J’attends
là, où ils m’ont mis
tout nu devant la cible,
cloué par les premières flèches.
L’arc se tend encore.
La flèche siffle
et me manque.
Est-ce qu’ils jouent ?
La main a-t-elle tremblé ?
Où est-ce le vent ?
Qu’ai-je à craindre ?
S’ils atteignent leur but
et me tuent,
pourquoi pleurer ?
D’autres m’ont précédé.
D’autres me suivront
(Dag Hammarskjöld, New York, 8 juin 1961)