Ce que l'Homme ignore, le Tigre le sait.
J'étais là bien avant que cette misérable peuplade ne descende des arbres pour oser se tenir debout dans les prairies. Je les voyais avancer en colonies serrées et peureuses, tapi dans l'herbe des savanes qui dissimulait mon pelage alors couleur de blé. Dressé sur ses jambes, l'Homme avait beau tendre le cou, il ne soupçonnait ma présence qu'à l'instant où mes crocs se refermaient sur sa nuque.
Il n'a pas changé. Il est toujours faible et vulnérable.