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Critiques de Patrick Dechesne (19)
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Kabu Kabu

C’est en 2013 que l’autrice américano-nigérianne Nnedi Okorafor fait son apparition sur la scène littéraire française avec « Qui a peur de la mort », roman récompensé par un World Fantasy Award et mettant en scène une Afrique post-apo dans laquelle l’autrice abordait des thématiques jusqu’alors peu mises en lumière dans les littératures de l’imaginaire (le viol utilisé comme arme de guerre, l’excision…). Réédité l’an dernier par les éditions ActuSF, le roman a depuis été rejoint par plusieurs autres textes, à commencer par « Kabu Kabu », un recueil de plus d’une vingtaine de nouvelles précédemment publié par les éditions de l’Instant. On retrouve tout ce qui fait la spécificité et le charme de la plume de Nnedi Okorafor qui fait une fois encore le choix de placer la quasi-totalité de ses intrigues en Afrique, et plus précisément au Nigeria. Un environnement peu familier au lecteur occidental qui ne manquera par conséquent pas d’être rapidement dépaysé par ces paysages désertiques, ces villages de cases ou ces forêts luxuriantes, mais aussi par une faune et une flore qui sortent de l’ordinaire (babouins, serpents, vautours…). Cette originalité se retrouve également du côté du folklore mobilisé, ainsi que du profil des personnages puisque l’autrice ne met quasiment en scène que des femmes, et systématiquement des personnes noires. « Le nègre magique », premier (court) texte en charge d’ouvrir le recueil, donne d’ailleurs clairement le ton. L’autrice y insiste sur le rôle dérisoire accordé aux personnages noirs dans les histoires, ces derniers ne servant trop souvent que de faire-valoir au héros blanc. Une mise-en-bouche déstabilisante au début, mais finalement hilarante et qui tient en quelque sorte lieu d’avertissement au lecteur : chez Nnedi Okorafor se sont l’Afrique et les Africains qui se trouvent au cœur du récit.



Il en résulte un recueil foisonnant et absolument passionnant mettant en lumière plusieurs sujets spécifiques à la situation actuelle ou passée du Nigeria. Les vingt-et-une nouvelles que comprend l’ouvrage sont d’ailleurs globalement réparties par thème, un classement risqué dans la mesure où la succession de textes abordant le même sujet aurait pu s’avérer lassant pour le lecteur, or ce n’est absolument pas le cas. Chaque nouvelle vient au contraire compléter l’autre, apportant un nouveau regard sur le propos développé précédemment plutôt qu’une redite, ce qui renforce l’impression d’avoir affaire à un tout cohérent plutôt qu’à un assemblage hétéroclite. La première grande thématique abordée est celle de la stigmatisation d’une ethnie, suivie de son génocide ou de sa soumission. « La tâche noire » met ainsi en scène deux ethnies différentes déjà évoquées dans « Qui a peur de la mort », les Nuru et les Okeke, la première ayant asservi la seconde jugée néfaste car responsable du courroux de la Déesse et de la destruction du monde. Déshumanisation de toute une communauté, esclavage, viol… : l’autrice aborde des thèmes douloureux avec un réalisme saisissant qui parvient efficacement à susciter le malaise et la réflexion du lecteur. On retrouve le même sujet dans « Tumaki », un très beau texte mettant en scène l’histoire d’amour entre un coureur de vent (une figure emblématique de l’imaginaire de l’autrice) et une jeune femme qui a fait le choix de porter une burka pour pouvoir vivre et exercer son métier en toute tranquillité. Dans cette nouvelle c’est avant tout le cadre qui suscite l’intérêt, l’action prenant place dans une Afrique post-apocalyptique dans laquelle des vestiges de technologies persistent mais sont sur le point de disparaître et où la magie a refait surface. Un texte fort et poignant, porté par deux personnages touchants. « Bakasi » met quant à lui en scène l’arrivée au pouvoir d’un dictateur et illustre la rapidité avec laquelle toute une population peut en être menacée. On retrouve la question du racisme dans les deux seules nouvelles qui ne se déroulent pas dans un cadre africain mais qui mettent néanmoins en scène des jeunes filles noires confrontées aux insultes de leurs camarades en raison de leur couleur de peau. La première s’en tirera grâce à sa combativité (« Zula, de la cour de récré de quatrième »), la seconde à sa ruse et au lien qu’elle entretient avec ses sœurs (« La fille qui court »).



