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Citation de MegGomar


La situation s’est maintenue jusqu’en avril 2014, où un important
événement a eu lieu. Les deux principaux groupes palestiniens, à savoir le
Hamas, basé à Gaza, et l’Autorité palestinienne, dominée par le Fatah et
basée en Cisjordanie, ont conclu un accord d’unité. Le Hamas y faisait
d’importantes concessions. Le nouveau gouvernement d’unité ne
comprendrait aucun de ses membres et sympathisants. Dans une large
mesure, le mouvement islamiste confiait ainsi la direction de Gaza à
l’Autorité palestinienne, explique Thrall. Cette dernière enverrait des
milliers de membres de ses forces de sécurité à Gaza et posterait ses gardes
aux frontières et aux points de passage; le Hamas, lui, n’exercerait aucune
fonction réciproque en Cisjordanie. Enfin, le nouveau gouvernement
d’unité accepterait les trois conditions que posaient depuis longtemps les
États-Unis et l’Union européenne: la non-violence, le respect des accords
antérieurs et la reconnaissance de l’État d’Israël.
Le gouvernement israélien était furieux. Il a aussitôt déclaré qu’il
refusait toute collaboration avec le gouvernement d’unité et annulait les
négociations. Sa colère a monté d’un cran lorsque les États-Unis et la
plupart des autres pays du monde ont exprimé leur soutien au nouveau
gouvernement palestinien.
Israël a de bonnes raisons de s’opposer à l’unification des Palestiniens.
L’une d’elles est que l’incessant conflit entre le Hamas et le Fatah lui
fournit un prétexte commode pour refuser de mener des négociations
sérieuses. Comment peut-on négocier avec une entité divisée? Raison plus
importante: Israël s’active depuis plus de 20 ans à séparer la bande de Gaza
de la Cisjordanie, en violation des accords d’Oslo de 1993, qui stipulent que
les deux territoires constituent une unité territoriale indivisible.
Un coup d’œil à la carte permet de comprendre la logique israélienne.
Isolée de Gaza, toute enclave cisjordanienne accordée aux Palestiniens ne
leur donnerait aucun accès au monde extérieur. Ils se retrouveraient coincés
entre les régimes hostiles que sont Israël et la Jordanie, deux proches alliés
des États-Unis (qui, contrairement à ce qu’on pourrait croire, sont loin
d’être un médiateur neutre).
De plus, Israël accapare systématiquement la vallée du Jourdain, qui
couvre environ un tiers de la Cisjordanie et renferme une bonne partie de
ses terres arables. Il en chasse la population palestinienne, y établit des
colonies et y creuse des puits, le tout dans l’objectif de l’intégrer à Israël,
avec d’autres régions. Ultimement, les zones palestiniennes restantes seront
complètement enclavées. L’unification de la Cisjordanie et de la bande de
Gaza ferait obstacle à ces plans, qui remontent aux premiers jours de
l’occupation et ont bénéficié du soutien constant des principaux courants
politiques israéliens, y compris de personnalités habituellement qualifiées
de «colombes», tel l’ex-président Shimon Peres, un des architectes de la
colonisation de la Cisjordanie profonde.
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