AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Mark Sable (6)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
The Dark

Après l'annihilation d'internet

-

Ce contient une histoire complète, indépendante de toute autre. Elle est d'abord parue sous forme dématérialisée le 31 décembre 2018 sur la plateforme Comixology Originals. Puis elle a bénéficié d'une édition papier en 2021. Cette bande dessinée a été écrite par Mark Sable, dessinée et encrée par Kristian Donaldson, avec une mise en couleurs réalisée par Lee Loughridge assisté par Daniel Lee.



Avant le Noir, le sergent en chef Robert Carver était l'homme le plus connecté du monde. Il était un NEO : un agent muni d'un exosquelette connecté (Networked Exoskeletal Operator). En 1935, il était en mission pour l'OTAN à Riga, la capitale de la Lettonie, dans une opération qui faillit devenir le début de la troisième guerre mondiale. L'équipe dont il avait la charge était composée de Benitez, Patel, Weathers et du robot M.A.R.S. Le groupe d'intervention avance précautionneusement dans une partie ravagée de la ville, étant tous connectés entre eux. Ils s'engagent dans l'affrontement contre l'ennemi, mettant à profit leurs connexions pour surveiller les alentours et les arrières de leurs équipiers, se montrant ainsi particulièrement efficace contre des soldats qui ne disposent pas de cet avantage. Ils ont vite fait de les éliminer définitivement. Mais c'est à ce moment-là que survient la panne généralisée d'internet sous toutes ses formes. Une autre troupe d'ennemis arrive et ouvre le feu sur le petit commando. Patel est blessé et mis à terre. Le robot M.A.R.S. est détruit. L'absence d'internet a désactivé le module évitant que les sensations de souffrance d'un équipier en soient transmises aux autres. Carver ressent de plein fouet la mort de Patem.



Dans le même temps, à Londres, le magnat de la donnée Gustav Magnussen voit tous ses écrans de contrôle perdre toute cohérence et il comprend immédiatement que son empire vient de s'écrouler, victime d'un virus informatique d'une virulence dévastatrice. À New York, les écrans de la Bourse sont eux aussi envahi par un bruit de signaux incohérents. Les intelligences artificielles capotent immédiatement, en particulier celle de régulation des transports en commun, provoquant d'horribles accidents. À Salt Lake City, la hackeuse se faisant appeler Caméléon, est en train de livrer en personne un dispositif de modification d'apparence. Alors qu'elle le tend à sa cliente, Camille se rend compte que le dispositif vient de perdre sa cohérence, et donc toute sa valeur. Elle s'empresse de s'enfuir sur son vélo. L'année est 2035 Internet est partout, tous les objets étant connectés, et Internet vient de crasher. Le lendemain, Carver reprend connaissance sur une table d'opération. Un bandeau lui masque les yeux. Il le retire et se rend compte que vue a gagné en acuité : ses yeux endommagés ont été remplacés par des prothèses biologiques augmentées. Deux mois plus tard, son unité lui affecte un chien, lui aussi bénéficiant d'augmentations biologiques. Un an plus tard, un agent vient le trouver dans sa maison isolée du Montana, pour lui dire qu'il doit reprendre du service pour une mission de la plus haute importance.



Toute fin des années 2010, début des années 2020, des créateurs de bande dessinée ont choisi de publier leurs récits en version dématérialisée, sans tenir pour acquis qu'une version papier verra le jour par la suite. L'éditeur Dark Horse décide de récupérer ce récit et de le publier. S'il ignore son origine, le lecteur ne peut pas deviner qu'il a été conçu pour les écrans plutôt que pour le papier. Il découvre des dessins particulièrement soignés. L'artiste détoure les formes avec un trait très fin. Il gère le niveau de densité d'information visuelle en fonction de la nature de la séquence. Dans toutes les séquences, il représente les personnages avec un niveau de détails élevé, que ce soit pour le visage et la silhouette, pour la tenue vestimentaire, ses accessoires, et le cas échant les armes. Il a su créer des tenues militaires avec une apparence d'anticipation, sans aller jusqu'à une exagération de type science-fiction. Les auteurs n'ont pas opté pour des implants cybernétiques avant le Noir, préférant un appareillage électronique miniaturisé et discret. Il est probable que l'artiste utilise un logiciel de modélisation 3D pour la représentation des bâtiments, en extérieur comme en intérieur. Cet outil se marie bien avec ce monde riche en technologie, et avec des constructions un peu futuristes dans les grandes métropoles, ou des constructions plus de fortune, mais toujours à base de matériaux composites récents.



