Les moments les plus pénibles de mon enfance étaient ceux que l'on passait à table. Dans la maison que nous habitions en province vivaient au total une dizaine de personnes. Les petites tables individuelles étaient alignées sur deux rangs. Comme j'étais le plus jeune, ma place était naturellement la dernière. La place où l'on prenait les repas était assez sombre. A l'heure du déjeuner, la famille, composée de dix personnes environ, mangeait en silence. j'en avais froid dans le dos.
(Premier carnet)