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Critiques de Olivier Risser (3)
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La fée de Westerbork

Pour parler du camp de Westerbork où les juifs hollandais furent enfermés avant leur départ en camp de concentration, Olivier Risser emprunte une forme assez étonnante, celle du conte. Il répond ainsi à une "suggestion" d'Etty Hillesum qui est la fée du titre.

Pour découvrir Westerbork, nous suivons Sacha, un garçon infirme qui y est amené par traîtrise. Pendant que ses parents le cherchent, il survit dans la baraque des enfants, apprend les règles de ce lieu de désolation, se lie d'amitié avec d'autres enfants... en attendant le départ d'un convoi vers un camps de concentration. Etty Hillesum y est présentée comme une fée, une libellule, qui vole dans tout le camp pour consoler les prisonniers, les soulager, leur apporter un peu de lumière et leur dire que l'amour peut encore exister dans ce lieu.

Le récit présente parfois des extraits de textes d'Etty Hillesum et du journal écrit dans le camp par le journaliste Philip Mechanicus qui est, lui, présent sous la forme d'un petit automate. Il y a aussi quelques références historiques et littéraires. Le procédé ne m'a pas vraiment convaincu, ni la forme du conte.
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Épopée d'un camionneur

L’auteur nous propose, dans une écriture poétique dépouillée, un conte moderne autant par les personnages (un camionneur) que la thématique (la séparation, le divorce, l’isolement).

Présenté comme la chronique d’une semaine d’un camionneur, ce récit nous permet de suivre l’itinéraire spirituel du personnage principal, Zacharie, et offre au lecteur la possibilité d’entrevoir l’espérance au cœur même de l’épreuve.

Pour relever l’importance de ce voyage intérieur qui se fait à travers des évènements du quotidien, la narration emprunte nombre de ses traits à l’épopée médiévale. Choix de l’auteur qui permet de ressentir le combat intérieur de son héros et comment,

peu à peu, il se relève tel un chevalier, capable de surmonter l’esprit de vengeance et de choisir le pardon.

Les personnages rencontrés, qu’ils soient proches comme sa fille, étrangers comme un moine et d’autres encore, sont tous vraisemblables. Y compris cet ange qui apparaît dans la vie du héros et dont l’identification est laissée à la libre interprétation du lecteur. Ne trouve-t-on pas cette affirmation dans la lettre aux hébreux : « certains ont accueilli des anges sans le savoir » ?

En empruntant différents codes de l’épopée médiévale mais aussi du monde de la route et de la spiritualité biblique, l’auteur invite de manière subtile son lecteur à se laisser déplacer.

Le héros exerce le métier de camionneur. Finalement, la route qui est son quotidien est une belle métaphore du chemin intérieur qu’il est amené à parcourir.
Lien : https://mediaspaul.fr/catalo..
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Etty Hillesum, un chant de vie par-delà les b..

Après La fée de Westerbork (L’enfance des arbres, 2020), où il évoquait sous la forme d’une narration contée, la vie « solidaire » d’Etty Hillesum au camp de transit de Westerbork, Olivier Risser aborde ici la jeune Juive sous un angle plus philosophique ou – disons-le – plus métaphysique autour de la question lancinante du mal (et nous revient ici en tête la fameuse question d’Adorno sur « comment penser le monde après Auschwitz ».)



Voici donc sous la plume de l’enseignant breton un essai structuré sur le sujet. S’appuyant essentiellement sur le Journal et la Correspondance d’Etty Hillesum, il constate d’abord « le formidable élan vital » de la jeune femme et le démontre au fil des pages. Puis il entend démontrer comment Etty a « agi et pensé en conformité avec sa foi et son amour du prochain ». Olivier en tire des leçons pour lui-même et pour l’humanité entière, truffant son essai d’exhortations à faire le bien, à enraciner sa foi dans l’humanité.



Pour « questionner la présence du mal dans ce monde », l’auteur trouve une « âme-sœur » à Etty. Elle s’appelle Simone Weil (1909-1943), « peut-être un peu moins chaleureuse, certainement plus impressionnante de prime abord, plus cérébrale sans doute, mais tellement inspirante » et qui se fit ouvrière de décembre 1934 à août 1935 pour partager la condition ouvrière.



Comment penser le mal ? Etty Hillesum apporte une possible réponse, « sans doute la meilleure, sans doute la plus courageuse : panser le mal », estime Olivier Risser. Oui « Panser le mal », une volonté qu’exprimera aussi sans relâche Simone Weil. Le mal, par ailleurs, encline l’homme « à remettre en cause l’existence de Dieu ». Etty renverse le problème. Il s’agit de se tourner vers ce « Dieu fragile qui a besoin de nous » et qui pose la question à l’homme : « Que fais-tu de la liberté que je t’ai offerte ».



Cet essai d’Oliver Risser est riche de notations qui nous révèlent une Etty Hillesum profondément incarnée. Cette jeune femme, qui se donne corps et âme aux autres, a de forts appétits sexuels. Elle prit même un jour la décision d’interrompre une grossesse et parlera de « l’enfant non-né » à qui elle veut « épargner d’entrer dans cette vallée de larmes ». C’est la même femme qui pouvait ailleurs écrire que « la vie est grande, bonne, passionnante, éternelle », révélant ainsi, comme tout un chacun, ses propres contradictions. Olivier Risser en profite pour rappeler ces mots de Simone Weil dans La Pesanteur et la grâce : « La contradiction est l’épreuve de la réalité ».



Pierre TANGUY
Lien : https://www.bretagne-actuell..
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