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Citation de sMalandrin


« Les images de Rabelais sont empreintes d’une sorte de “caractère non officiel” indestructible, catégorique, de sorte qu’aucun dogmatisme, aucune autorité, aucun sérieux unilatéral ne peuvent s’harmoniser avec les images rabelaisiennes, résolument hostiles à tout achèvement définitif, à toute stabilité, à tout sérieux limité, à tous terme et décision arrêtés dans le domaine de la pensée et de la conception du monde. » (p 10, ed. NRF)

« L’idée du carnaval était perçue et s’est manifestée de la façon la plus sensible dans les saturnales romaines, senties comme un retour effectif et complet (quoique provisoire) au pays de l’âge d’or. Les traditions des saturnales sont demeurées vivaces dans le carnaval du Moyen Age qui, plus pleinement et purement que les autres réjouissances de cette époque, a incarné l’idée de la rénovation universelle.» (p15)

« Le carnaval, c’est la seconde vie du peuple, basée sur le principe du rire ». (p16)

« Les festivités ont toujours exprimé une conception du monde. Jamais aucun “exercice” d’aménagement et de perfectionnement du processus du travail collectif, aucun “jeu au travail”, aucun repos ou trêve dans le travail n’ont pu devenir des fêtes en eux-mêmes. Pour qu’ils deviennent fêtes, il faut qu’un élément venu d’une autre sphère de la vie courante, celle de l’esprit et des idées, les rejoigne. Leur sanction doit émaner non du monde des moyens et conditions indispensables, mais de celui des buts supérieurs de l’existence humaine, c’est-à-dire du monde des idéaux. Sans cela, aucun climat de fête ne peut exister. » (p 17)

« Sous le régime féodal (…) la fête devenait en l’occurrence la forme que revêtait la seconde vie du peuple qui pénétrait temporairement dans le royaume utopique de l’universalité, de la liberté, de l’égalité et de l’abondance. » (id)

« Le rire carnavalesque est premièrement le bien de l’ensemble du peuple (ce caractère populaire, nous l’avons dit, est inhérent à la nature même du carnaval), tout le monde rit, c’est le rire “général” ; deuxièmement, il est universel, il atteint toute chose et toutes gens (y compris ceux qui participent au Carnaval), le monde entier paraît comique, il est perçu et connu sous son aspect risible, dans sa joyeuse relativité : troisièmement enfin, ce rire est ambivalent : il est joyeux, débordant d’allégresse, mais en même temps il est railleur, sarcastique, il nie et affirme à la fois, ensevelit et ressuscite à la fois » (p20).
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