Adrian était en tête, bouclier dans la main gauche, épée dans la main droite. Il sautait de gravât en gravât vers le cœur amorphe de la mêlée. Un peu plus en avant que les autres, un Noyé semblait l’observer sans le voir, le regard vide et blanc. Sa bouche rouge, énorme, hérissée d’innombrables dents grises, acérées, tordues et dégoulinante de bave glauque, s’ouvrait et se fermait lentement comme celle d’un poisson. On eut dit une sorte de cadavre imbibé d’eau, la peau blanche et suintante, pleine de plis et de recoins. La créature, ainsi que toutes les autres, souffrait par endroit d’une lèpre étrange ; excroissances de métal rouillé à l’extrême qui sortaient de sa peau.