Une autre question qui revient dans plusieurs nouvelles concerne l’extraction du pétrole au Nigeria et les conséquences de cette exploitation sur la population. Dans « Icône », l’autrice met en scène deux journalistes étrangers venus rencontrer des pirates rebelles appartenant au Niger Delta People’s Movement, une organisation terroriste déterminée à saboter et empêcher les grandes compagnies pétrolières d’extraire du pétrole dans le Delta du Niger. Aucun ne s’attendaient à l’imprévisibilité du chef des pirates, ni à la violence à laquelle ils allaient se retrouver confrontés. Un texte court mais dont un passage en particulier a de quoi remuer. Le texte « Popular Machanic » aborde plus en détail la question du pétrole et du rôle qu’il joue dans la région. On y apprend que le Nigeria figure parmi les plus gros producteurs de pétrole au monde : « Le gouvernement, au grand dam du pays, engloutissait la plupart des bénéfices du pétrole et ne se souciait absolument pas de ce que l’extraction pouvait bien faire au pays et à ses habitants. » Ironiquement, alors que le pétrole coule à flot sur leurs terres, les Nigériens se retrouvent ainsi régulièrement à cours d’essence ! La nouvelle de Nnedi Okorafor illustre bien ce paradoxe en mettant en scène une femme cherchant à sauver son père après que celui-ci ait décidé de saboter un pipeline pour permettre aux habitants de récupérer un peu du précieux liquide. On retrouve ces pipelines et les extracteurs de pétrole dans « L’artiste araignée », sans doute l’une des nouvelles les plus réussies du recueil. Pour protéger les infrastructures chargées d’acheminer l’or noir à destination, l’autrice imagine que les autorités aient investi dans des drones ultra sophistiqués capables de détecter la moindre approche sur les tuyaux. Et puis, un soir, l’un de ces zombies tant redoutés s’approche de l’héroïne pour l’écouter jouer de la musique… Un très beau texte encore une fois, et un très beau portrait de femme.



Plusieurs des nouvelles du recueil mettent aussi l’accent sur les coureurs de vent, des individus dotés du pouvoir de voler et qui, bien que nombreux et vénérés autrefois, ne sont maintenant plus qu’une poignée et font l’objet des pires superstitions de la part des habitants. Dans « Comment Inyang obtint ses ailes » et « Les vents de l’Harmattan », Nnedi Okorafor décrit bien comment la peur et la superstition peuvent gangrener toute une communauté, au point de lui faire commettre l’irréparable. La première nouvelle met en scène une jeune fille qui se découvre capable de léviter mais sans contrôler son pouvoir. Son ancêtre la met alors en garde contre le risque qu’elle court si le village l’apprend. L’héroïne est encore une fois très attachante, mais ce sont surtout les références à des pratiques matrimoniales surprenantes qui retiennent l’attention (excision, jeunes filles enfermées dans des huttes d’engraissement avant leur mariage…). Le second texte met en scène l’ancêtre de la précédente héroïne, une jeune femme dont le mari découvre qu’elle est une coureuse de vent. Par amour, lui va garder le secret et elle renoncer à son don et surtout à retrouver son âme-sœur, celui que possède tout coureur de vent et vers lequel son instinct la pousse. Là encore, l’autrice signe un beau portrait et met en scène une héroïne à laquelle on s’identifie dès les premières lignes et dont le sentiment d’enfermement et l’amour qu’elle porte à ses enfants ne peuvent qu’émouvoir. « Les coureurs de vent » et « Biafra » sont également des nouvelles qui se répondent. Dans la première un couple de coureurs de vent ne cesse de se perdre puis de se retrouver, tandis que la seconde met en scène le pendant féminin de ce fameux couple, survolant le Nigeria au moment de la guerre civile du Biafra qui s’est déroulée à la fin des années 1960. Elle est alors témoin des massacres perpétrés sur la population civile et, là encore, le réalisme des descriptions suscite sans mal à la fois émotion et malaise chez le lecteur.



