Pendant qu’à l’avant les héros, téméraires et distraits, tombaient par gerbes entières, derrière eux, le troupeau agglutiné suffoquait dans sa laine et la chaleur du soleil, mais il prenait bien soin de rester soudé. Le destin des héros est de mourir jeunes et seuls. Celui des moutons était aussi de mourir, mais perclus de vieillesse, usés et, si possibles, en masse. Les héros sautent d’un coup dans la mort, ils y explosent comme des météorites dévoyés, les moutons s’accrochent à la vie jusqu’à la dernière goutte de sang.