New York faisait sa crise annuelle. La circulation était paralysée. Des familles venues d'ailleurs erraient sur les trottoirs, les bras chargés de sacs. Malgré l'économie en berne, les gens continuaient à venir ici pour les fêtes, ils ne pouvaient pas s'en empêcher. Dans les rues flottait de la musique en conserve, dont ces redoutables chansons de Noël des années cinquante qui vous « donnaient envie de mourir », comme l'avait dit à Jules un de ses clients, ce jour-là. Tous les habitants de New York étaient las, agacés par cette occupation temporaire de leur ville et obligés d'adopter une humeur festive.
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