L’autrice se plaît également à choisir des héroïnes qui se sont expatriées à l’étranger et qui, alors qu’elles reviennent le temps de quelques jours ou quelques mois, se retrouvent confrontées à un Nigeria fantastique. C’est le cas dans la nouvelle qui donne son titre au recueil, « Kabu Kabu » qui nous dépeint le périple d’une femme cherchant à rejoindre l’aéroport à temps et qui, pour se faire, va se résoudre à emprunter un taxi miteux conduit par un compatriote. Seulement le chauffeur est d’un genre un peu particulier, de même que les différents passagers qu’il va ramasser sur son chemin. Un récit savoureux qui permet de mettre en lumière plusieurs créatures du folklore nigérian. Dans « La maison des difformités » et « Le tapis », ce sont deux sœurs qui, de retour au Nigeria, se retrouvent confrontées à des phénomènes pour le moins étranges, qu’il s’agisse d’animaux au comportement anormal, ou d’une maison abandonnée qui bruisse de vie une fois la nuit tombée. L’héroïne de « Sur la route » aura moins de chance dans sa rencontre avec le surnaturel tant son expérience se révélera traumatisante. Elle pourra heureusement compter sur les femmes de sa communauté qui, bien qu’avares en informations, semblent en savoir long sur les forces qui entourent le village. Parfois ce sont les locaux eux-mêmes qui tombent dans le panneaux et doivent se concilier des créatures magiques. Dans « L’homme au long juju », une petite fille tombera sur un fantôme malicieux dont la réputation n’est plus à faire : se montrera-t-elle suffisamment maligne ? La nouvelle « La guerre des babouins » met quant à elle en scène trois adolescentes découvrant un raccourcis pour se rendre plus rapidement à l’école. Mais pour l’emprunter, elles doivent traverser une forêt dans laquelle elle sont systématiquement attaquées par des babouins qui se montrent de plus en plus violents à chaque passage. Un texte plein de suspens et dont la chute se révèle, comme dans la plupart des autres nouvelles, déroutante mais satisfaisante.



Recueil de plus d’une vingtaine de nouvelles, « Kabu Kabu » est un excellent moyen de découvrir le talent de conteuse Nnedi Okorafor dont l’imaginaire influencé par le Nigeria et ses habitants apporte une immense et bienvenue bouffée d’air frais. Chose assez exceptionnelle, tous les textes de l’ouvrage valent le coup, que ce soit parce qu’ils mettent en scène des héroïnes fortes et attachantes, ou parce qu’ils révèlent un aspect de l’histoire ou de l’actualité du pays ici mis à l’honneur. Un gros coup de coeur.
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Kabu Kabu

C'est l’histoire d’une américaine qui voulut écrire l’Afrique et son pays d’origine, le Nigéria. L’histoire d’une femme qui souhaitait parler d’un ailleurs avec ses beautés et ses horreurs, ses travers et ses mérites. Son nom : Nnedi Okorafor. Pour parler de son Afrique, celle que l’on enseigne pas aux occidentaux, celle du juju et des mascarades, Nnedi écrit Qui a peur de la mort ? (traduit chez Panini puis réédité par ActuSF) en 2010. Couronné par le World Fantasy Award l’année suivante puis par le prestigieux prix Hugo pour sa novella Binti en 2016, l’écrivaine connaît un succès croissant qui pousse la chaîne HBO à acquérir les droits télévisuels de son magnifique Qui a peur de la mort ?. Pourtant, Nnedi Okorafor n’est pas seulement une auteure de romans. Elle est également une brillante nouvelliste malheureusement délaissée en France…jusqu’à aujourd’hui ! Comme elles l’avaient fait pour Un Étranger en Olondre, le sublime roman de Sofia Samatar, les éditions de l’Instant se sont fendues d’une traduction du recueil de nouvelles de l’américaine intitulé Kabu Kabu. Dix-neuf nouvelles et deux essais plus tard, replongeons quelques instants dans une Afrique magique au-delà du temps.



Après un court essai drôle mais oubliable sur le Nègre Magique, Nnedi Okorafor nous propulse sur un autre continent, entre légendes et mythes. Kabu Kabu, tant la nouvelle du même nom que le recueil dans son entier, offre au lecteur une porte d’entrée vers un univers dépaysant convoquant les créatures fantastiques de l’Afrique Noire. Que ce soit au cours d’un voyage en taxi (Kabu Kabu) ou lors d’une promenade en forêt (L’homme au long juju), l’américaine raconte un folklore étonnant qui effraie parfois mais enchante à coup sûr. Au cours de ces dix-neuf nouvelles, Nnedi Okorafor revient dans son magnifique univers de Qui a peur de la mort ? aux confins de la fantasy et de la science-fiction. La tâche noire renvoie d’ailleurs à la tradition des nurus et leur haine du peuple okoke par l’intermédiaire de l’histoire de deux frères, Uche et Ifeanyi, et d’un amour interdit. Dans le monde de Nnedi, l’amour et l’amitié entrent en conflit avec les traditions et les superstitions mais aussi, tout simplement, avec la bêtise ordinaire des hommes. Bien souvent, le plus effrayant n’est pas le fait du surnaturel mais bien de la banale cruauté de l’être humain.



