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Citation de editionspassiflore


La respiration de l’homme se fit plus légère lorsqu’il
entendit le bruit d’une portière que l’on refermait. Il but
d’un trait le café qui s’était refroidi dans la tasse, il se
leva et alla vers la fenêtre de la cuisine pour observer
l’arrivée de sa visiteuse. Il la vit retirer du coffre un sac
de voyage et se diriger vers le portillon d’entrée. Au
moment de l’ouvrir, elle s’arrêta, posa son bagage par
terre et se retourna. Son regard s’attarda sur la mer qui, à
cette heure-là, finissait de se retirer.
Avec elle, comme par-dessus son épaule, l’homme
suivit le vol cendré des sternes qui piquaient, pour se
nourrir, sur les lais de haute mer. De molles vapeurs
montaient des bancs de sable et embrumaient les cabanes
tchanquées.
Comme le sien, son regard s’arrêta là, incapable de
franchir la ligne invisible qui les séparait du royaume que
Manuel s’était choisi, le point exact où l’eau s’évanouissait
à la rencontre du ciel.
Il se dit qu’il devait aller au devant de la jeune femme.
Le jour grisaillait à peine lorsqu’il s’était réveillé. Il avait
bien essayé de se rendormir mais sans succès. Il s’était
donc levé et depuis, il n’avait plus quitté son poste d’observation
dans la cuisine. Il s’était étonné de son impatience,
à croire qu’il restait donc encore, dans ce corps
qu’il avait délaissé, un petit recoin d’où sourdaient un
filet de vie et la possibilité d’un désir. Il posa la tasse vide
sur le bord de l’évier, se passa la main sur le front comme
pour refouler le souvenir bruyant et joyeux des retrouvailles
d’autrefois et se dirigea vers la porte d’entrée.
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