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Citation de HoneyMoony


On prévint Sylla dictateur. Le général en chef sortit de sa tente, mais lorsqu'il eut vu le captif surpris et suppliant les deux légionnaires, il leur enjoignit de le délier et le reçut avec mille marques de respect. Sylla avait reconnu un Faune, un des derniers fils de Faunus dont la longévité maintenait encore sur la terre la race divine, déjà presque éteinte.

Il le considéra avec respect :

- Ô Faune, dit-il, salut, dernier des Faunes ! Comme je regrette que tu ne puisses me comprendre ni me parler ! Je t'aurais demandé de me conter ta vie depuis le temps où, l'Âge d'Or disparaissant du monde, votre race s'est peu à peu clairsemée... Que de choses, ô vieux Faune, tu as pu connaître, toi qui vis déjà depuis des millénaires !

Le Faune qu'encadraient les deux soldats poussa alors des cris gutturaux qui firent trembler sur l'autel du prétoire les grands vases de bronze servant pour les offrandes...

Sylla, pensif, le regarda longtemps. Le corps du Faune aux poils déjà blanchis par sa longue existence avait une couleur de feuille morte et de cendre.

Le dictateur écarta les deux soldats et, conduisant le Faune à la porte du camp :

- Tu es libre, ô Faune, lui dit-il.

Et il lui montra la forêt, la montagne voisine.

Le Faune comprit, bondit, disparut vers l'ombre de la nuit, emportant avec lui les secrets inconnus de l'Âge d'Or.
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