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Citation de levri


Nous n’étions pas proches. Je ne me souvenais pas qu’il ait jamais assisté à une de mes fêtes d’anniversaire. Je ne me souvenais pas qu’il m’ait jamais adressé une parole réconfortante pour soigner mon cœur anxieux quand j’étais adolescent. Je ne me souvenais pas qu’il m’ait jamais conduit en personne à un entraînement, et il ne s’était jamais occupé de moi quand j’étais malade.
À la vérité, je n’avais aucun souvenir tendre le concernant.
En revanche, je me souvenais parfaitement de ce jour où il m’avait dit que j’étais une honte pour le nom des Ingham, ce jour où le proviseur du lycée avait prévenu mes parents que j’avais été surpris dans une situation compromettante avec un autre garçon. J’étais en dernière année et j’avais déjà été accepté dans une université (choisie par mes parents, bien entendu) mais je pouvais au moins être libéré de sa surveillance suffocante. Et dans un rare emportement de ma part, je lui avais dit que j’étais gay, que j’aimais les garçons et que cela ne changerait jamais.
Il m’avait regardé comme si j’étais de la crotte de chien sur ses chaussures italiennes hors de prix.
Mais son dégoût pour moi était là depuis longtemps, bien avant mon coming-out. Je me souvenais très bien de mes huit ans, l’air de perplexité déplaisante qu’il n’essayait même pas de cacher quand j’avais pleuré devant Toy Story. Rien de ce que je faisais n’avait grâce à ses yeux.
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