Lucille connaissait parfaitement la gravité de son crime et la sentence qui l'attendait. Qu'y avait-il de pire qu'un meurtre prémédité ? Dieu sait qu'elle avait passé des mois à méditer sur le meurtre de son mari. Si elle était arrêtée et condamnée, elle risquait la chaise électrique. Et la chaise électrique de l’État d'Alabama était notoirement défectueuse. Environ tous les deux mois, les journaux relataient l'histoire d'un pauvre meurtrier dont seuls les cheveux avaient été brûlés par les premières décharges, tandis qu'attaché sur le siège il se consumait lentement pendant que le bourreau s'affairait à réparer le circuit électrique. Ça suffisait à vous dégoûter à jamais de l'idée de vous faire prendre.