Mon père avait deux maximes préférées. La première était une sorte de noblesse oblige à l'usage du samouraï : même affamé, un samouraï doit feindre d'être rassasié - la règle d'or étant qu'on ne doit à aucun prix se départir de sa fierté et qu'il ne faut jamais avouer sa faiblesse face à l'adversité. La seconde tient dans l'expression hokori o motsu : cramponne-toi à ta dignité. Il répétait ces adages si souvent et avec une telle conviction que nous finissions par y croire dur comme fer.