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Critiques de Martin Trystram (55)
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A comme Eiffel

L'image en couverture est belle, promesse d'un doux rêve : un couple, main dans la main, habillé à la mode du XIX ème siècle, marchant sur des nuages, face au sommet de la tour Eiffel un peu floue.

On se détend, on s'installe nous même sur le nuage, prêts à nous immerger dans cette histoire. On y apprendra des tas et des tas de choses sur Gustave Eiffel. Car cet homme n'est pas que sa tour. Tout le monde connaît le viaduc de Garabi.

Moi qui avais un pote portugais, je connaissais virtuellement le pont de Porto. Mais qui connaissait la vie affective de l'ingénieur, ses problèmes avec la justice nourris de jalousies ?

Moi pas en tous cas. Cette brillante bande dessinée a un grand mérite éducatif appuyé sur de très beaux dessins.

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Pacifique

Bonne idée que d’utililser le format horizontal pour cette histoire, ou l’horizon y a un certain rôle, cela accentue le rythme et l’ambiance. C’est un récit maritime, un récit de guerre. Cela se passe dans un sous-marin allemand à la fin de la seconde guerre mondiale. L’ambiance est particulièrement bien soignée, inquiétante, sombre, grâce au rythme, aux caractères et aussi à la lumière, au détails mécaniques ou maritimes des décors. L'enfermement y est bien traduit, et les personnages s’inspirent de personnages de roman classiques maritimes. Un livre subversif circule à bord de ce sous-marin, l’auteur nous laisse deviner duquel il s’agit,chacun peut se faire son opinion. Le commandant est une sorte de commandant Achab, on pense à Moby Dick de Melville bien sûr, mais il bien d’autres références, “Les révoltés du Bounty”, Ulysse, le mythe de Jonas… la recherche des références donne du sel au récit. La fin m’a surtout fait penser à “Le dernier voyage” de William Hope Hodgson. La variation sur ce thème, retranscrite dans la fin de la seconde guerre mondiale est particulièrement réussie. Je me suis laissé embarqué par cette histoire, je dois reconnaître que je suis bon public pour les récits maritimes, et une fois de plus, le plaisir était au rendez-vous.
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Pacifique

Udo, jeune soldat allemand de la Kriegsmarine, s’apprête à prendre son poste à bord d’un U-Boot. Nous sommes dans le pacifique, à la fin de la seconde guerre mondiale. Le gamin a dans ses bagages un livre subversif dont il ne peut justifier la provenance. Lorsque ses camarades découvrent l’ouvrage, ils s’en débarrassent au plus vite. Mais le livre réapparaît mystérieusement à plusieurs endroits. Chaque membre de l’équipage qui en commence la lecture est comme fasciné par les idées qu’il diffuse. A tel point que quand le capitaine veut faire disparaître l’objet du délit, la révolte gronde…



Un premier album réalisé à quatre mains par deux auteurs issus de l’animation. Le récit joue à fond sur le contraste entre l’huis-clos du sous-marin et l’élément infini dans lequel il se déplace. Après, le message est d’une grande naïveté, ce qui n’est finalement pas pour me déplaire. En gros, les vilains soldats allemands libérés du poids de la guerre forment une communauté hippie et l’esprit libertaire triomphe de l’ordre militaire grâce au pouvoir surnaturel d’un livre, un livre qui fait vaciller les convictions et symbolise l’éveil des consciences. J’aime bien cette idée. Et puis au moins on ne tombe pas dans les fins classiques, genre naufrage ou mutinerie sanglante.



Niveau dessin, c’est du tout bon. Dynamique, avec beaucoup de mouvement et des postures très expressives pour les nombreux personnages. En fait le gros point fort de cet album à l’italienne, c’est que sa forme joue sur l’oppression ressentie par le lecteur lorsque la caméra se déplace à l’intérieur du sous marin. Les auteurs expliquent cela très bien dans le dossier graphique final : « Le format horizontal s’est imposé pour faire corps aux proportions allongée d’un U-boot, il y a ainsi une correspondance de formes. Le plafond bas de la page renforce le coté enfermé et permet, par contraste, de tirer les horizons plus larges lors des scènes extérieures. » La couleur, d’abord très sombre et oscillant entre le rouge, le orange et le noir, gagne en luminosité sur la fin, au moment où les anciens soldats découvrent leur futur paradis.