La haine de l’autre, la question de la différence, la violence. Voici trois des monstres qui traversent Kabu Kabu et tentent de rompre sa poésie. Nnedi recycle le mythe du super-héros, du “méta-humain” revu et corrigé à la sauce africaine, pour parler de tolérance et de féminisme. La figure mythique de la coureuse de vents arpente la sublime mais cruel Tumaki, une histoire de génocide où deux êtres différents s’aiment dans une société au bord de la haine. Sous couvert d’un fantastique délicat, l’américaine brosse des portraits féminins et féministes où les hommes engraissent les femmes et les excisent pour les empêcher de voler (Comment Inyang obtint ses ailes). Une image claire, magnifique et puissante. A l’envie d’émancipation de ses héroïnes, Nnedi oppose la tradition et la misogynie mais aussi le poids des occidentaux qui s’approprient les dernières grandeurs d’un pays déjà affaibli par la guerre et la pauvreté. Tout n’est pas affaire de dieux et d’esprits dans Kabu Kabu.



Outre le fantastique et la fantasy, l’auteure explore l’horreur et le réel transformant tantôt des toilettes en lieu maléfique et inquiétant dans La maison des difformités, tantôt un simple tapis en objet magique aux pouvoirs insoupçonnés (Le Tapis). Auteure polymorphe, l’américaine n’a pourtant pas son pareil lorsqu’elle plonge dans l’histoire de son pays d’origine, que ce soit à travers la guerre du Biafra et ses horreurs (Biafra) ou en lui imaginant un futur dramatique entre exploitation pétrolière, néo-colonialisme et oppression économique dans Popular Machine, Icône ou encore L’artiste araignée. La constante pourtant, c’est l’humanité et la douceur qui affleurent sous les thématiques douloureuses hantant les textes de Nnedi. Derrière les privations d’une société misogyne, on trouve le courage de femmes magnifiques et courageuses dont le portrait illumine une Afrique méconnue. Les héroïnes de Nnedi Okorafor résistent, luttent et s’affirment, pour un chemin (La guerre des babouins) ou pour un palmier (Le bandit des palmiers), devenant bien davantage que ceux qui les oppriment, ouvrant la voie à leurs sœurs, à leurs filles et à leurs mères. Enfin, Kabu Kabu raconte Nnedi Okorafor elle-même, à travers la sublime Zula, de la cour de récré de quatrième ou l’autobiographique La fille qui court. Du racisme ordinaire chez des enfants empêtrés dans les préjugés raciaux de leurs parents. Non, finalement, ce n’est jamais le surnaturel qui terrifie le plus durant cette lecture mais bien notre monde moderne venant conclure ce recueil à la fois magique et poignant.



Grâce à Kabu Kabu, les éditions de l’Instant nous offrent un voyage vers un continent fascinant sous la plume intelligente et militante de Nnedi Okorafor. Sous prétexte de fantastique ou d’horreur, elle nous parle de femmes tiraillées entre leurs origines et leur envie de liberté, entre leur envie d’aimer et d’exister. A travers ces dix-neuf nouvelles, l’auteur américaine marrie modernité et traditions pour une autre vision de l’Afrique. Une vision plus belle, plus juste et surtout plus humaine.
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Kabu Kabu

