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Citation de Woland


[...] ... A l'extrémité du couloir du dernier étage où se trouvait sa chambre, il y avait une salle-de-bains inutilisée. On la tenait toujours fermée à clef mais le haut de la porte était vitré, et, comme les rideaux de mousseline qui le dissimulaient autrefois avaient disparu depuis longtemps, on pouvait voir à l'intérieur la baignoire doublée de plomb, fixée au mur du côté droit, la tête vers la fenêtre.

Or, cette nuit-là, Stephen Elliott se trouva, lui sembla-t-il, en train de regarder par la porte vitrée. La lune brillait par la fenêtre et il contemplait un corps gisant dans la baignoire.

Sa description de ce qu'il vit me rappelle ce que j'ai pu voir moi-même dans les célèbres cryptes de l'Eglise Saint-Michan, à Dublin, qui possèdent l'horrible propriété d'empêcher les cadavres de se décomposer pendant des siècles. C'était un corps d'une minceur pitoyable, enveloppé dans une espèce de linceul ; le visage avait une terne couleur de plomb ; les lèvres esquissaient un affreux sourire ; les mains jointes étreignaient fortement le côté gauche de la poitrine.

Tandis que le jeune Elliott regardait, un gémissement lointain, à peine perceptible, sembla sortir de la bouche, et les bras commencèrent à bouger. La terreur engendrée par ce spectacle obligea Stephen à reculer. A ce moment, il s'éveilla et s'aperçut qu'il était bel et bien dans le couloir baigné de clarté lunaire. Avec un courage peu commun chez un enfant si jeune, il gagna la porte de la salle-de-bains afin de vérifier si le personnage de son rêve s'y trouvait en réalité. Il ne vit rien et revint se coucher. ... [...]
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