Nous avons descendu la rue Jean-Jaurès en courant. Maman avait sur nous une bonne longueur d'avance. Nous marquions un arrêt devant chaque boutique d'alimentation, regardions à l'intérieur, mais elle demeurait introuvable. Au croisement, nous n'avons pas hésité et nous avons pris la rue de la Harpe. Dans cette voie piétonne, maman a ses commerçants, son coiffeur, ses habitudes. Si la mémoire lui revenait, elle n'aurait pas de mal à trouver ses repaires.