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce recueil de nouvelles qui brasse de nombreux genres. On y retrouve ainsi traité à travers les différentes nouvelles des thématiques chères à l’autrice que ce soit sur le racisme, la notion de différence, d’acceptation et plein d’autres encore. Elle offre ainsi des nouvelles qui sont globalement percutantes, sombres, qui cherchent à marquer le lecteur. C’est à la fois une bonne et une mauvaise chose. Car à force de vouloir privilégier une forme qui se veut percutante au travail de fond, parfois le message a eu du mal à bien fonctionner de mon côté. Ainsi certains textes auraient mérité, je trouve d’être plus développé. Autre point qui m’a parfois paru un peu dommage, c’est que j’ai l’impression que ce recueil brasse de nombreuses nouvelles à de nombreuses époques d’écriture de l’autrice, certains paraissant être des textes de « jeunesses » qui n’ont rien de bien marquant. Maintenant cela n’empêche pas dans l’ensemble ce recueil de s’avérer plus que sympathique, de développer de nombreuses idées et faire réfléchir. Je lirai sans soucis d’autres écrits de l’autrice. J’aurai par contre un regret, qui n’influe pas mon avis sur mon ressenti lecture, c’est le travail éditorial qui m’a paru, on va dire, très minimaliste tant il reste de nombreuses fautes, coquilles, erreurs.





Retrouvez la chronique complète sur le blog.
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Kabu Kabu

Ce recueil comporte 21 nouvelles, qui traitent toute de l’Afrique mais sous bien des aspects. Certains ne nous sont d’ailleurs pas coutumier.



Certains textes ont beaucoup d’humour, comme celui qui ouvre le recueil Le Nègre Magique. Un texte qui semble classique au premier abord mais avec un retournement de situation assez jouissif.



(...)



Pour conclure, même si les nouvelles sont de niveau inégal, aussi bien au niveau du contenu que de l’écriture, certaines sont tout bonnement génial, ou bien nous secouent profondément. Le ressenti global est donc très positif
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Kabu Kabu

Ce recueil de nouvelles de Nnedi Okorafor est issu d’un financement participatif via Ulule et comprend 20 nouvelles et un avant-propos signé Whoopi Goldberg. Toutefois le livre est disponible chez Les éditions de l’instant ici. Les textes présents dans ce recueil touchent à différents genres et sont très variés. Le recueil est paru en 2013 aux États-Unis, et en France en mai 2018 avec la traduction de Patrick Dechesne. C’est le premier recueil de nouvelles de Nnedi Okorafor.



L’Afrique est au cœur de ce recueil qui est lié aux autres écrits de l’autrice. Néanmoins, il se lit très bien même si on ne connait pas du tout l’univers de Nnedi Okorafor, et en constitue même une très bonne porte d’entrée. Certains textes du recueil se font aussi référence entre eux. La tache noire raconte par exemple l’histoire de la naissance du premier Ewu (dont on parle dans Qui a peur de la Mort ?) au travers de l’histoire de deux frères et d’un amour interdit.



Nnedi Okorafor apporte une touche de surnaturel au contexte culturel et politique bien réel du Nigeria. Le thème des différences sociales et des richesses du pays sont eu cœur de Popular mechanic qui évoque l’or noir qui rapporte de l’argent uniquement aux autorités, la touche de surnaturel est apportée par le fait que le personnage principal en lutte pour le contrôle du pétrole a un bras cybernétique. Dans L’artiste araignée, on retrouve les pipelines et le côté cybernétique en toile de fond avec des robots en forme d’araignées pour surveiller les puits de pétrole. Cette nouvelle aborde beaucoup de thématiques, est très émouvante et magnifiquement écrite, une des plus touchantes de l’ouvrage.



Les femmes et leurs places dans la société sont aussi au centre du recueil. Des femmes prises entre leurs origines et leurs aspirations, avec le poids de traditions ancestrales ne jouant pas en leurs faveurs. Comment Inyang obtint ses ailes montre comment dans les traditions, les hommes engraissent les femmes et les excisent, une jeune fille arrive à échapper à un mariage forcé et à voler de ses propres ailes, au propre comme au figuré. Dans Les vents de l’harmattan, Asuko vit un mariage tragique avec Okon qui n’accepte pas le pouvoir de sa femme. À nouveau un texte très émouvant et un destin tragique. Dans Kabu Kabu, on retrouve aussi ce thème avec l’histoire d’une jeune femme d’origine africaine vivant aux États-Unis qui va prendre sans le vouloir un Kabu Kabu, c’est à dire un taxi clandestin qui vous emmène là où vous devez aller. Le surnaturel apparait peu à peu et l’autrice nous offre un magnifique voyage dans cet étrange taxi où l’on croise des créatures fantastiques de l’Afrique Noire.



