J’aurais préféré écrire une histoire essentiellement fondée sur l’amour et ne jamais parler de haine, mais il semble que le destin en ait décidé autrement. Malgré les quelques chapitres basés sur la violence et le pouvoir obsessionnel d’un conjoint, je voudrais surtout que l’on retienne le message d’amour et la nécessité de garder cet espoir qui ne doit jamais quitter ceux qui sont amenés à se débattre dans des luttes si intenses.
Les convictions religieuses de ma mère, comme celles de bien des gens de sa génération, étaient fondées sur la punition plutôt que sur l’amour et ne lui permettaient pas de satisfaire ses besoins. En outre, l’opinion des autres comptait beaucoup pour elle et les qu’en-dira-t-on influençaient toujours ses décisions.
« La parole est d’argent et le silence est d’or. » Elle a si bien réussi à m’inculquer cette attitude que j’ai passé la majeure partie de ma vie à accepter les opinions de tout un chacun sans répliquer.
La vie n’était qu’une suite ininterrompue de souffrances, un sortilège qui me collait à la peau et qui frappait tour à tour tous ceux que j’aimais.
Elle était femme avant d’être mère; elle éprouvait des besoins naturels qu’elle avait refoulés pour adhérer, selon moi, à de fausses croyances.
Le temps finit tout de même par atténuer l’acuité de mon deuil.
Et il n'y aura aucun procès pour te faire justice ? Le seul responsable est mort. Ça ne peut pas se terminer tout bonnement comme ça. Et toi, là-dedans, Marie, qu'ils le veuillent ou non, tu seras toujours leur mère.
Bats-toi pour ton honneur.
Il avait beau être comblé de biens matériels, il lui manquait l’essentiel, un environnement rempli d’amour et de respect. Il ne tirerait sûrement rien de profitable au cœur de cette union bancale. Même si je manquais souvent d’audace, je voyais bien que, si je n’avais pas le cran de retirer mon fils de ce milieu malsain, il aurait à en payer la note plus tard. Le fruit ne tombe jamais loin de l’arbre, dit le proverbe.
à mon arrivée, comme je m'y attendais, l'accueil fut dramatique.je restai muette sous les insultes. a vrai dire, je ne savais plus comment réagir. lorsque je répliquais, il me rabaissant et quand je gardais le silence, il m agressait. la tension montais davantage depuis le diagnostic de cancer de ma mère. l'emprise qu'il avait sur moi s'était affirmée. ma vulnérabilité lui donnait des forces.
au fil des jours, ce fut une véritable escalade. toutes ces règles et restrictions redevenaient en vigueur graduellement. j'avais beau m'opposer avec opiniâtreté, je finissais toujours par abdiquer par crainte de représailles. je cedais de plus en plus à son emprise, je jouais son jeu contre mon gré. et plus je faisaisde concessions, plus les exigences devenaient irréalistes et intolérables.