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Citation de collectifpolar


Écoutez.

Les morts ne cessent jamais de parler. Peut-être parce que la mort ce n’est pas la mort, c’est seulement être collé après la classe. On sait d’où on vient et on en revient toujours. On sait où on va, mais jamais on n’y arrive car on est mort. Mort. Du définitif, croit-on, à ceci près que l’éternité, ça n’en finit pas. On croise des types morts depuis plus longtemps que soi, qui déambulent à longueur de temps sans aller nulle part, et on les écoute hululer et feuler car nous sommes tous des esprits ou nous croyons l’être, alors qu’on est simplement mort. Des esprits qui se glissent au-dedans d’autres esprits. Parfois une femme se glisse dans un homme et geint comme dans le souvenir de l’acte charnel. Ils râlent et gémissent très fort, mais c’est comme un sifflement par la fenêtre ou un chuchotis sous le lit, et les petits enfants croient qu’il y a un monstre. Les morts adorent s’étendre sous le lit des vivants pour trois raisons. (a) Nous sommes couchés la plupart du temps. (b) Le dessous d’un lit ressemble au couvercle d’un cercueil, mais (c) il y a un poids au-dessus, un poids humain dans lequel on peut se couler pour le rendre plus lourd, et on écoute le cœur battre tout en le regardant pomper, et on entend les narines siffler quand les poumons évacuent l’air, et on envie jusqu’au plus petit souffle. Je n’ai aucun souvenir de cercueils.
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