Le silence de la mer
souffle un jugement infini
plus concentré que celui d'une cruche
plus implacable que deux gouttes
, qu'il rapproche l'horizon ou nous donne
la mort bleue des méduses,
nos soupçons ne le quittent pas
, la mer écoute comme un sourd personne,
il est insensible comme un dieu
et survit aux survivants
je ne saurai jamais ce que j'attends de lui
ni quel sortilège il laisse sur mes chevilles
mais quand ces yeux en ont marre des tuiles
et attendent entre la plaine et les collines
ou dans les rues qui fermer plus de rues
alors je me sens naufragé et seule la mer peut
me sauver