Les brahmanes que l’on connaît aujourd’hui en Inde ne sont déjà plus ceux que connurent l’abbé Dubois à la fin du XVIIIe siècle ou même Margaret Sinclair Stevenson à la fin du XIXe. Or ceux-là étaient déjà loin du monde brahmanique que ces paroles de brahmanes vont évoquer. Ils savaient qu’ils étaient en train de disparaître et c’est ce qui justifiait en partie leur volonté de transmettre à M.S. Stevenson et à d’autres leur savoir. En Inde, pays d’hommes qui procédaient par accumulation et non par rupture16, la présence contemporaine d’un groupe social de brahmanes est en continuité sociologique avec les brahmanes d’autrefois, et non pas en continuité spirituelle et intellectuelle.