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Citation de Mimosa75


— C’est très beau, chuchote-t-elle.
— Vous dites cela sans la moindre émotion. Vous regardez ces joyaux comme s’il s’agissait d’un carré de gruyère.
— N’est-ce pas naturel ?
— Cela me surprend. Lorsque les femmes voient de telles splendeurs, elles tremblent, elles sont bouleversées. L’émotion leur coupe le souffle. Enfin, peu importe… Vous avez là des rubis, des émeraudes, des brillants, des saphirs. J’ai demandé que l’on dispose des pierres semi-précieuses, tels les améthystes, le péridot, mais dont le sertissage est agrémenté de brillants de taille importante et de très grande pureté.
— Elles sont magnifiques, murmure Judith.
Il la regarde. Il attend. Elle regarde les bagues. Elle regarde Dhérault. Elle ne saisit pas le but de cet étalage. Les joyaux sont terminés. Le bijoutier va sans doute lui demander son avis, avant de faire parvenir les pièces vers la boutique qu’il vient d’inaugurer ?
— Eh bien, Judith ! Quelle est celle qui vous inspire ? Quelle est la bague que vous aimeriez porter ?
— Je pense qu’il n’est pas opportun de présenter un baguier d’une telle importance. L’acheteuse potentielle s’en trouverait perturbée... Si elle a une idée sur la pierre, sur la taille et sur le prix, la vue de pareilles splendeurs pourrait la déstabiliser sur son choix et elle risquerait de ne rien prendre du tout.
Il a un petit sourire et la contemple avec tendresse.
— Je sais cela, Judith, et depuis très longtemps. Je ne vous demande pas de donner des cours sur la partie commerciale, mais de choisir tout simplement une bague, une bague ou plusieurs... En voulez-vous une pour chaque jour de la semaine ?
— Je ne veux aucune bague, ni pour le lundi ni pour le dimanche. Qu’est-ce que ça veut dire ?
— Cela veut dire que je donne toujours, ce qu’une femme attend de moi. Peut-être préférez-vous un bracelet ou une parure... La parure que vous portiez l’autre soir semblait ne pas vous déplaire.
— Je ne désire aucune parure. Je ne veux rien. Je ne comprends pas.
— Je paie toujours les instants que je passe avec une femme. Je vous offre les bijoux que vous attendez, car toutes les femmes qui se donnent à moi le font uniquement pour avoir une pièce de mes collections. Vous ne faites certainement pas exception à la règle et je ne veux point passer, ni pour un ladre ni pour un goujat.
Judith est pétrifiée. Elle reste immobile, incapable de répondre et elle a vaguement l’impression que son esprit n’a plus la faculté ni de penser ni de réfléchir. Elle reste là, assise, les mains croisées sur ce vêtement qu’elle a trouvé si beau et qu’elle découvre tout à coup ridicule.
— Alors, Judith, vous ne dites rien ? Ne faites pas de manière et ne me prenez pas pour un imbécile. Une femme aussi belle que vous l’êtes, ne peut aucunement offrir ses faveurs à un homme tel que moi, sinon pour bénéficier de quelques avantages.
— C’est horrible... Vous êtes un monstre.
— Il y a très longtemps que j’ai conscience de ma laideur.
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