Un premier album qui souffre par moments de quelques soucis de fluidité au niveau de la narration mais qui reste au final une très bonne surprise. Voila un duo d’auteurs dont les futures publications seront à suivre de près.


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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A comme Eiffel

Tout le monde connaît la tour Eiffel, mais qui connaît Gustave Eiffel ?

Personnellement je ne m'étais jamais intéressée à sa personne, je le reconnais, et je suis ravie d'avoir déniché cette bd qui m'a permis de le découvrir un peu, beaucoup, voire passionnément.

Certaines planches, superbes m'ont régalé les yeux. Un album que je note d'offrir autour de moi à l'occasion.





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A comme Eiffel

Une belle histoire d'amour, c'est ce que je retiendrai de cet ouvrage! Superbement illustrée : j'en ai aimé les choix graphiques ainsi que les couleurs variant selon l'épisode ou le moment.

Certes il est fortement documenté et évoque tout l'aspect historique de la construction de la célèbre Tour. Mais l'aspect onirique, surtout vers la fin, supplante le reste et l'emporte en beauté à mon sens. Les sentiments, négatifs ou positifs, ont une large place dans cette histoire et les personnages n'en sont que plus crédibles.

Il y a ceux qui adulent Eiffel, et il y a ses détracteurs, furieusement méchants. L'homme ne laissait guère indifférent.

Un roman graphique très intéressant à bien des égards.

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A comme Eiffel

La Tour Eiffel, son histoire, le scandale de Panama qui y est associé, le rejet des parisiens et de la presse... voilà un sujet somme toute assez connu!! Alors que cache « A comme Eiffel »?

Voici au moins une raison pour lire cet album.

« C’est l’histoire d’un homme dans la lumière et d’une femme dans l’ombre. L’histoire d’un monument connu du monde entier. L’histoire d’une tour, témoin de son époque. L’histoire d’une ascension puis d’une chute... entre réalité historique et fantasme onirique », Xavier Coste nous emmène une nouvelle fois sur les traces d’un homme ayant marqué son temps.

PS. Seconde raison pour ne pas faire l’impasse sur cette lecture : le talent de Xavier Coste
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A comme Eiffel

Et si la silhouette du monument le plus célèbre de France était le résultat d’un amour fou d’Eiffel pour sa cousine adorée ?

Cette hypothèse sert de fil rouge, voir de prétexte, à une biographie qui aurait pu être conventionnelle si elle ne mettait pas en lumière les épisodes moins glorieux du grand ingénieur et son caractère fantasque.

Mis au ban par la critique, jeté en prison lors de l’affaire de Panama, Eiffel divise plus qu’il ne rassemble.

La palette chromatique de Xavier Coste traduit parfaitement l’aspect tant moderniste que les versants sombres du personnage et de l’époque.

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A comme Eiffel

Une nouveauté de la médiathèque avec une très jolie couverture. Evidemment, je ne peux pas résister et je l'emprunte. je ne savais pas du tout ce que j'allais découvrir.

J'ai découvert la vie de Gustave Eiffel.

Je ne peux pas dire que ça m'ait passionné. J'a trouvé cela assez intéressant. Et je n'ai pas pas pu m'empêcher de me demander quelle était la part de vérité dans cette BD. Je n'ai fais que chercher ce qui était réel, de ce qui n'était que du romanesque.

Je ne sais pas pourquoi, je ne suis restée à distance de ce qui était raconté. J'ai bien peur de vite oublié cette lecture.

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A comme Eiffel

Vous voulez savoir pourquoi A comme Eiffel, lui qui se nome Gustave ? Alors lisez cette BD super intéressante qui nous conte la vie du génie.



L'album commence le 31 mars 1889, c'est l'exposition universelle de Paris et c'est tout en haut de la tour qu'on lui remettra sa légion d'honneur.



Mais qui était vraiment Eiffel ?



Il n'aura plus aucun secret pour vous à la fin de cet album. Il passe son enfance avec sa cousine Alice dont à l'âge de 16 ans il est éperdument amoureux. Il quittera sa province pour poursuivre ses études d'ingénieur. Il travaille beaucoup et à l'âge de 30 ans, toujours célibataire, sa mère s'en mêle et il épousera Marguerite.



