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Citation de fanfan50


Eudoxia venait de Cuba. Elle avait quitté son île natale trois ans plus tôt avec son mari et ses enfants en bas-âge dans des conditions rocambolesques. Ils avaient pris place sur un bateau qui prenait l’eau de toutes parts et avait failli sombrer au large de Miami. Puis une association d’aide aux réfugiés cubains les avait pris en charge. A sa surprise, Zora apprit qu’on est souvent forcé de quitter son pays pour des raisons politiques. Pas simplement pour chercher du travail, mais parce qu’on ne supporte pas la manière dont celui-ci est gouverné, qu’on est menacé, qu’on craint pour sa liberté, voire sa vie. Quelle forme d’exil est la plus cruelle, la plus injuste ? se demandait-t-elle. Ou alors toutes les formes d’exil sont-elles aussi douloureuses ? Elle ne parvenait pas à trouver de réponses à ces questions. Comme Eudoxia ne parlait que quelques mots d’anglais, elle communiquait principalement par gestes avec Agnès Jackson. Mais Zora qui depuis quelques années étudiait l’espagnol à l’école, éprouva beaucoup de fierté à parvenir à échanger quelques mots avec elle, se désolant de ne pouvoir dire que des choses très simples, voire élémentaires.
- Como va usted ?
- Que calo resta manana !
- Gracias.
- De nada.
Puis, peu à peu, Eudoxia consentit à articuler chaque mot et à ralentir son infernal débit. Aussi, Zora se fraya-t-elle une voie dans le labyrinthe de ses paroles.
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