Le lecteur plonge donc dans un monde très concret, très palpable, des environnements inspirés du présent, et légèrement augmentés avec une touche d'anticipation pour un futur très proche. Il voit évoluer des individus plausibles, essentiellement des agents avec un entraînement militaire, ou au moins une solide maîtrise de techniques de combat. Le scénariste prend soin d'intégrer régulièrement une scène de combat. La première impressionne par sa fluidité : narrée tout en cases de la largeur de la page, avec des combattants casqués, dotés de tenues renforcées pour les protéger, allant de l'avant, avec leur arme au poing, se protégeant les uns les autres, abattant leurs ennemis. Puis le lecteur assiste à une attaque aérienne avec bombardement, à un affrontement à hauteur d'hommes dans un camp de fortune au Texas, et à un combat physique entre soldats aux capacités augmentées. L'artiste montre clairement les mouvements, et leur enchaînement. Il utilise l'infographie pour des effets spéciaux froids et dévastateurs, et pour installer des ambiances glaçantes, avec une palette de couleurs originale. Les séquences sans combat présentent également une forte personnalité graphique, assurant divertissement et dépaysement. Le lecteur ressent cette impression de merveilleux générée par des visuels qui montrent à l'évidence un futur porche possible, tout en étant orienté. Il se retrouve donc à l'intérieur d'une grande salle stérile d'un complexe médical militaire sous une lumière rouge chaude et inquiétante, devant une femme dans une combinaison moulante, plongée dans un bain d'un produit lui permettant de se concentrer sur les données qu'elle perçoit, coupée de ses sensations corporelles, au sein d'un complexe futuriste où des individus sont assis à même le sol avec un énorme casque intégrale sur la tête, relié à une machine biologique, à regarder un élevage porcin, puis une base aérienne militaire avec tous ses appareils au sol, ou encore devant l'architecture futuriste de la cité de Xian en Chine, etc. Dans ce monde aseptisé et froid, les personnages évoluent avec un visage souvent fermé, et également froid, prêt à l'affrontement.



Le récit dispose donc d'une mise en images avec une réelle personnalité, un degré de finition inhabituel pour un comics, et une ambiance installant une sensation de froideur, d'hostilité latente, d'êtres humains évoluant dans un monde froid et fabriqué. Le scénariste a décidé de commencer par un prologue montrant les effets du Noir. Durant ce premier chapitre de vingt-quatre pages, il établit à la fois le degré de dépendance de l'humanité à la toile mondiale, le moment de sa destruction, et les premières conséquences de son absence. Il le fait de manière que le lecteur puisse absorber ces informations sans peine, en commençant par une scène d'action, pour être bien sûr d'avoir capté toute son attention, et de l'avoir accroché. En effet, cela fonctionne très bien, et le lecteur se demande quel va être l'enjeu. Il est à la fois curieux de découvrir comment le Noir a pu survenir, et de savoir si une nation n'a pas réussi à reprendre l'avantage technologique et si elle s'apprête à en profiter pour détruire les autres, afin d'assoir son hégémonie. Deux individus se retrouvent à enquêter sur la situation : Camille du fait de sa capacité à pirater les systèmes et parce qu'elle est soupçonnée d'avoir dérobé une preuve permettant de désigner le coupable, et Carver pour ses compétences d'agent de terrain, et les capacités acquises avec ses nouveaux yeux. Sable sait mener son récit d'espionnage sans perdre le lecteur, entre thriller et enquête.