C'est un bosseur Monsieur Eiffel, parcourant le monde pour exercer son savoir : les viaducs de Gabarit, Porto, la gare de Budapest c'est lui . Il préconisera la modernité - ironie du sort, cette même modernité qui aura raison de sa mère (fumées, suie etc) - remplacera la pierre par le fer pour les ponts de chemins de fer (Porto).



Il rencontrera Bartholdi et créera "La statue de la Liberté". C'est Victor Hugo qui lui parlera du concours pour l'exposition ; construire la plus haute tour de Paris.



Mais, ce n'est pas que la gloire qui accompagne Eiffel, il aura ses années noires avec l'affaire du canal de Panama.



Envie d'en savoir plus, ouvrez la bd et lisez.



Une jolie mise en page et graphisme.



Ma note : 9.5/10
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A comme Eiffel

Ingénieuse, tendre, irrévérencieuse : A comme Eiffel plante le décor dès le début. Les VIP de la 3ème République perdent les uns après les autres leur souffle dans les escaliers de la Tour au sommet de laquelle Eiffel attend les honneurs. Les politiques et l'ingénieur ne courent pas dans la même catégorie. Et l'heure ne sera pas toujours aux honneurs....

Amour d'enfance, passion de toute une vie, A comme Eiffel nous dit pourquoi la Tour et pourquoi ce A. Une bio qui a les pieds sur terre et la tête et le coeur dans les nuages.
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Pacifique

Un sous marin allemand durant la seconde guerre mondiale, du moins cela semble probable car cela n'est jamais mentionné. Un nouveau radio est intégré à l'équipage du U Boot. Bizuté, ses collègues lui prennent ses affaires et découvrent un livre mis à l'index. Malgré ses dénégations, le jeune garçon assure qu'il n'est pas à lui, le livre lui est retiré et jeté à l'eau. Sauf qu'il reviendra encore et encore, et que tout l'équipage finira par le lire, y compris le mystérieux commandant de bord. Comment la lecture peut amener à la liberté, Un format inhabituel mais qui colle particulièrement bien à cette histoire dans lequel le ressenti est particuliérement bien fait, qui s'adapte à l'horizontalité de l'habitacle : claustrophobie, sentiments exarcerbés jusqu'à l'hystérie, deshumanisation de l'homme au service d'un appareil, le sous marin, d'une idéologie même si elle peu évoquée, plus le coté militaire de la chose, il est finalement pas si important que le sous marin soit allemand, ce qui compte c'est qu'ils ont perdu la guerre.

Une vraie réussite accompagnée d'un dessin nerveux, chargé de détails, qui accentue le coté boite du navire. A lire absolument.
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A comme Eiffel

Cette bande dessinée reprend les origines de l'ingénieur : son enfance, ses amours, ses rêves et ses réalisations.



Dans une ambition de rendre justice à Gustave Eiffel, qui a essuyé les injustes et racistes injures lors de l'inauguration de son œuvre en 1889, les deux auteurs font un travail remarquable.



Pour accompagner l'histoire, des dessins exquis parviennent à merveille à montrer la beauté et la grandeur de la Tour Eiffel.



« A comme Eiffel » nous permet de faire un bond dans le passé et d'y savourer chaque instant.
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La vallée, tome 1 : Méli-Meylaud dans la vallée

« La Vallée - 1. Méli-Meylaud dans la Vallée » de Martin Trystram et Pascal Forneri offre une étonnante expérience de lecture ! Fantasque, burlesque et superbement illustré, on se laisse délicieusement envoûter par sa saveur aigre-douce. Entraîné hors des sentiers battus à la suite d'Edwin, homme banal à la vie mortellement ennuyeuse, nous voilà dans « La Vallée », un endroit où les inadaptés sociaux se retrouvent en paix, loin d'hôpitaux ou autres asiles pour fous. Il s'agit d'une expériences réalisée par les Établissements Généraux, et elle consiste à isoler des cas sociaux, leur faire mener une existence tranquille à l'écart des individus dits « normaux », c'est-à-dire conformes aux exigences de notre société actuelle.