Les créatures du folklore africain se retrouvent ainsi dans plusieurs textes, formant un univers à part et une ambiance très travaillée. Dans Le tapis, une maison de famille abandonnée au Nigeria est remplie de créatures étranges. Un être surnaturel attaque une femme dans Sur la route. On trouve des babouins très agressifs dans La guerre des babouins, un texte qui traite la peur de manière très réussie. La maison des difformités fonctionne sur le même principe et flirte avec l’horreur pour un texte très réussi et faisant référence à Stephen King.



Nnedi Okorafor créé des personnages forts, originaux et à la fois crédibles mais surtout profondément humains. Ils sont confrontés aux horreurs de la guerre dans Biafra, à leurs désirs et à l’amour. Dans Séparés, un jeune couple est confronté à l’arrivée d’un enfant et aux changements que cela va occasionner dans leur couple. Tumaki raconte une histoire d’amour sous fond de religion et de méta humain et parle ainsi de la différence qui peut engendrer la haine.



Kabu Kabu est donc un recueil d’une très grande richesse qui place l’humain au centre de ses nouvelles. Les thématiques sont très variées, tout comme les genres et les personnages. Le surnaturel peut servir chez Nnedi Okorafor à parler des problèmes des femmes prises entre leurs désirs et les traditions mais aussi à montrer la diversité et la beauté du continent africain. Il faut aussi souligner la traduction de Patrick Dechesne qui retranscrit la fluidité et la beauté de l’écriture de Nnedi Okorafor.
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Kabu Kabu

J’aime beaucoup Nnedi Okorafor ! Alors j’étais bien contente de recevoir l’un de ses ouvrages grâce aux éditions ActuSf. Je trouve son œuvre très singulière dans le paysage science-fictionnel : elle s’inspire d’une Afrique magique, en particulier de la culture nigériane, pour créer des univers uniques. Dans Kabu Kabu, l’autrice partage plusieurs nouvelles représentatives de son style à travers des histoires courtes mais denses et cohérentes.



Nnedi Okorafor choisit de placer toutes ses nouvelles en Afrique ou en lien avec le pays d’origine de sa famille. Il en ressort donc cet univers singulier qui réutilise les éléments culturels qui font les spécificités de son écriture. Nous sommes dans un monde où le mythe se mélange à la réalité, avec des caractéristiques et des problématiques historiques, traditionnelles et culturelles issues directement du Nigéria : conflit du Biafra, excision, huttes d’engraissement, pétrole, racisme… Ces courtes histoires nous immergent dans un monde différent du nôtre.



J’ai beaucoup apprécié comment la diversité des nouvelles nous donne accès à une grande richesse. Les thématiques traitées sont extraordinairement variées : liberté, guerre, conflits, légendes, croyances, émancipation féminine, américanisation… C’est comme une fenêtre ouverte sur un autre mode de vie.



J’ai beaucoup apprécié les nouvelles traitant des coureuses des vents, qui faisaient un parallèle avec les femmes souhaitant vivre leur vie dans des sociétés très patriarcales. Ces femmes sont nées avec la capacité unique de voler, comme si elles échappaient aux lois terrestres de la manière la plus littérale possible. Et cette capacité de fuite fait d’elles des êtres discriminées par leur communauté.



L’une des grandes faiblesses des recueils des nouvelles est pour moi de tomber sur des inégalités au niveau de la qualité ou d’avoir affaire à quelque chose de répétitif. Ici, Nnedi Okorafor est à l’aise dans de nombreux genres différents, ce qui permet de donner une idée de toute l’étendue de son talent. Elle est aussi bien capable de donner naissance à de courtes fables philosophiques, des histoires horrifiques teintées de fantastique, d’histoires modernes ou humoristiques… Tout comme d’aborder de la science-fiction, comme elle a l’habitude de le faire.



La plupart des histoires sont regroupés autour d’un thème, ce qui renforce leur diversité en créant une forme de cohérence globale. Cette cohérence, c’est l’amour de l’autrice pour sa culture, amour qu’elle aura déjà profondément affirmé dans Binti. L’autrice s’illustre dans des genres différents grâce à une forme d’authenticité qui transparaît dans ses textes. Mais attention, cela ne signifie que ses écrits soient dénués de critiques. Nnedi Okorafor ne fait pas dans la concession et ne ménage pas ses lecteurs en les exposant aussi à des côtés plus sombres, comme la domination masculine ou la violence des sociétés.



