La timidité ne peut se réduire à un symptôme qu’il s’agit de faire disparaître comme on éradiquerait les timides. Elle est à entendre, dans ses multiples formes, comme une tentative, pour un sujet, de témoigner des difficultés à être dans le monde, à partir des écueils de son histoire qu’il est nécessaire de franchir avec lui.
Mieux qu’un autre, le timide pose « la question décisive pour le destin de l’espèce humaine (…) de savoir et dans quelle mesure son développement culturel réussira à se rendre maître de la perturbation apportée à la vie en commun par l’humaine pulsion d’agression et d’auto-anéantissement. » C’est la question de Freud dans Malaise dans la culture. Au psychanalyste de faire que, pour un timide, cette question ne s’enlise pas dans une culture du malaise.