Nous voilà donc au sein d'une population extravagante, composée d'une galerie de personnages tous absolument excentriques. Dans la Vallée, il n'y a pas de règles, pas de codes, pas de police, les habitants vivent en autarcie et se gèrent sous la coupe du Docteur Meylaud, fondateur de cette Vallée et père de la belle et sulfureuse Valéria. C'est pourquoi, lorsque commence une série de meurtres étranges, la population, désemparée, se tourne vers Edwin et compte sur lui pour les assister dans leur enquête... Le temps est compté et la Vallée est mise en danger !



Le dessin expressif, raffiné et richement détaillé dynamise cette enquête loufoque et les couleurs vives illustrent l'invraisemblance des événements. Le graphisme est vraiment magnifique et instaure une ambiance délicieusement absurde. Partagé entre rire, exaspération face à ces comportements décalés et curiosité, le lecteur ne sait sur quel pied danser.



Ce récit porte un regard affectueux sur la marginalité, s'interroge sur les critères de la normalité, et pose des questions sur notre société conformiste qui a une fâcheuse tendance à uniformiser toute forme de vie.

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Pacifique

« Seconde Guerre mondiale, quelque part dans le Pacifique… Udo Grötendick, un soldat novice – un « bleu » – rejoint en tant que radio sa nouvelle affectation à bord d’un U-Boot, l’un de ces sous-marins allemands qui font la réputation de la Kriegsmarine. Le capitaine du bâtiment, Kaleunt, est considéré comme un héros, pour le nombre impressionnant de missions victorieuses à son palmarès de combat. Dans le paquetage du nouveau venu, un livre apparemment subversif, dont l’équipage, qui ne demande qu’à bizuter le bleu, se débarrasse séance tenante. Pourtant, au fil des jours à bord, le livre va s’ingénier à réapparaître dans les endroits les plus inattendus, comme s’il était doué d’une vie propre… » (synopsis éditeur).



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« Nous étions encore dans un format d’album plus traditionnel mais nous cherchions déjà à développer l’horizontalité. Le format horizontal s’est imposé pour faire « corps » aux proportions allongées d’un u-boat (…). Le plafond bas de la page renforce le coté enfermé et permet, par contraste, de tirer les horizons plus larges lors des scènes extérieures » nous confie-t-on dans le cahier graphique inséré en fin d’album. Et force est de constater que le format à l’italienne est un choix pertinent car il sert effectivement le récit en raison de sa forme à la fois originale (les albums publiés dans ce format ne font pas légion) et pertinente.



Pour le reste, le scénario est bien achalandé. Entre les différentes personnalités en présence, l’intrigue ultra-ménagée, l’injection d’éléments fantastiques dans le récit, le lecteur est face à un univers intéressant. Le fait que nous soyons face à un huis-clos rend l’atmosphère électrique et instable… elle devient oppressante à la moindre variation d’humeur d’un membre de l’équipage.



Les couleurs de Kyung-eun Park ont également tendance à nous mettre les nerfs à fleur de peau. Les teintes verdâtres des premières pages nous donnent la nausée, le rouge-sang du couloir d’accès au sous-marin excite régulièrement nos nerfs et pour le reste, beaucoup de grisaille et de bleusaille nous aident à nous représenter cet espace fermé, complètement hermétique à l’air extérieur… L’ambiance est assez singulière et les dessins de Baudry et Trystram sont on ne peut plus explicites.
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A comme Eiffel

« A comme Eiffel, A comme Amour, A comme Alice. »



Peut-on rêver d’une plus belle preuve d’amour de la part d’un homme, que celle de construire un édifice flirtant au-dessus des nuages, dessinée et imaginée avec la première lettre du prénom de sa dulcinée ?



Construite comme l’une des attractions les plus gigantesques de l’exposition universelle de 1889, surplombant tout Paris par sa grandeur, elle devait être retirée à l’issue de cet événement. Centre tente cinq ans plus tard, et malgré les nombreuses critiques sur son ampleur, elle est toujours aussi majestueuse et trône fièrement le long des quais de Seine.



Ce roman graphique retrace une partie de ce doux rêve en replongeant dans l’enfance de Gustave Eiffel, ou plutôt, Gustave Bönickhausen de son vrai nom. On le découvre fou amoureux d’Alice, sa cousine, qui va lui inspirer cette architecture plus qu’originale, imaginée telle une œuvre d’art.