L’authenticité de Nnedi Okorafor lui permet de construire des personnages d’une grande justesse et très attachants. Kabu Kabu donne la parole à des femmes crédibles, souvent amoureuses de leur liberté et d’une grande force. Il y a un vrai talent dans cette capacité à brosser rapidement des portraits de femme allant de l’avocate New Yorkaise très occupée, la gamine de la cour de récré qui tient tête aux remarques racistes à la femme musicienne qui joue de la musique pour un zombie. Expatriées de retour au pays, femmes aux pouvoirs extraordinaires, elles ont tout leur voix propre.



Les textes mettent toujours en avant les qualités des personnages principaux. Qu’elles soient irrévérencieuses, qu’elles aiment de manière inconsidérées, qu’elles soient courageuses, qu’ils soient rêveurs, aventuriers… Les personnages et leurs péripéties font que je n’a finalement trouvé aucun texte inférieur ou inutile, chacun d’entre eux étaient comme une perle entrant parfaitement dans un écrin spécialement conçu pour les mettre en valeur.



Convaincant, immersif et remarquable, Kabu Kabu est un recueil qui confirme Nnedi Okorafor comme une autrice à l’identité forte. Chaque texte brille par une forme d’authenticité et de cohérence globale, ouvrant une porte sur la culture et les traditions du Nigéria. Les personnages sont forts, mémorables, et servent parfaitement ces courtes histoires aux univers et tons aussi variés qu’enrichissants.
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Kabu Kabu

Présentation des nouvelles :

1- Le nègre magique : Lance le Brave est le stéréotype du chevalier blanc, il est acculé au bord d’une falaise et des ombres menaçantes s’approchent. Un sorcier africain lui sauve la mise, du moins c’est ce qu’on pense mais le retournement de situation est épique. Fou rire garanti. C’est la seule nouvelle dans le genre de la fantasy.



2- Kabu Kabu (en collaboration avec Alan Dean Foster) : Ngozi est new-yorkaise, sa soeur se marie au Nigéria et elle doit prendre l’avion pour la rejoindre. Ngozi est très en retard et ne tergiverse pas trop quand un étrange taxi propose de la prendre. Avec une série de péripéties on va suivre une aventure échevelée complètement dingue. Nouvelle dans le genre de la SF.



3- La tâche noire : Cette nouvelle est un fort rappel du roman « Qui a peur de la Mort ? » et prend la forme d’un conte avec le code que l’on connait tous, ‘Il était une fois… ». On suit la trajectoire de vie de deux frères Uche et Ifeanyi, la richesse de leur père fait qu’ils sont les célibataires les plus recherchés de Durfa. On retrouve les tensions entre Nurus et Okekes, une belle histoire tragique.



4- Tumaki : On se trouve en 2074, le narrateur est un méta-humain, Dikéogu, qui a besoin de faire réparer son e-legba. Il rencontre une mécanicienne dans une boutique d’électronique, Tumaki. Elle vit selon les us de sa ville quand bien même elle ne partage pas la religion de ses paires, elle porte une burqa et l’autrice va utiliser ce vêtement comme instrument de liberté grâce à l’anonymat qu’il prodigue faisant de ce fait un pied de nez au désir premier d’enfermer les femmes sous cette toile. La nouvelle sera l’occasion également de parler de tolérance et des crimes racistes, cette fois-ci sur les extraterrestres ou méta-humains.



5- Comment Inyang obtint ses ailes : On se trouve en 1929. Inyang est une jeune fille de 14 ans, qui a le pouvoir de léviter/voler. Elle grandit en marge de la culture nigériane du fait des circonstances de sa naissance, née avec de longues tresses dadas elle n’est pas bonne à marier et ne sera donc pas excisée et engraissée comme ses soeurs. Inyang sera très libre, elle apprendra peu à peu à contrôler son pouvoir et à être prudente.



6- Les vents de l’harmattan : Asuquo est une fille du vent, ce pouvoir rend les hommes allergiques à sa personne car elle est destinée à un homme comme elle, mais la vie au village se poursuit et par amour elle occulte son destin et épouse Okon. Les ragots vont la mettre en danger.



7- Les coureurs de vent : Arro-yo est une autre héroïne coureuse de vent, la nouvelle lui étant consacrée est courte et violente, Arro-yo désire être libre et refuse tout net de lier sa vie à cet homme qui lui est « destiné », elle veut voler seule toujours. Une femme puissante qui ne recule devant rien.



