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Citation de Charybde2


Pour les sorties de nuit les médecins vous donnaient des pilules, la Dexedrine et son haleine de serpents morts gardés trop longtemps dans un pot. Moi je n’en ai jamais eu besoin, un léger contact ou n’importe quel bruit du même genre m’excitait à haute dose. Quand j’entendais le moindre son hors de notre petit cercle crispé je flippais en priant Dieu de ne pas être le seul à l’avoir entendu. Deux rafales dans la nuit à un kilomètre de là et j’avais un éléphant à genoux sur la poitrine, il fallait que j’aille chercher l’air jusque dans mes bottes. Une fois j’ai cru voir une lueur bouger dans la jungle et je me suis surpris à presque murmurer : « Je ne suis pas prêt à ça, je ne suis pas prêt à ça. » C’est là que j’ai décidé de laisser tomber et de faire autre chose de mes nuits. Et je n’allais pas aussi loin que ceux qui tendaient des embuscades ou que les Lurps, les patrouilles de reconnaissance en profondeur, qui sortaient toutes les nuits pendant des semaines et des mois, allaient ramper près des camps de base VC ou le long des colonnes des Nord-Vietnamiens. Déjà je vivais trop près de mes os, je n’avais plus qu’à l’accepter. En tout cas je gardais les pilules pour plus tard, pour Saigon et la déprime horrible que j’y trouvais chaque fois.
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