AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de elodanto


Je regarde le paysage défiler derrière les vitres de l’autobus qui nous ramène à Guillaumes. La morne plaine du Var avec le fleuve qui s’étale majestueusement, grosses pierres affleurant, les gorges de Daluis, les vergers, les petits villages qui se succèdent… Il pleut, même les éléments semblent s’être ligués contre moi.
Mais je ne vois rien, je suis plongée dans de sombres pensées. Réponds machinalement à ma mère. Je ne prête aucune attention aux bruits des passagers dans l’autobus : conversations, rires. Mon enveloppe charnelle est bien là, mais pas moi, je suis à mille lieux. La honte me submerge : comme j’aimerais disparaître dans l’eau boueuse du fleuve. Une légère nausée a pris possession de mon corps depuis quelques jours. Je n’ose mettre un nom sur mon état. Pourtant, au fond de moi je sais, je sais qu’à partir de maintenant plus rien ne sera comme avant.
Avant, c’était il y a à peine quelques jours, quelques petites semaines… Mais quelle idiote de n’avoir pas écouté les conseils avisés prodigués par ma mère ! J’ai honte, je sais bien que tout le monde va me mépriser au village : je sais comment les bonnes âmes parlent des filles dans mon état. Une traînée, une fille facile, quand ce ne sera pas une putain ! Mes parents vont être déshonorés. Comme j’aimerais mourir, disparaitre de la surface de la terre. Ah ! Si je pouvais revenir en arrière en sachant ce que je sais…
Commenter  J’apprécie          00









{* *}