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Citation de le_Bison


Je pense au premier ours mort que j’ai vu. Il était dépecé, son cadavre nu ressemblait remarquablement à celui d’un gros homme. Mon cheval l’a senti, a fait un écart, s’est cabré et m’a jeté en l’air. Quand je pense à cet ours, je rougis. J’ai l’impression que c’est un crime de les tuer, alors que ma famille vit de leur mort. On m’a appris que tout crime mérite châtiment.
Quand j’avais onze ans, l’un de nos employés m’a emmené dans une décharge en lisière de Yellowstone, au beau milieu de la nuit. Nous sommes restés dans le pick-up, avec le chauffage et les phares allumés, pour regarder une vingtaine de grizzlys qui se disputaient les meilleures ordures. C’était un spectacle dégradant. Les ours étaient batailleurs, cupides. Ils se battaient pour des résidus en putréfaction, ils s’attaquaient au milieu des vieilles couches-culottes, des canettes et des bouteilles en plastique. Ils n’avaient pas l’air d’être des ours. On aurait dit un congrès de gros ivrognes crasseux. Je plissais les yeux de mon mieux pour rendre la scène floue. C’était un truc pour m’empêcher de pleurer pour garder de ces animaux une image idéale.
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