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Citation de LydiaB


Ce mort-là est à moi. Ce n'est pas par hasard si c'est moi qui l'ai trouvé, déjà boursouflé, dans la trace à l'heure où le ciel saignait derrière la montagne. Je suis devenue sa maîtresse et sa complice. Je ne le quitterai qu'au moment où les premières pelletées de terre tomberont sur le bois de son cercueil.
Et pourtant, de son vivant, je ne le portais pas dans mon cœur, cet homme-là, et j'étais bien de l'avis de ceux qui s'apprêtaient à envoyer une lettre recommandée au maire pour qu'on l'expulse comme les Haïtiens et les Dominicains qui transforment les terrains de football de Petit Bourg en terrains de cricket. Vraiment, ce pays-là est à l'encan. Il appartient à tout le monde à présent. Des métros, toutes qualités de Blancs venus du Canada ou de l'Italie, des Vietnamiens, et puis celui-là, vomi par on ne sait quel mauvais porteur, qui s'est installé parmi nous. Oui, notre pays a changé, c'est moi qui vous le dis. Dans le temps, nous n'avions pas connaissance du monde et le monde n'avait pas connaissance de nous. Les chanceux bravaient la mer jusqu'à la Martinique. Fort-de-France était de l'autre côté du monde et l'on rêvait de l'or jaune de Guyane. Au jour d'aujourd'hui, pas une famille qui n'ait sa branche en métropole. On visite l'Afrique et l'Amérique. Les Zindiens retournent se baigner dans l'eau de leur fleuve et la terre est aussi microscopique qu'une tête d'épingle.
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