AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Pliopupus


"Voiture piégée", le mot nous paraît si banal qu'il ne fait plus réagir. On lèvera peut-être la tête le jour où il n'y en aura plus. Mais en attendant, nous nous sommes habitués à leurs guerres, qui nous apparaissent presque naturelles, structurantes. Normales.
Alors nous nous spécialisons dans les grands discours qui affirment que la guerre est inévitable dans ces pays-là. Que oui, oui, il leur faut des régimes autoritaires pour contenir tant de violence. Que bien sûr ils ne reconnaissent que le pouvoir fort, qu'ils ne sont pas faits pour la démocratie... Comme on s'est résigné avec bêtise au pouvoir soviétique, qui "allait bien" à ces pays étrangers à notre système. Comme on se résigne aujourd'hui au Parti communiste chinois, malgré ses exécutions sommaires et ses enlèvements quotidiens. Dans un si grand pays, vous comprenez, on ne peut pas faire autrement...
En revanche, dès que leur mal vient noircir un peu notre beau tableau occidental, on se sent un devoir de réagir, sans en être passé par une démarche d'écoute. Et l'on se figure que l'on peut prendre en main l'avenir de la Syrie, moins pour accompagner sa survie que pour contenir ce qui nous menace. Et l'on réclame une belle coopération internationale, on affirme que rien ne se fera sans l'Iran, la Turquie ou l'Arabie Saoudite. Et sans la Syrie ? Voilà comment l'Occident manque parfois d'amour et de délicatesse, comment il reprend en un claquement de doigts une attitude colonialiste ancestrale et promet à ces peuples, sans finalement les connaître, qu'il gérera mieux la situation qu'ils ne le font déjà.
Commenter  J’apprécie          10





Ont apprécié cette citation (1)voir plus




{* *}