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Critiques de Musée Rodin (3)
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Camille Claudel & Rodin : La rencontre de d..

Le Musée des beaux-arts de Montréal présente l’exposition "Métamorphoses - Dans le secret de l'atelier de Rodin". Avec plus de 300 œuvres, sculptures, croquis et aquarelles, j’ai vécu un grand voyage dans l’intimité de l’artiste que j’admire au-delà de tout ce que je n’arriverai jamais à exprimer. Il en est ainsi des longues histoires d’amour impossible à réduire en quelques mots sans avoir le sentiment de trahir la passion qui nous habite. Merci au maître et à son élève, Camille Claudel, d’avoir à l’époque ouvert la porte de mes 18 ans sur cet univers de beautés et de possibilités. Ma vie en a été changée…



« Camille, je t'embrasse les mains, toi qui me donne des jouissances si élevées, si ardentes, près de toi, mon âme existe avec force et, dans sa fureur d'amour, ton respect est toujours au dessus. Le respect que j'ai pour ton caractère, pour toi ma Camille, est une cause de ma violente passion. Je t’aime avec fureur »



« Quand un sculpteur modèle un torse humain, ce ne sont pas seulement des muscles qu’il représente, c’est la vie qui les anime... mieux que la vie... la puissance qui les façonna et leur communiqua soit la grâce, soit la vigueur, soit le charme amoureux, soit la fougue indomptée ». Rodin



J’ai toujours été passionnée par l’œuvre de Camille et Rodin. Plus qu’une passion, je crois que c’est une réelle fascination. Ce n’est pas pour rien que je ne suis jamais arrivée à communiquer mon ressenti. C’est trop haut, trop grand et mes mots trop fades. Leurs sculptures, leur histoire, éveillent en moi des frissons, l’empreinte indélébile de souvenirs encore gravés au bout de mes doigts. Des souvenirs qui demandent à se renouveler, à reprendre vie. Des souvenirs encore emmurés dans les salles au charme clair obscur de ce Musée Rodin que j’aime tant...



Camille et Rodin, deux sculpteurs, deux génies, deux destins, une immense passion l’un pour l’autre. Il se sont rencontrés dans l’atelier de Rodin en 1883. Elle deviendra sa jeune élève, sa muse, puis son plus grand amour. Rodin est fasciné par le génie artistique de Camille, sa créativité, son originalité. Son audace aussi, car les femmes artistes étaient rares et jugées provocatrices à cette époque. Elle participera d’abord, auprès de lui, à la création des Bourgeois de Calais, du Baiser, de la Porte de l’Enfer, puis à d’autres œuvres communes inconnues. Des œuvres incroyables sont nées sous les doigts de l’élève. Rodin jugera lui-même qu’elles seront plus abouties que les siennes.



Dans l’atelier de Rodin, Camille se met à nu et pose pour l’artiste. Les yeux bandés, ses doigts se posent sur son corps. Il caresse chaque muscle, chaque grain de peau, ses lèvres, ses cheveux, ses seins, tout... Le sculpteur veut arriver à sculpter son modèle avec la seule force des souvenirs gravés dans ses mains. Et il y arrivera… Quand il sculpte, ce sont les émotions qui s’expriment, le corps devient miroir de l’âme.



Leur relation durera 15 ans, au terme de laquelle Camille se résoudra à rompre. Portant l’enfant de Rodin, elle ne se sera jamais remise de l’avortement. De son côté, Rodin a vécu toute sa vie auprès de Rose Beunet, une blanchisseuse de Champagne qu’il a mariée quelques mois avant sa mort. Une femme qu’il n’aimait pas mais qu’il était incapable de quitter. Camille en mourra. Peu de temps après l’interruption de grossesse, certains diront qu’elle a sombré dans la folie. On peut émettre des doutes là-dessus, surtout quand on sait à quel point il s’en fallait de peu à cette époque pour être considéré fou. Après tout, c’est quoi la folie ou bien, c’est quoi la normalité? Dans le cas de Camille, peut-être ne s’est-elle jamais remise de cette séparation avec Rodin et qu’elle s’est laissée doucement glisser vers l’isolement de la dépression, avec tout ce qui s’ensuit. Un jour avant son enfermement, elle avait détruit la moitié de ses œuvres.



« Je réclame la liberté à grands cris », Camille Claudel



Paul Claudel, son frère, l’a fait interner à l’institut psychiatrique de Montfavet dans le Vaucluse. Elle y a passé les trente dernières années de sa vie, murée dans le silence. Paul est venu la voir trois fois en trente ans. Cinq ans après son internement, elle envoie une lettre désespérée au docteur Michaux pour demander sa libération. Sans réponse… Son internement a donné lieu à beaucoup de controverses. Certains disant qu’elle avait des délires paranoïaques, qu’elle ne s’alimentait plus, d’autres qu’elle souffrait du syndrome de Korsakoff (trouble neurologique lié à l’alcoolisme chronique). En lisant les différents ouvrages sur sa vie et son œuvre on pourrait en fait conclure qu’elle est morte de chagrin et d’ennui, et que c’est l’enfermement qui l’a plongé progressivement dans cette détresse, et non l’inverse. C’est une hypothèse qui en vaut une autre.


Lien : http://www.lamarreedesmots.c..
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Rodin Intime - La Villa des Brillants à Meudon

Les livres de circonstance sont parfois de piètre intérêt, mais l’ouvrage de B. Garnier, édité à l’occasion de la réouverture du musée Rodin à Paris, offre un regard réellement inédit sur l’artiste et sur ses séjours à Meudon. La villa des Brillants de Meudon, achetée par Rodin en 1893, puis augmentée jusqu’en 1917 de parcelles et de constructions diverses, fut le lieu d’expérimentations nouvelles. Sur les terrains alambiqués de cette propriété, Rodin fit remonter le pavillon de l’Alma de Paris, où il avait exposé ses oeuvres pendant l’Exposition universelle de 1900, créa un musée des antiques, éleva des ateliers et remodela le jardin, qu’il orna de sculptures. En 1906, il racheta une partie des pierres du château d’Issy, qui venait d’être démoli, pour en reconstruire la façade en la modifiant à son idée. Sans aucun bâtiment derrière elle, elle se dressait tel un décor de théâtre et dominait une vue époustouflante sur la Seine. Après la mort du sculpteur, elle servit de matrice à la construction du musée actuel, projeté dès les années 1920 mais ouvert seulement en 1948. L’équilibre des textes et des photographies est parfait : malgré le caractère rapide des premiers, on saisit très bien les réflexions de Rodin sur l’intégration de ses sculptures dans l’architecture, son intérêt pour le dialogue entre l’Antique et la ronde-bosse moderne, et plus simplement l’importance de la nature et de la retraite, qui stimulèrent son inspiration dans les années 1900-1910. Les clichés anciens, très nombreux, sont pour beaucoup inédits et justifient à eux seuls l’achat de ce joli livre parfaitement mis en page, qui est aussi un guide pour un pèlerinage au musée Rodin de Meudon.



Par Christine Gouzi, critique parue dans L'Objet d'Art 518, décembre 2015
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Camille Claudel, 1864-1943 : Exposition Mus..

J'ai eu la chance de voir cette exposition, et oui, l'âge ne nous laisse pas que des maux, mais aussi de merveilleux souvenir !

Je ne saurais dire combien de temps j'ai hanté les salles, ne pouvant me soustraire à tant de beauté !
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