La disparition
Nous marchons dans la ville, nous croisons des regards
Et ceci définit notre présence humaine ;
Dans le calme absolu de la fin de semaine,
Nous marchons lentement aux abords de la gare.
Nos vêtements trop larges abritent des chairs grises
À peu près immobiles dans la fin de journée
Notre âme minuscule, à demi condamnée,
S’agite entre les plis, et puis s’immobilise.
Nous avons existé, telle est notre légende
Certains de nos désirs ont construit cette ville
Nous avons combattu des puissances hostiles,
Puis nos bras amaigris ont lâché les commandes
Et nous avons flotté loin de tous les possibles;
La vie s’est refroidie, la vie nous a laissés,
Nous contemplons nos corps à demi effacés,
Dans le silence émergent quelques data sensibles.