Malgré tout, leur famille respective vont séparer les deux amants, contraint tous deux à des mariages arrangés. Eiffel va donc se lancer à corps perdu dans son travail, et l’on découvre un vrai passionné, réalisant des exploits architecturaux toujours plus impressionnant les uns que les autres. Là où les autres échouent, Eiffel y voit un véritable défi.



Les dessins sont très beaux et reflètent avec poésie, toute la tendresse de ces deux amants et la beauté des structures de ces monuments construits au fil de sa vie.



Alors, à travers cette lecture, on va nous conter l’histoire de cette dame de fer, les moyens utilisés pour mener à bien ce projet grandiose, sa tombée en disgrâce, le tout, sur fond d’amour et de rêves d’enfant.



Venez embarquer pour ce voyage un peu fou, vous perdre en haut de cette tour, la tête dans les nuages et le cœur au bord des lèvres.


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Narcisse versus Lollaloca : D'Alligator à Jav..

Après l’excellent Jack L’Éventreur n’est pas un homme que je vous invite à découvrir si ce n’est pas encore fait, Pascale Leconte quitte le monde l’horreur pour celui de la jeunesse et de la quête d’identité. À dix-huit ans, âge charnière auquel on n’est plus un enfant, mais pas vraiment encore un adulte, comment décider quoi faire de sa vie ? Une question qui perturbe Elisa Lallie qui végète en attendant le mois de septembre. Mais alors que son avenir s’annonçait désespérément vide, la jeune femme reçoit une étrange invitation pour suivre une mystérieuse formation dans un village dont personne ne semble connaître l’existence !



Après avoir hésité, Elisa finit par accepter cette formation qui tombe à point nommé d’autant que cela lui permettra de prendre un peu de distance avec son père plus intéressé par les programmes télé que par sa fille unique. Seule sa grand-mère va lui manquer, mais elle pourra heureusement la revoir les week-ends. Elisa est dans le noir complet quant à ce qu’on lui réserve sur place tout comme les lecteurs qui découvrent à ses côtés l’étrange village dont j’ai adoré la philosophie et l’éthique de vie.



Vous connaissez le fameux slogan de McDonald’s « Venez comme vous êtes » ? Parce que ces quelques mots résument à merveille l’essence même de ce lieu qui ne ressemble à nul autre pareil. Ici, point de faux-semblants, aucun besoin de se fondre dans le moule, aucun jugement de valeur… la seule chose qui vous est demandée est d’être vous et simplement vous. Pas si simple quand on a été confronté des années durant à une société prônant une certaine standardisation et un conformisme rassurant, mais cela n’empêchera néanmoins pas Elisa de se faire rapidement à la situation. J’aurais d’ailleurs peut-être apprécié qu’elle soit un peu plus déroutée, mais sa faculté d’adaptation reste cohérente avec l’intrigue. En effet, elle n’a pas été choisie au hasard et il est fort probable que sa sélection provienne de son potentiel à explorer elle-même les différentes facettes de sa personnalité…



Dans cette nouvelle vie teintée d’exubérance et d’extravagance, la jeune femme sera épaulée par ses nouveaux amis hauts en couleur et plutôt différents les uns des autres. Elle fera également la rencontre d’un jeune homme qui ne la laissera pas indifférente. Une attraction partagée si l’on se fie aux efforts de ce « pirate » bien décidé à ravir son cœur. La relation entre les deux personnages est assez mignonne et devrait plaire aux jeunes lecteurs.



Notre village mystérieux est un lieu exceptionnel où chacun est invité à se trouver et à explorer ses envies afin de trouver le métier qu’il lui convient, mais cela ne veut pas dire que tout est parfait. L’amitié d’Elisa avec sa meilleure amie est ainsi menacée par un sombre personnage manipulateur et agressif quand une élève difficile à cerner s’entête à faire passer des messages aussi déroutants et angoissants que sibyllins ! Non, il n’y a pas à dire, même coupée du monde traditionnel, Elisa n’a pas une vie de tout repos d’autant que ses tracas se poursuivent même dans ses rêves.



