Mathilde Sorel

Étudié au collège en classe de 3e, ce livre m'a d'abord paru enfantin et très intéressant. Je n'avais réellement pas du tout envie de lire. Mais en m'y obligeant un peu, il s'est révélé très différent de ce que je pensais.

''Nouvelles de notre planète'' regroupe cinq nouvelles différentes ayant pour thème commun le futur de notre planète et les différents impacts du réchauffement climatique, des catastrophes nucléaires, etc.

Dans la première, ''Noir destin pour plastique blanc'' on suit l'évolution du pétrole à travers les époques, que ce soit à sa formation il y a des millions d'années, à notre époque dans un groupe de jeunes, ou encore sous l'eau avec deux dauphins.

La seconde, ''Cesium 138'', peut être assimilée à un conte dans lequel des enfants victimes de malformations à cause d'un ''demon'' parte à sa recherche.

La troisième et de loin ma préférée, ''homo jardinius'' retrace un épisode de la vie d'un retraité anglais à qui des parcelles de gazon ont été volées. Elle mélange humour et sujet d'actualité, on rit d'abord, puis on réalise que ce qu'il s'y passe est peut être le futur de notre planète.

Ensuite, ''je suis la vigie et je crie'' est une lettre d'un homme du futur à ces aïeux, les accusant de l'état actuel de la planète. C'est un peu un choc de lire cette nouvelle, mais elle peut paraître longue et répétitive à mon goût.

Enfin, la nouvelle ''Ella'' retrace l'histoire d'une jeune fille de banlieue incitant les habitants de sa cité à manger bio et à cultiver leurs légumes.

Ces nouvelles sont simples a lire et peuvent vous faire prendre conscience de ce qu'il arrive à la Terre aujourd'hui. En lisant ceci, j'avoue que je me suis posé beaucoup de question et ai eu envie de changer mon comportement habituel vis à vis de la planète.

J'ai beaucoup apprécié ce court recueil facile à lire, et chaque nouvelle m'a paru intéressante et importante. Il est bien pensé, construit, les textes sont de qualité. Bien sûr, ce n'est pas le genre de lecture à entreprendre si on sature de pensées angoissantes sur l'avenir, ou si l'on n'est déjà que trop conscient(e) des risques environnementaux, et de l'inconscience de nos sociétés développées à poursuivre la fuite en avant, inexorable si l'on en croit l'ensemble des cinq nouvelles.



On peut s'interroger sur l'opportunité de faire lire ces récits assez désespérants à des collégiens ; il est vrai que seule la dernière nouvelle se montre optimiste et donne une impulsion à changer, un peu dans l'esprit du film "Demain", montrant ce qui se fait de bien, plutôt que ce qui nous attend si nous continuons sur notre lancée. Ces nouvelles sont ni plus ni moins qu'une illustration de documents qui ont déjà tiré la sonnette d'alarme il y a longtemps. La présence de ces mises en perspective documentaires aide, je pense, à échanger en classe, et à faire ressortir des idées plus positives. Ca peut quand même avoir un effet déprimant en ce moment...



Ce sont toutefois des nouvelles qui nous ouvrent grand les portes, généreusement : il est facile d'y entrer de plain pied et d'y être transporté(e) dans un monde d'anticipation. Les points de vue narratifs sont variés, permettant à chacun de se projeter comme il le souhaite, et le ton reste bien adapté pour un ouvrage jeunesse : vocabulaire soigné mais actuel, jeune, style élaboré et percutant. C'est une lecture qui fait réfléchir, réagir, et qui nous donne envie de secouer tout le monde autour de nous... C'est un peu Greta Thunberg en recueil de nouvelles.

« Isoline » de Judith Gautier est un court roman qui fait pénétrer le lecteur dans un texte qui peut être à la fois considéré comme romantique et comme réaliste. Romantique par les thèmes traités, ceux de l’amour contrarié, du rôle de la nature, du spleen, de l’attirance pour les ruines et le Moyen-Age, l’écriture lyrique, et réaliste par les descriptions précises de la Bretagne et de ses traditions, qui permettent de critiquer l’Eglise et la bourgeoisie de Dinan. L’édition accompagne la lecture de jeunes lecteurs, qui peuvent ainsi entrer dans une littérature de qualité, à la fin surprenante. Une heureuse découverte.

Récit court, proche du conte, écrit par la fille de Théophile Gautier et ancré dans la Bretagne du XIXe s., entre Dinan et Saint-Malo. Au-delà de cet aspect pittoresque, un récit qui m’a semblé mièvre et qui accumule les clichés romantiques: la belle jeune fille enfermée dans un château par son père et élevée par une pauvre paysanne, la rencontre amoureuse avec un jeune capitaine en proie à la mélancolie, jusqu’au dénouement invraisemblable. Les descriptions de la nature elles-mêmes sont chargées et de ce fait peu authentiques. Une lecture vieillie, et qui ne semble pas adaptée pour les collégiens auxquels elle est proposée.