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Citation de Nastasia-B


Pour la poésie française, le XXe siècle s'annonçait sous les plus heureux auspices. Le prestige de Mallarmé et de Rimbaud, autour de 1900, était immense, et on considérait alors que la poésie, qui apparaissait comme le cœur même de l'esthétique de la modernité, voyait s'ouvrir devant elle un avenir radieux et se trouvait aussi en mesure sinon de régner seule en tout cas de conférer un statut inférieur à tous les autres genres littéraires, coupables d'utiliser la langue de " l'universel reportage ", étiquette infamante. Ainsi, Breton et Valéry firent état, on l'a vu, de leur mépris pour le roman, — genre devenu à leurs yeux caduque. Et Breton récusa aussi le théâtre. Pareil optimisme ressemblait beaucoup à de l'aveuglement. L'esthétique moderne se révélera en effet, à moyen terme, calamiteuse pour la poésie, comme cela deviendra patent après la Deuxième Guerre mondiale, lorsque s'installera une coupure avec le public et lorsque la poésie à laquelle rêvaient Breton ou Valéry ne se cultivera plus que dans de tout petits cénacles d'initiés, dépourvus d'audience et totalement ignorés du plus grand nombre. Comment en est-on arrivé là ? Et comment les dadaïstes, les surréalistes et même Paul Valéry ont-ils contribué à altérer et à dégrader la poésie dans l'esprit des lecteurs ?

Partie 3, FONDATION ET RÈGNE DE LA MODERNITÉ, C : De l'affaire Dreyfus à Mai '68, 4) La poésie.
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