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Citation de Aquilon62


Passer l’été avec Machiavel, vraiment ? Quelle drôle d’idée. L’auteur du Prince n’est pas à proprement parler un écrivain en vacances, le compagnon des siestes estivales. Mais d’abord un homme d’action, toujours sur la brèche, pour qui décrire le monde, en dresser le constat désabusé, c’est travailler à le transformer. « Si on me lisait », dit-il en 1513 à propos du Prince, « on verrait que pendant les quinze ans où j’ai fait mon apprentissage dans le métier de l’État, je n’ai ni dormi ni joué. »
On le lit, en effet, depuis sa mort en 1527, on ne cesse de le lire, malgré les calomnies et les censures, et toujours pour s’arracher à la torpeur. En ceci, pourquoi pas, Machiavel est implacable comme un soleil d’été. C’est l’astre qui rend sa prose cinglante, jetant sur toutes choses une lumière si crue qu’elle rend les arêtes plus vives. Nietzsche l’a dit mieux que quiconque, dans Par-delà le bien et le mal : « Il nous fait respirer l’air sec et subtil de Florence et ne peut se retenir d’exposer les questions les plus graves au rythme d’un indomptable allegrissimo, non sans prendre peut-être un malin plaisir d’artiste à oser ce contraste : une pensée soutenue, difficile, dure, dangereuse et un rythme galopant, d’une bonne humeur endiablée. »
Mais si tout est affaire de rythme, comment ne pas voir que ce qu’il appelait la qualità dei tempi, la « qualité des temps », était à l’automne des certitudes ?

(INCIPIT)
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