Le lecteur suit Carver, individu un peu blasé sans être cynique, et Camille, jeune femme aux aguets, en découvrant les indices en même temps qu'eux. Il relève les éléments venant leur apporter un peu de personnalité, là aussi le scénariste le fait par petites touches dont l'effet cumulatif fonctionne très bien. Il note les petites remarques en passant : la capacité du Texas à s'auto-suffire, l'hommage rendu aux lanceurs d'alerte Chelsea Manning, Daniel Ellsberg, Edward Snowden; ainsi que la manière de montrer les répercussions mondiales de ces actions. Sous des dehors de thriller cyberpunk, le scénariste réalise un vrai roman sur le thème de la gestion des données, avec un concept bien amené pour faire se rejoindre la virtualité informatique et l'esprit humain, cette dernière invention relevant plus de la science-fiction que l'anticipation.



La couverture annonce un récit d'action mâtiné de cyberpunk, pour une aventure rapide et rentre dedans. La lecture permet de découvrir un récit bien troussé, avec de l'action, une narration visuelle personnelle, sans impression d'un produit industriel à usage unique. Les auteurs montrent plus d'ambition d'une simple histoire spectaculaire, en intégrant des petits éléments de ci de là, dont l'effet cumulé amène une réflexion sur les big datas et les lanceurs d'alerte.
Commenter  J’apprécie          182
Miskatonic

Ce tome contient une histoire indépendante de toute autre, qui forme une saison complète ne nécessitant pas de suite, même si celle-ci est possible. Il regroupe les 5 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2020/2021, écrits par Mark Sable, dessinés et encrés par Giorgio Pontrelli, et mis en couleurs par Pippa Bowland. Les couvertures ont été réalisées par Jeremy Haun, avec une mise en couleurs de Nick Filardi. Les couvertures variantes ont été réalisées par Tyler Crook, Tony Harris, Aaron Lovett & Josh Viola, Peach Momoko, Kelsi Jo Silva. Le tome commence avec une introduction d'une page rédigée par le scénariste. Il se termine avec un rapport fictif de 4 pages rédigé par Clyde Tolsson, 8 pages rédigées par le scénariste explicitant toutes les références incluses aux romans et nouvelles de HP Lovecraft dans cette, histoire, et une interview de 2 pages de l'artiste sur son processus de création des personnages.



En 1925 ou 1926, dans la vallée de Miskatonic, Ephraim Waite répond à des coups frappés à la porte de sa demeure. Il trouve un paquet sur son pas de porte. Il le prend et l'emmène dans son bureau : le colis piégé explose, le tuant sur le coup et détruisant une partie de la maison. Peu de temps après à Washington, dans le quartier général du Bureau d'Investigation, le directeur J. Edgar Hoover reçoit une demi-douzaine de ses agents pour leur apprendre qu'ils sont licenciés, car il est hors de questions que les actes de malfaisance tolérés par son prédécesseur se poursuivent. Les hommes sortent, mais l'agente Miranda Keller reste et explique qu'elle ne s'est jamais montrée malfaisante. Le directeur accepte de prendre en compte sa bonne foi et de la transférer dans l'équipe de secrétaires. Elle lui tend un dossier avec des photographies compromettantes, et il confirme qu'elle est reconduite dans l'équipe des enquêteurs du Bureau. Il lui confie l'enquête sur l'assassinat d'Ephraim Waite, dans la vallée Miskatonic, non loin de la ville portuaire d'Innsmouth.



À la fin de son voyage, Miranda Keller descend du bus et elle est accueillie par Tom Malone, un agent à la retraite. Il lui fait remarquer qu'elle a l'air d'une touriste avec son appareil photographique, et lui fait observer le teint des habitants du coin, le fruit d'un métissage douteux. Ils se rendent à la demeure de Waite, pour examiner les lieux. Il attire l'attention de Keller sur l'odeur d'ozone qui subsiste. Elle demande où se trouve le corps : il répond que la police locale a indiqué qu'il n'y en avait pas. Elle prend une éprouvette dans son nécessaire pour y mettre un peu du fluide vert présent au sol. Elle explique que Hoover souhaite que ses agents utilisent des méthodes scientifiques. Il répond qu'il y a des choses que la science ne pourra jamais expliquer. Elle cite Conan Doyle : quand l'impossible a été éliminé, ce qu'il reste, aussi improbable qu'il puisse être, doit être la vérité. Keller prend une photographie dans un cadre et lui demande de qui il s'agit. Il répond que c'est Asenath Waite, la fille du défunt et qu'elle avait beaucoup à gagner à la mort de son père, en termes d'héritage. Elle ironise : ainsi il pense qu'une femme n'a pas les capacités d'être une agente du bureau, mais qu'une femme peut avoir commis ce crime avec une bombe.



