Citations de Mauï Basquin (33)
C’est mon meilleur ami depuis mon plus jeune âge. Au départ, entre nous, ça n’a pas été simple, nous nous détestions. Comme quoi entre l’amour et la haine, il n’y a qu’un pas. Ashton est grand, il me dépasse de presque deux têtes. Il a des yeux verts magnifiques, à en faire tomber plus d’une. Mais depuis sa plus tendre enfance, les gens se moquent de lui pour ses cheveux roux. Je n’ai jamais vraiment compris pourquoi. En quoi est-il différent de nous ? En quoi une couleur de cheveux peut-elle définir le caractère d’une personne ? Je trouve ça stupide. Juger sans connaître.
Pour dire la vérité, j’ai toujours rêvé de pouvoir devenir pédiatre et partir avec Médecins sans Frontières. Je garde ce rêve au fond de moi pour l’instant. J’ai trop peur de ne pas être à la hauteur.
Ma mère transpire le bonheur, et la regarder suffit à rendre les gens heureux. Ça a toujours été ainsi.
J’ai cette grâce qui m’étonne encore. À croire que le destin m’a créé cette arme fatale pour mieux les anéantir. L’ironie du sort m’a pourvu d’un irrésistible charisme. Où que j’aille, les gens éprouvent une attirance incontestable en me voyant. Un regard admiratif, puis deux et trois. Jusqu’à ce que tout le monde ait les yeux braqués sur moi. Je sais, sans me tromper, ce qu’ils pensent de moi. Ils voient quelqu’un d’énigmatique, de déterminé, qui n’a pas peur d’atteindre ses objectifs. Mais, ce n’est pas la seule chose que je perçois. Je lis, dans leurs prunelles exaltées, un sentiment qui ne peut m’échapper. Une petite lueur qui ressemble étrangement à de la peur.
Je le fixe, me noie dans son regard. Je plonge, les poumons complètement vidés d’air.
Mourir.
Je ne peux que mourir dans cet échange anaérobique. Je meurs s’il ne m’embrasse pas maintenant. J’approche mes lèvres des siennes et c’est l’apothéose. Les frissons me submergent, je me retiens de respirer. Sa langue caresse doucement la mienne dans une lente danse sensuelle. Tout se mélange dans un chaos gigantesque.
— Je ne sais pas pourquoi ni comment, mais je me rends compte d’une chose. Une chose qui me paraissait improbable il y a de ça quelques mois. Une chose que tu as accomplie sans même t’en rendre compte. Tu sais ce que c’est ?
Je secoue la tête, j’ai le souffle court, mon cœur bat si vite que j’ai l’impression qu’il va se détacher.
— T’as comblé ce trou béant dans ma poitrine.
Le silence règne, son souffle, le mien, à l’unisson. Je ne perçois que ça, je fixe un point sur le tableau de bord et ne détache pas le regard. Le silence ne me gêne pas, avec lui, il prend un tout autre sens. Je me sens bien, je ne pense plus à rien et ça me détend. Je pose ma tête contre la vitre et sens les vibrations de la voiture.
Murmures vivaces qui se faufilent dans ma tête tels des serpents à sonnettes...
Résonance infernale et incontrôlable...
Grondements, éclairs qui tapent à mes pieds...
Voilà la description parfaite de ce que je ressens quand je les vois, quand je les entends proférer des horreurs à mon sujet.
Comment un moment, une confession peut changer à jamais une relation ? Je perçois quelque chose d’imperceptible entre lui et moi. Une émotion, un lien, de la lumière. Je le regarde et ne peux détacher mes yeux de lui. Il me fixe lui aussi d’un regard insistant. Je suis certaine qu’il le sent aussi, ce lien. Il s’est livré à moi, malgré lui, et nous a rapproché de façon inexplicable.
Maman,
Je ne sais pas par où commencer, comment te dire ce que j’ai vécu... Comment te révéler que seules les menaces et les humiliations ont rythmé ma vie depuis des mois. Comment t’annoncer que tu ne l’as pas vu et comment t’avouer que je t’ai menti tant de fois ?
Maman, j’ai vécu les pires insultes, les pires rejets. Et un jour, la cacophonie de mon existence s’est transformée en une mélodie cristalline. Quelque chose, ou plutôt quelqu’un s’est faufilé dans ma vie. L’amour, tu dis ? Peut-être bien…
Maman,
Je ne sais pas par où commencer, comment te dire ce que j’ai vécu... Comment te révéler que seules les menaces et les humiliations ont rythmé ma vie depuis des mois. Comment t’annoncer que tu ne l’as pas vu et comment t’avouer que je t’ai menti tant de fois ?
Maman, j’ai vécu les pires insultes, les pires rejets. Et un jour, la cacophonie de mon existence s’est transformée en une mélodie cristalline. Quelque chose, ou plutôt quelqu’un s’est faufilé dans ma vie. L’amour, tu dis ? Peut-être bien…
Brouhaha incessant, regard dans le vide, esprit qui divague. Lente danse acharnée du stylo sur le papier. Des minutes qui défilent, le temps qui s’écoule.
Brouhaha incessant, regard dans le vide, esprit qui divague. Lente danse acharnée du stylo sur le papier. Des minutes qui défilent, le temps qui s’écoule.