En arrivant à la marine de Meria, mon souffle s’est davantage suspendu. Tout, la fontaine, le chemin de terre menant à la plage qu’on ne voit pas depuis la route car dissimulée par les maisons et les bosquets de tamaris, tout est comme il y a vingt ans, j’ai même envie de descendre sur le rivage pour m’assurer que la Anna de seize ans est encore là, boudeuse, ou qu’elle n’y est plus, pour ma guérison, mais nous venons de tourner le dos à la côte pour nous engager sur la route qui scie le Cap en deux. La route d’Acquargento.