Dans l'introduction, le scénariste explicite clairement la raison pour laquelle il a rapproché Howard Philips Lovecraft (1890-1937) et John Edgar Hoover (1875-1972) : leur racisme plus ou moins explicite. C'est ainsi que Hoover apparaît en tant que personnage, ayant pris les rênes du Bureau d'Investigation qui n'est pas encore fédéral, et renvoyant les précédents inspecteurs. Son second Clyde Tolson (1920-1975) joue également un petit rôle. Sable confirme que ledit Bureau n'a compté que trois membres féminins et qu'elles ne sont pas restées après 1928 : Alaska P. Davidson, Jessie B. Duckstein et Lenore Houston. Il n'y en aura pas d'autres jusqu'en 1972, après le décès du directeur du FBI. De son côté, Lovecraft n'a jamais créé une protagoniste (le scénariste oubliant fort opportunément Agnès de Chastillon). D'une certaine manière, l'un et l'autre avaient plusieurs valeurs en commun, et étaient représentatifs d'une facette de la société de l'époque. Ensuite, le scénariste connaît bien l'œuvre de l'écrivain et la met à profit à bon escient au travers à la fois de personnages comme Herbert West, Kid O'Brian, Ephraim Waite, Tom Malone, Brown Jenkins, de lieux comme Innsmouth, l'université de Miskatonic, de la mention des grands anciens comme Dagon, et bien sûr de la mention du Nécronomicon. Le lecteur familier de Lovecraft replace ces références avec facilité. Celui qui n'en a que de vagues notions ne se sent pas laissé de côté, comprenant bien que cette mythologie est plus riche et qu'il peut s'y plonger s'il le souhaite.



L'intrigue progresse à un rythme satisfaisant, le duo d'enquêteurs devant trouver le coupable de l'assassinat, découvrir la cellule d'activistes qui perturbe l'ordre social, et se plonger un peu dans l'histoire de la ville pour comprendre quelles forces l'ont façonnée. Le lecteur se rend compte que le scénariste a choisi une dynamique semblable à celle de Dana Sclly et Fox Mulder pour son tandem d'enquêteurs puisque que Miranda Keller a été formée aux techniques scientifiques ce qui fait d'elle une sceptique, et Tom Malone a déjà été confronté au culte de Dagon et à ses pratiquants, ce qui fait de lui un croyant. Petit à petit, l'enquêtrice doit bien convenir que certains faits sont inexplicables par la science, et l'enquêteur est à nouveau confronté aux horreurs qui hantent encore ses nuits, et qui l'ont poussé à abandonner le métier une première fois. La tonalité du récit est assez sombre, et la situation continue de s'aggraver, sans que les deux agents ne puissent rien y faire.



L'artiste a donc fort à faire puisqu'il doit à la fois procéder à une reconstitution historique de l'époque (début du vingtième siècle) et à une mise en scène des horreurs indescriptibles du mythe de Chtulhu. La couverture est alléchante avec cette jeune femme bien campée sur ses jambes dégageant une assurance certaine. Il s'avère donc que le dessinateur des pages intérieures n'est pas celui de la couverture, pratique habituelle pour les comics. Pontrelli détoure les personnages, les accessoires et les éléments de décor, avec un trait plus fin, pour des pages facilement lisibles, avec une mise en couleur qui vient nourrir les éléments détourés, avec une approche naturaliste, sans débauche pyrotechnique. Ça débute plutôt bien avec une représentation détaillée de l'étude de Waite, de la façade de sa demeure, de celle de l'immeuble abritant le Bureau d'investigation, du bureau de Hoover, du car, d'une vision générale du port d'Innsmouth, des bâtiments de l'université de Miskatonic, etc. Le lecteur note bien que comme souvent dans les comics, le dessinateur semble de plus en plus pressé par le temps et que dans les deux derniers épisodes les décors sont de plus en plus spartiates, à la fois plus esquissés avec beaucoup de détails, à la fois représentés avec une fréquence beaucoup plus faible, de nombreuses cases présentant un arrière-plan vide de toute information visuelle. En outre la coloriste se contente alors d'un léger camaïeu avec des variations insignifiantes de nuance, sans jamais chercher à passer en mode expressionniste ou impressionniste, comme si elle se mettait au diapason du dessinateur : en faire moins.



