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Citation de Charybde2


Depuis quelques minutes, Emanuel se sentait accablé par le poids du plâtre. Exactement depuis le moment où l’idée qu’elle pouvait être son amante lui avait traversé l’esprit.
La limpide désinvolture de Solange le torturait tout autant que le poids du corset. Il aurait aimé lui dire des mots simples et sans détour, mais, face à sa présence élémentaire, toutes ces ébauches de phrases s’évanouissaient aussitôt.
Ils discutèrent amicalement pendant quelque temps.
Solange lui raconta les menus incidents du voyage et lui présenta son patron comme un « financier dont la vocation avait longtemps oscillé entre bourreau et équarrisseur ».
Emanuel était torturé par l’envie de prendre sa main dans la sienne. Allait-elle s’y opposer ? Allait-elle retirer sa main ? La main de Solange reposait, indifférente, sur le cadre en fer du lit.
Il était surtout paralysé par la précision de son imagination : il se représentait en pensée leur idylle depuis longtemps consommée, il observait les attitudes exactes de leur amour qui n’avaient jamais existé, il se souvenait soudain de choses qui n’avaient pas eu lieu ; des scènes vivantes qui dérobaient passionnément son attention et enveloppaient le présent dans la placidité des événements révolus…
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