés ont été remplacés par des injonctions logistiques (gestion des locataires, liste de courses). Le tout se fait avec un contrepoint tragi-comique autour de l'élection présidentielle américaine : Trump qui s'accroche, qui est dans le déni de la victoire démocrate, tout comme Sophie qui se voile la face sur son couple (par confort, lâcheté ? parce qu'on ne peut abolir une telle tranche de vie ?) jusqu'au moment où force est de reconnaître la défaite.

C'est habilement pensé, le propos est juste, bien que je l'aie trouvé glaçant et déprimant. Les dessins façon aquarelles sont très beaux. Même ébauchés, on s'attache à ces personnages et on se prend à leur souhaiter le meilleur pour leur avenir, ensemble ou pas.

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L'amour, après

J'avais repéré cette BD dans la liste de la dernière Masse critique...et me suis empressée de la réserver à la BM...



A la première lecture, j'ai été fascinée par le graphisme, par les expressions corporelles qui en disent tant...alors que les visages sont "anonymés", par l'art de représenter et de raconter le quotidien... (Si je savais dessiner, voilà ce que j'aimerais réaliser ! Pour moi, ce n'est franchement pas du niveau "école maternelle", comme mentionné dans une critique Babelio ...)



A la deuxième lecture, j'ai observé avec davantage d'attention... et découvert des détails à côté desquels j'étais passée (ex : pansement après l'accrochage...). J'ai saisi le parallèle avec l'élection et les discours de D. Trump, pour Sophie, dont le métier est traductrice.



En parallèle, j'ai apprécié les pistes subtiles vers lesquelles mon imagination est entraînée (ex : Audrey interrogeant Louise avec un peu d'insistance sur les prochaines vacances du couple (p. 36-37)...et dont le prénom réapparait lors du jeu entre Sophie et Louis, en voiture (p. 95)...)

Je ne suis pas sûre d'avoir tout élucidé (ex : la silhouette de Sophie au meeting de Trump, sur la 3e case, p. 72), mais cela restera pour moi une belle expérience de lecture !





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L'amour, après

Que reste-t-il de nos amours après une décennie ? C'est la question que vont devoir se poser Sophie, 35 ans, et Louis, 33 ans. Ce couple qui piétine semble heureux de prime abord, mais l'on comprend qu'ils se sont éloignés imperceptiblement l'un de l'autre. L'homme semble terrifié à l'idée de former une famille, et la simple évocation d'un projet de vacances tourne à la torture. Une bande-dessinée tout en délicatesse qui met en scène le déclin d'une relation qui n'a pas pu se renouveler et le désarroi des acteurs de cette histoire en bout de course.
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L'amour, après

Ce couple va mal. Les saynètes s'enchaînent, peu de dialogue, rien de bien constructif .. Pour arriver à l'inéluctable.

J'apprécie beaucoup le graphisme, l'idée, le traitement etc …

Par contre, j'hésite encore entre le "je n'ai pas aimé" , le "je n'ai pas compris", ou "non faut arrêter, trop c'est trop, tout ça pour ça".

Je le redis, j'aime beaucoup le côté graphique qui aurait mérité un autre traitement de cette histoire. Là ce n'est pas possible…..

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L'amour, après

La virgule dans le titre est importante. Il y a l’amour, et il y a la virgule juste après. Une petite respiration, une simple pause, le début d’une distance.



Cet album émiette la vie comme elle est. Anecdotique. Sans titre de chapitre et sans signe annonciateur de séparation. Avec des discussions anodines et des conversations 100% logistiques, de l’humour dans les silences et de la crispation dans les “je crois que Sophie m’aime moins” ou dans les “je crois que je ne t’aime plus Sophie.”



Entre les amis pas toujours à l’écoute, la routine exaspérante du travail, les obligations familiales, les apparitions de Trump qui dégueule ses discours - “if you don’t love me now, you will love me soon” -, les deux trentenaires ne s’écoutent plus, ne se regardent plus. Ils sont devenus des visages anonymes, étrangers l’un pour l’autre.



Peinture de ce qui n’est plus, L’amour, après capte les derniers instants d’une relation, juste avant son point final. Avec tendresse, dans un silence aussi feutré que le dessin, presque sans aucun bruit, si ce n’est le petit rire étouffé du lecteur.
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L'amour, après









Sophie et Louis sont en couple depuis dix ans.

Mais s'aiment-ils encore ?

Dix ans en amour, c'est beaucoup.

Ne faut-il pas qu'ils se séparent ?



J'avais envie de découvrir cette BD. Évidemment, il ne me faut pas bien longtemps pour arriver au bout. J'ai beaucoup apprécié les illustrations même si, au tout début j'ai été désarçonnée par les visages anonymes. Après recherches, c'est la signature de l'auteure que de proposer des visages anonymes qui s'inspirent de photographies trouvées dans ses albums de famille.



Je suis par contre plus dubitative sur le contenu en lui-même. J'ai trouvé les dialogues assez incomplets. J'ai eu du mal à suivre le fil rouge.



C'est donc mitigée que je ressors de cet album mais je suis malgré tout ravie de l'avoir découvert.





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L'amour, après

L’Amour, après, récit d’un délitement, réussit le tour de force d’être à la fois original et universel.
Lien : https://www.lemonde.fr/cultu..
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