Le lecteur constate que la même évolution est à l'œuvre pour les personnages. En début d'histoire, ils sont soignés, à la fois pour leur morphologie, leur tenue vestimentaire, leur visage et leur coiffure. Puis le niveau de détail décroit lentement mais sûrement jusqu'au dernier épisode. Il ne peut pas y attribuer une signification narrative, mais juste un artiste devant tenir les délais et donc simplifiant ses formes pour les tenir. Ce choix, ou cet état de fait joue tourne rapidement au désavantage du récit. D'un côté, le scénariste a effectué de solides recherches sur les écrits de Lovecraft et sur le contexte historique de l'époque : de l'autre côté, les dessins manquent de consistance et sont parfois simpliste au point que le lecteur ne peut pas les prendre au sérieux. Malone et Keller tombent sur une orgie de nuit à l'écart de la ville : cela fait sens que l'artiste n'ait pas souhaité se montrer trop précis, au risque de tomber dans une pornographie en décalage avec la nature du récit. Juste après l'interruption de cette cérémonie impie, Keller & Malone en viennent aux mains contre ces individus, et ceux qui sont vêtus sont ridicules avec leur longue robe et leur chapeau pointu. Sable explique qu'il a donné comme consigne au dessinateur que ces tenues évoquent celle du Ku Klux Klan, ce qui est le cas, mais sous réserve que ces individus se soient fournis dans un magasin de déguisement bon marché. C'est encore pire quand il s'agit de représenter les habitants d'Innsmouth, fruits d'un métissage : le lecteur a l'impression de voir des figurants dans un film de série Z, disposant d'un budget riquiqui et insuffisant pour le maquillage. Quand Keller finit par se retrouver devant une créature lovecraftienne, celle-ci ressemble à un individu ayant revêtu un costume en caoutchouc, comme dans un film de Kaiju de la fin des années 1960. La narration visuelle n'entre pas dans le registre de la poésie naïve, mais est purement factice, naïve et inadaptée. De son côté, le scénariste a également fait un choix étrange : celui de superposer la dimension métaphorique des métisses pour le racisme devenu explicite, tout en conservant le premier degré du fantastique, ce qui fait double emploi dans le présent récit.



Des auteurs qui ont pour objectif de mettre en œuvre la mythologie d'Howard Philips Lovecraft, pour évoquer la période historique correspondante de manière plus factuelle : une bonne idée, d'autant plus que le scénariste sait de quoi il parle, et le fait avec respect pour Lovecraft, et intelligence, en restant intelligible pour le profane, et savoureux pour l'initié. La couverture annonce une reconstitution historique de qualité. L'histoire commence bien avec une narration visuelle de bonne facture pour la reconstitution et les personnages. Malheureusement celle-ci faiblit doucement d'épisode en épisode, pour finir par être totalement déconnectée de la tonalité du scénario, passant quasiment dans le registre des dessins inoffensifs pour enfants, sans raison valable. De son côté, le scénariste s'en sort mieux, même s'il cumule les sous-entendus de Lovecraft avec les intentions explicites de Hoover, comme s'il ne savait plus trop quel point de vue il avait choisi de donner à sa narration.
Commenter  J’apprécie          100
Scénario catastrophe

Ce scénario catastrophe est inspiré des attentats du 11 septembre 2001 qu'il évoque largement d'ailleurs. Cela part d'une bonne idée à savoir d'un groupe de personnes issues de milieux différents (biologiste, romancier, financier...) qui imagine des scénarios catastrophes assez improbables afin que le gouvernement américain puisse prévoir et contrer ces menaces terroristes à grande échelle.



