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Citation de Jean-Daniel


Pour exercer son pouvoir, Arthur s’appuie sur un entourage prestigieux. Au début d’Erec et Enide (v. 1679-1714), Chrétien dresse la liste de la trentaine de « meilleurs barons du monde » qui siègent à la Table Ronde. Apparaissent en premier Gauvain, neveu d’Arthur, dont il porte même dans le Conte du Graal l’épée Excalibur, Erec et Lancelot, qui jouent, tous trois, un rôle de premier plan dans ses romans. Il en va de même avec Yvain ou Perceval. Plusieurs d’entre eux sont fils de rois. Ils appartiennent donc au même milieu qu’Arthur, à l’égard duquel ils manifestent à la fois de la soumission respectueuse et de la proximité amicale.
Vis-à-vis des chevaliers de la Table Ronde, la critique a parfois fait du roi des Bretons un simple primus inter pares, « le premier parmi ses pairs ». Il est vrai que, du vivant de Chrétien, Philippe Auguste institue les douze pairs du royaume, s’inspirant peut-être du cycle épique de Charlemagne. Ces hauts personnages occupent des offices en vue à la cour de France et entourent le roi lors du sacre. Le cas échéant, l’exemple est précieux pour tous ceux qui s’intéressent à l’influence de la fiction littéraire sur la vie sociale. Mais, dans les romans de Chrétien, Arthur garde toujours une dignité et une prééminence, qui, dans la chanson de geste, fait parfois terriblement défaut à l’empereur à la barbe fleurie, trop souvent dépassé de façon ridicule par les événements et dépendant entièrement de ses guerriers pour tenir son rang.
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