Avant même d’intégrer sa formation, la jeune femme faisait déjà des rêves étranges mettant en scène un personnage richissime, mais fort peu sympathique, bien décidé à faire entrer la société de consommation au sein de notre village ! Un homme qui fait froid dans le dos, mais qui, je l’avoue, m’a beaucoup amusée, notamment à partir du moment où il arrive enfin à entrer dans le village dont les portes lui sont longtemps restées inaccessibles. Mais il va vite découvrir qu’il n’y a pas que les Gaulois qui savent résister face à l’envahisseur… Sous fond de dialogues hilarants, l’autrice nous offre ainsi un délectable et truculent choc des cultures ! Imaginez l’impérialisme et le capitalisme américain entrant en collision avec un monde utopique où l’individualité et l’originalité deviennent une force et la standardisation et la normalisation, des abominations rejetées en bloc… De quoi décontenancer notre industriel plus habitué à vendre sa boisson par million qu’à réfléchir à qui il est vraiment.



Mais les rêves d’Elisa le sont-ils vraiment ou l’homme qui hante ses nuits représente-t-il un véritable danger pour le village, ses habitants et leur mode de vie atypique ? Une question qui commencera à prendre forme dans l’esprit de la jeune femme… Si ces rêves apportent une touche de mystère, de tension et d’humour intéressante, force est de constater que nous restons dans un premier tome où il ne se passe pas grand-chose. Je comparerais ce roman aux mangas tranches de vie où l’on suit les amitiés, les amours, les difficultés et les questionnements quant à l’avenir d’une bande d’amis sur le chemin de la vie d’adulte. Devant le manque d’événements marquants, je me suis donc parfois ennuyée d’autant que, contrairement à des lecteurs plus jeunes, je n’ai pas pu compter sur un sentiment d’identification pour pallier ce problème…



Malgré ce sentiment d’ennui qui a parfois accompagné ma lecture, j’ai pris plaisir à découvrir ce roman dont la richesse repose autant sur la plume de l’autrice toujours très fluide que sur son imaginaire. Pascale Leconte nous plonge ainsi sans réserve dans un établissement dont les cours plutôt originaux ne peuvent que vous donner envie de retourner sur les bancs de l’école et de célébrer, aux côtés des élèves, les nombreux événements et cérémonies qui marquent l’année. Mais ce qui fait le véritable charme de ce roman est ce village complètement fantasque dans lequel chacun est libre d’exprimer toute sa sensibilité et ses préférences sans être moqué, dénigré ou considéré comme un fou. Une ode à l’acceptation de soi et à la différence, et une ouverture d’esprit qui nous permettent de réaliser à quel point nos sociétés standardisées et hyperformatées briment la personnalité des individus et nous privent de multiples talents !



À noter que le roman est agrémenté de quelques illustrations, parfois assez enfantines, qui apportent un certain charme au récit, et qui donnent envie de nous reconnecter à notre enfant intérieur. C’est du moins, ce que j’ai ressenti en les découvrant au fil des pages…



En conclusion, comme j’aurais aimé recevoir ma lettre pour Poudlard, j’aurais apprécié de recevoir celle m’invitant à intégrer une formation atypique qui, à travers ses valeurs et ses cours plutôt inhabituels, offre quelque chose de précieux à ses étudiants, la faculté d’apprendre à se connaître et à devenir la personne qu’ils sont au fond d’eux-mêmes. Entre les amitiés qui se forment et se délitent au gré des différends, les amours et les dangers qui planent au-dessus d’un village prônant la différence et l’acceptation de soi, vous devriez prendre plaisir à plonger dans la nouvelle vie d’une héroïne qui ne semble pas au bout de ses surprises !
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Narcisse versus Lollaloca : D'Alligator à Jav..

Lorsque je parcourais les très nombreux Service Presse proposés sur Simplement.Pro, je me suis arrêté sur Narcisse versus Lollaloca de Pascale Leconte sans trop savoir pourquoi. Une couverture étrange, un titre mystérieux et un synopsis beaucoup trop court. Tout le contraire de ce que je recherchais. Et pourtant, à l’image de L’autre village et de sa célèbre Journée de l’opposé, je ne pouvais pas ne pas avoir ce roman au point de l’avoir rajouté dans mon panier Amazon en attente d’un éventuel refus de l’auteure. Mon « audace » m’a permis de découvrir une très belle plume.