Le problème est que cela semble malheureusement partir dans tous les sens. Cela perd très vite en crédibilité et donc en attention malgré un visuel assez agréable. La fin de cette histoire semble laisser entrevoir une suite mais cela n'intéressera vraisemblablement plus personne. La réalité semble souvent dépasser la fiction mais il y a tout de même des limites.



Ce thriller paranoïaque aura sans doute du mal à trouver son public.

Commenter  J’apprécie          90
Scénario catastrophe

Que peut d'intérêt pour cette BD, scénario catastrophe oui mais scénario catastrophique également, tout du moins mal exploité, on s'ennuie, de plus c'est assez moche, les traits sont grossiers comme fait au marqueur et les couleurs sont criardes.

Dommage car je pense que le potentiel était là pour faire quelque chose de bien.
Commenter  J’apprécie          80
Scénario catastrophe

Suite aux attentats du 11 septembre 2001, le gouvernement américain recrute sept spécialistes au sein d’un groupe de réflexion, chargé d’imaginer les pires scénarios possibles en terme d’attaques terroristes. Pendant plusieurs mois, cette cellule composée d’un célèbre romancier, d’une microbiologiste, d’un avocat, d’un hacker, d’un économiste, d’un prédicateur et d’un savant spécialisé dans le nucléaire, tentent d’anticiper les menaces pouvant amener les États-Unis au bord du gouffre. Lorsque, huit mois après la dissolution du « labo d'idées », l’une des catastrophe élaborée par la cellule devient réalité, les membres de groupe se lancent dans une course contre la montre pour empêcher la prochaine attaque terroriste.



Cette saga en cinq épisodes, publiée en 2009 par Boom! Studios (saluons au passage la cohérence entre le contenu de l’album et le nom de l’éditeur), est écrite par Mark Sable et dessinée par Julian Totino Tedesco. Quand on voit ce que Naoki Urusawa parvient à faire avec une banale histoire de fin du monde imaginée par quelques enfants dans "20th Century Boys", on ose à peine imaginer ce que ce maître du suspense et de la narration aurait pu produire avec un concept de base aussi séduisant que celui de "Scénario catastrophe". Malheureusement, derrière cette couverture tape-à-l’œil, les auteurs ne parviennent pas à exploiter cette idée de départ particulièrement alléchante. Le titre de la saga s’avère donc assez révélateur, tant les événements de cette lutte anti-terroriste s’enchaînent avec grande maladresse. Outre un fil rouge qui a tendance à s’embrouiller, il faut également déplorer un grand manque de réalisme et des scènes d’action trop vite expédiées au profit d’une narration confuse et peu captivante. Le graphisme de Julian Totino Tedesco est déjà beaucoup moins catastrophique, mais ne parvient cependant pas à sauver l’ensemble du naufrage.



Un excellent sujet, qui ferait sans doute fureur à Hollywood, mais qui se retrouve ici exploité de manière bien maladroite. Dommage !

Commenter  J’apprécie          00
Scénario catastrophe

Scénario catastrophe est un bel échec. On sent bien que Mark Sable cherche à tout prix à être original : il demeure pourtant dans le cliché perpétuel. [...] Ce qui aurait pu être un album efficace, sans prétention mais plaisant, se transforme en un ratage complet.


Lien : http://bulles-et-onomatopees..
Commenter  J’apprécie          00


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Mark Sable (14)Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz des Zombis

Vers 1497, une gravure intitulée Incabus ou Femme attaquée par la Mort représente un cadavre animé barbu en décomposition , qui agresse une femme et tente de soulever sa robe. Qui en est l'auteur?

Leonard de Vinci
Albrecht Dürer
Brueghel l'ancien

8 questions
31 lecteurs ont répondu
Thèmes : zombies , morts vivants , vaudou , littérature , horreur , fantastique , cinema , adapté au cinéma , adaptation , musique , hollywoodCréer un quiz sur cet auteur

{* *}