AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Michel Nassiet (3)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
L'union de la Bretagne à la France

Un livre sérieux sur l'union de la Bretagne avec la France, mais agréable à lire. Sérieux, car il prend ses sources dans une centaine de livres récents puis sur de nombreux documents administratifs de la fin du XVème siècle et les restituent à bon escient.

Agréable. J'ai eu le sentiment que la vie des personnages tels qu'Anne de Bretagne, Charles VIII, Louis XII ou François Ier n'avait pas besoin d'être romancée (ou idéalisée) pour être intéressante et que, la multitude des enchaînements historiques en faisait naturellement un récit vif et parfois palpitant. J'ai apprécié cette distance.



Par exemple je ne résiste pas à l'envie de reformuler cet épisode de l'histoire bretonne.

Vers la fin du XVème siècle, la Bretagne connaît une période troublée. Le duc François II de Bretagne, s'il veut, après lui, un duché non assujetti au royaume de France, doit avoir un fils. Faute de quoi, naîtra un problème dynastique.

Et c'est le cas: pas d'héritier mâle. Le mariage de sa fille Anne devient un enjeu capital pour l'avenir de la Bretagne. Des idées de mariage naissent d'un peu partout en Europe: de France, de Castille, d'Angleterre, etc. A quatre ans, Anne de Bretagne est déjà promise au fils de l'empereur d'Autriche, Maximilien. Cela ferait un allié puissant pour se protéger de la France...



Mais ce mariage-là, comme les autres, ne se fera pas, car le roi de France Charles VIII veille au grain. Pour éviter que ces projets d'alliance de la Bretagne avec ses ennemis ne se concrétisent, il va entrer en guerre en terre bretonne, imposer et précipiter son mariage avec Anne de Bretagne, avant que Maximilien n'intervienne, en 1491 alors qu'elle n'a que 14 ans!



Il étaient pourtant cousins à un degré prohibé et Charles promis à une autre femme! Mais le pape leur adressera une lettre de dispense.



Que dire sur ces arrangements sinon que...avec ce mariage arrive la paix et la Bretagne n'est plus indépendante dans les faits dès 1491.

Bien sûr, l'année de 1532 scellera le traité d'union des deux territoires après un autre mariage, celui de François Ier et de Claude de Bretagne et mettra un terme à toute idée de succession en Bretagne et ainsi, à toute idée d'indépendance.

Le Page et Niassey précisent sans lasser les nombreuses interactions entre les têtes couronnées de l'époque et le duché de Bretagne. Ils soulignent l'importance des stratégies matrimoniales, des d'alliances économiques et militaires pour développer un récit loin d'être simpliste.

Avec ces informations, on apprend aussi beaucoup sur Anne de Bretagne et son attachement à la Bretagne.

Reine de France deux fois mais qui malgré cela, fait battre monnaie pour son duché entre ces deux mariages.

A sa mort, la partition de sa dépouille est prévue ainsi par ses soins: son corps à Saint Denis, une première pour une reine alors que c'est le privilège des rois de France, mais son cœur à Nantes, en Bretagne, lors d'une cérémonie qui manifestait une dernière fois la réalité de l'Etat breton en 1514.

Paradoxalement, contrairement à ce que je soulignais au départ, je reprocherais une certaine froideur, aux deux auteurs qui ont choisi de retranscrire en une seule page, sur les deux cents, ce dernier épisode qui méritait bien un chapitre sans doute!
Commenter  J’apprécie          232
Qui étaient les bonnets rouges ?

Fin 2013-début 2014, le mouvement des Bonnets Rouges "enflamme" la Bretagne afin de refuser (entre autres) les portiques écotaxe.



Effectivement, le clin d'oeil aux Bonnets Rouges de 1675 est très intéressant, encore faut-il savoir de quoi on parle, parce que la Révolte du Papier Timbré, c'est joli comme nom, mais pas ou peu clair.



Michel Nassiet se penche sur la question et nous offre un ouvrage qui se lit assez vite, très agréable à lire, pas forcément complexe même si les particularités des rentes et impôts fonciers de l'époque semblent un peu troubles (comme si au 21eme siècle, le fisc était simple...)



J'ai appris pas mal de choses et me suis fait une toute autre image de cette révolte, quelles parties de la Bretagne furent impactées, pour quelles raisons, avec des épisodes judiciaires et politiques assez intéressants, qui pourrait susciter l'imagination d'un romancier historique (Breton, forcément).



Lumineux, agréable et bien illustré, ce livre reste une valeur sûre pour retracer et démêler les événements (ceux de 1675, pas ceux de 2013 !) et, pour une fois, comprendre de quoi on parle.
Commenter  J’apprécie          00
Qui étaient les bonnets rouges ?

La Bretagne rebelle aime se remémorer les révoltes d’antan et notamment celle de 1675 dite révolte du papier timbré ou révolte des bonnets rouges en Basse-Bretagne où le mouvement eut plus d’ampleur. D’ailleurs en 2013, quand le vent de la révolte a de nouveau soufflé en Bretagne, les manifestants se coiffèrent d’un bonnet rouge pour protester contre l’écotaxe (dans un premier temps, par la suite le mouvement a eu des revendications plus larges) et pour faire écho aux luttes passées.



Mais si la révolte des bonnets en rouge en 1675 fait bien partie de l’inconscient collectif breton, peu d’entre eux savent ce qui s’est vraiment passé cette année là. Ce petit livre de Michel Nassiet, historien, permet de replacer cette révolte dans le contexte de l’époque et d’en préciser les contours et le déroulement des évènements. L’occasion de constater que la rébellion n’a pas embrasé toute la Bretagne mais qu’elle fut surtout cantonnée en Cornouailles même si les premiers soubresauts eurent lieu dans des villes comme Nantes ou Rennes.



Si l’instauration d’une taxe sur le tabac et sur le papier timbré fut bien l’étincelle de la révolte, la situation économique de l’époque, le poids des rentes foncières ainsi que les particularités du bail à domaine congéable constituaient un terreau fertile pour que - plus qu’ailleurs - la Cornouailles se soulève. L’historien s'intéresse aussi aux revendications des bonnets rouges et cherche à comprendre si, au delà du simple mécontentement, les révoltés souhaitaient remettre en cause les principes de la société féodale et de l’autorité royale.



Malgré son ambition pédagogique, le livre de Michel Nassiet est parfois assez technique en raison du vocabulaire employé (domaine congéable, cens, champart,...) et des textes en ancien français. Mais cette technicité répond aussi à l’exigence de décrire précisément le contexte de l’époque et les motivations de la révolte et à ce titre Qui étaient les bonnets rouges ? apporte un éclairage historique précieux.
Commenter  J’apprécie          00


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Michel Nassiet (22)Voir plus

Quiz Voir plus

Politique et littérature

Les Romantiques français, dans leur jeunesse, étaient plutôt réactionnaires et monarchistes. Quel est celui qui a connu une évolution qui l’a conduit à être élu sénateur siégeant plutôt à gauche ?

Stendhal
Chateaubriand
Hugo
Mérimée

11 questions
256 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}