C’est d’ailleurs le point fort de ce roman. Pascale Leconte possède un don très rare et se situe à la hauteur de J.K. Rowling. Elle est parvenue à m’emporter totalement dans son univers, dans le monde loufoque de ses personnages en toute simplicité. Elle a réussi à trouver les mots justes pour happer ma curiosité et où j’avais l’impression d’être l’un des personnages de l’histoire.



Dès les premières pages, on se prend de sympathie pour l’héroïne à s’imaginer à ses côtés au moment où elle découvre son invitation à suivre une formation de deux ans dans un lieu totalement inconnu du monde, ou presque. L’auteure propose de se plonger un lieu atypique où l’on s’imagine bien vivre même si l’on en vient à regretter que l’héroïne parvienne à s’habituer aussi rapidement à son environnement tant le lecteur sera « perdu » pendant une grande partie du roman.



L’intrigue avance à une vitesse tout en n’avançant pas d’un chouya. Alors que les jours, les semaines et les mois s’enchaînent, j’étais constamment en train de me demander « Mais quand va-t-il se passer quelque chose ? Quand va-t-on voir apparaître l’élément perturbateur, le méchant de l’histoire ? Alors que j’ai dévoré ce roman en quelques heures seulement, je me suis rendu compte, en le refermant, qu’il n’y a pas vraiment de rebondissements en cours de route et qu’il faut attendre les toutes dernières pages pour entrevoir les objectifs de l’auteure.



Il s’agit d’un excellent premier tome d’introduction qui pose, avec justesse, les bases d’une intrigue bien plus complexe et que j’ai hâte de découvrir. Le cliffhanger final permet d’imaginer de nombreux scénarios possibles où les rêves de l’héroïne prennent tout leur sens.



Je regrette toutefois une mise en page moins « traditionnelle ». L’auteur a fait le choix de ne pas effectuer un retrait du texte en début de chaque paragraphe (alinéa) et cela m’a visuellement dérangé d’avoir un texte bien droit à gauche et décousu à droite. A noter également quelques coquilles qui passeront inaperçues à moins d’être obnubilé par les règles complexes de notre langue française (pourquoi ne pas arriver à mettre mon côté enseignant correcteur sadique de côté ?!?!).
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La vallée, tome 1 : Méli-Meylaud dans la vallée

Edwin débarque à la Vallée et doit y résoudre des meurtres hors du commun. Sur place, il rencontre Valeria, une sublime jeune femme.



Résumer ce scénario s'avère très compliqué. En effet, comment décrire cet univers complètement fou? Les personnages sont complètement barrés et les repères que nous connaissons si bien sont mis à mal. Sur fond d'enquête policière, j'ai donc découvert un univers complètement à part. L'enquête est d'ailleurs accrocheuse et originale conférant à la BD une vraie dimension de qualité. En effet, si il n'y avait eu que cet univers loufoque, l'histoire aurait été vraiment pauvre et aurait perdu en intérêt.



Dans ce monde de fou, Edwin est le seul personnage rationnel. Il incarne le monde que l'on connaît et met en avant les décalages de cette Vallée incongrue. Valeria quant à elle, représente le monde irrationnel. Elle défend bec et ongles la philosophie de vie de la Vallée. Car derrière ces situations truculentes, se cache une véritable façon de penser. En effet, les habitants se sont libérés des carcans de la vie quotidienne pour vivre comme ils l'entendent, sans aucune contrainte sociale.



L'ensemble est accompagné d'une esthétique aux traits fins. Les personnages ont des contours fuyants et sont très élancés. Les couleurs sont chaudes, rendant la Vallée accueillante. L'ambiance qui se dégage de cette BD est particulière, donnant un petit plus à la lecture.
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A comme Eiffel

(CC976) Oui pour cette BD historique agréable à lire.

(VM976) Le style franco belge dans toute sa splendeur, entre réalisme et onirisme. Scénario connu, forcément, mais par lequel le lecteur se laisse facilement porté. Une belle BD historique, pas ennuyeuse pour 2 sous. Oui pour le collège et le lycée.

