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Citation de AuroraeLibri


Hîshur, jamais elle ne l’aimerait, c’était une certitude – dont elle aurait pu s’accommoder. Mais jamais non plus elle ne le respecterait. Malgré ce qu’elle avait dit, le problème n’était pas tant qu’il fût vieux – il n’avait après tout qu’un peu plus de quarante ans – ni même qu’il fût laid.
Il était répugnant. 
Lorsqu’il mangeait, autant de nourriture finissait dans sa barbe et sur sa poitrine que dans sa bouche qu’il ne fermait pas pour mastiquer. Elle l’avait vu tripoter sans vergogne servantes et esclaves, les rudoyer si elles se dérobaient. Elle l’avait vu fouetter un enfant pour avoir renversé un plat. Elle l’avait entendu parler des femmes, des Akkadiens, des Sumériens, de ses propres compatriotes, de tout ce qui n’était pas lui-même…
Nadua savait qu’elle aussi serait tripotée, violée, fouettée, méprisée, humiliée. Elle ne serait pas la femme de Hîshur, elle serait sa chose, moins importante à ses yeux que le dernier de ses ânes. Comment Urnanna pouvait-il ne pas le voir ? Ou bien le voyait-il, mais estimait-il cela préférable à la pauvreté ? (...)

Avec ferveur, elle pria Inanna, An et tous les dieux dont elle connaissait le nom de lui épargner l’épreuve. Elle doutait toutefois qu’ils l’exaucent : si la vie lui réservait un tel malheur, c’était qu’elle les avait offensés.
Sans cesser de prier, elle fouilla dans ses souvenirs, tentant de se rappeler ce qu’elle avait fait pour encourir leur colère. Elle n’avait toujours pas trouvé lorsqu’elle s’endormit, à bout de forces et de larmes. 


Chapitre IV
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