(SC971) Pas un coup de coeur mais pourquoi pas ? Niveau lycée
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La vallée, tome 1 : Méli-Meylaud dans la vallée

Après « la Vallée des Crotales », « la Vallée des Dinosaures » ou « la Vallée des Masques », voici la Vallée Meylaud. Connaissez-vous la « Nef des fous » ? Oui, le célèbre tableau de Jérôme Bosch, conservé au Louvre. La Vallée Meylaud part un peu du même principe. La seule différence est que, au lieu de confier les personnes différentes et marginales au gré du fleuve, les autorités les confinent dans une vallée, sous l’autorité médicale du professeur Meylaud, initiateur du projet thérapeutique (ou sécuritaire, selon les points de vue).

Edwin, le héros, a été envoyé par sa société pour ouvrir un bureau dans la vallée Meylaud. Très vite, il prend conscience de la concentration en un seul endroit de toutes les fantaisies, les névroses, voire les psychoses disponibles dans le DSM (400 différentes définitions des troubles mentaux.) L’endroit tient bien moins de l’hôpital psychiatrique que du vaste parc d’attractions, parcouru par des bus qui font du surplace et ne vont nulle part. Et les musées, ce sont les supermarchés où on ne trouve jamais ce que l’on cherche, mais bien un autre produit qui en a l’arrière-goût : du fromage de chèvre pour le café. Evidemment, pour certaines fêtes (l’anti-carnaval), on adopte les costumes / les déguisements de la normalité, de la vie en-dehors de la vallée. Et donc, la liberté étant totale, le positivisme règne en maître. Du moins, on pourrait le croire. Mais tant de bonheur, de joie de vivre, de liberté, cela en gène certains. Au point de commettre des meurtres …

Comme John Ronald Reuel Tolkien, ou George Raymond Richard Martin, dans des genres différents, Pascal Forneri, le fils de Dick Rivers, est parvenu à construire un univers avec une telle cohérence interne, avec sa grammaire propre, qu’il en devient presque crédible. Pourquoi pas ? La vallée de « Les Rivières pourpres » reste le meilleur exemple de confinement, tout à fait plausible.

Mais ce monde décalé, aux couleurs acides, presque maniéristes, est truffé de citations, d’allusions et de références. Dans Jean-Pierre dit Synapsos, j’ai reconnu René Goscinny. Et le plombier ressemble très fort à l’acteur Boris Karloff, à moins que ce ne soit au Surfer d’argent. Sur la couverture, on se surprend à évoquer la belle Sylvia Kristel sur l’affiche d’Emmanuelle. Le tout de prendre vie sous le crayon de Martin Trystram, si recherché pour son talent dans le monde de l’animation. La mise en page est d’ailleurs très cinématographique.

Reste le propos de ce premier tome. Il interroge clairement le concept de la folie, ou plutôt la définition de la maladie mentale. Au fil des siècles, l’enfermement a pris bien des formes : le bateau livré aux éléments naturels, l’exil (le Mat dans le jeu de tarots), puis la prison (genre Bicêtre), puis l’asile et, enfin, les expériences d’intégration (comme François Tosquelle à Saint-Alban-sur-Limagnole en Lozère). Et donc la question qui est posée, me semble-t-il, est la suivante : les êtres humains sont-ils faits pour vivre ensemble dans leur diversité ? Un humaniste répondrait que oui. Un pragmatique dirait que non, et encouragerait le communautarisme, issu de notre instinct grégaire. Comme Colette, j’aurais tendance à dire que les personnes se prétendant différentes sont souvent d’une normalité extrême (ce qui n’est pas péjoratif, loin s’en faut !) Autrement exprimé : le monde est saturé de personnes particulières (que d’autres qualifieraient de « bizarres ») qui se forcent à jouer le jeu social, à paraître normales. Si bien que la folie, comme l’écrivait déjà Érasme au XVIe siècle, serait on ne peut plus salutaire pour échapper à toute normalisation sociale, philosophique, voire esthétique. Alors qu’on reproche à chacun son individualisme, sa volonté de se distinguer comme celle d’un éternel adolescent, le monde et la société continuent à fonctionner par son uniformisation. Si un modèle culturel s’impose à tous (de Coca-cola à Facebook) alors qu’il prétend vous permettre l’expression totale de ce que vous êtes, n’est-ce pas absurde ?

De toute façon, Arthur Rimbaud ne l’avait-il pas déjà écrit : « Je est un autre » ?

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