8- Biafra : On se situe en 1967 pendant la guerre du Biafra, le pays vient d’être renommé Nigéria. Après des années de voyage, Arro-yo revient à la maison. cette guerre est causée par les frontières débiles décidées au jugé par les côlons ne connaissant absolument rien des diverses cultures qu’ils bousculent se faisant.



9- La maison des difformités : Ngozi est une jeune adolescente en voyage avec sa famille au Nigéria, pays d’origine de ses parents. Sa petite soeur est une grande lectrice de Stephen King et pendant ce voyage il y a une histoire qui se répand entre disparition d’enfants et magie noire. Nouvelle dans le genre fantastique horrifique.



10- Le tapis : On suit deux soeurs de 15 et 16 ans qui viennent pour la première fois au Nigéria sans leurs parents. Lors d’un marché elles achètent un beau tapis pour décorer la maison de leur père qu’il a fait bâtir au pays. Première désillusion, elles se rendent compte en arrivant que la famille et les voisins ont volé tout l’ameublement de la maison parentale mais elles dormiront tout de même dans cette maison…la nuit quelque chose gratte… Nouvelle dans le genre fantastique horrifique.



11- Sur la route : Notre héroïne est flic et en visite dans la maison de sa grand-mère. Un soir d’orage elle trouve derrière la porte d’entrée un jeune garçon le visage ouvert en deux qui disparait rapidement. Cette nouvelle est tournée sur les croyances face aux monstres et les récriminations de la grand-mère contre ces nigériens américanisés qui ont perdu tout instinct.



12- Icône : Cette nouvelle est écrite sous forme de journal entremêlé du récit lui-même. Richard et Nancy sont des journalistes qui ont fait tout leur possible pour trouver les pirates modernes qui font du terrorisme auprès des compagnies pétrolières dans le Delta du Niger, la rencontre va mettre Richard à mal.



13- Popular Mechanic : Le Nigéria est un des plus gros producteur de pétrole au monde mais ce sont les américains qui en tirent profit, le peuple nigérien est souvent en pénurie d’essence. L’héroïne fait des études de médecine et pour se détendre elle monte dans les palmiers récolter la sève, cette activité est normalement interdite aux femmes. Son père a perdu un bras lors d’un accident faisant coïncider pétrole et cigarette, il a signé auprès des américains qui cherchaient des cobayes pour tester des bras cybernétiques . Nouvelle entre fantastique et SF.



14- L’artiste araignée : Notre héroïne est une femme nigérienne battue par son mari, cela fait 3 ans qu’ils essaient sans succès d’avoir un enfant. Quand son mari dort, elle aime aller dans le jardin faire de la guitare et un robot araignée qui travaille dans la surveillance des pipelines, vient la retrouver. Ce droïde a-t-il des émotions ? Nouvelle de SF.



15- Bakasi : La bosse d’un bossu est source d’un grand pouvoir, si un bossu meurt il faut protéger sa tombe pendant au moins un an pour éviter que quelqu’un ne le déterre. Bakasi est un bossu qui se prend de passion pour la politique, il devient dictateur et pour sortir leur de la haine, Issa et ses amis fomentent un attentat.



16- Séparés : C’est l’histoire d’un couple qui se retrouvent dans plusieurs vies. Dans celle-ci ils s’appellent Nourbese et Osaze. Leur amour exceptionnel l’un pour l’autre est tellement évident qu’ils ne font plus qu’un même pour les gens qui les entourent, ils sont appelés Osanour. Joli conte d’amour.



17- La guerre des babouins : La narratrice nous rapporte une étrange histoire qui est arrivée à sa petite soeur. Un soir, Emem rentre à la maison blessée de partout mais triomphante, avec ses amies cela fait plusieurs jours qu’elle a trouvé un chemin avec ses amies qui leur permet de gagner beaucoup de temps pour aller à l’école en traversant le bois plutôt que de le contourner. Ce chemin est gardé par une bande furieuse de babouins, s’engage une guerre d’un genre étrange entre les deux camps pour savoir qui va céder cet accès.



18- L’affreux oiseau : Sur l’île Maurice, Zev est ornithologue. Il cherche à prouver la survie de l’oiseau qui le hante depuis tout petit, le dodo. Dans ses pensées, Zev nous apprend que les côlons ont surnommé le dodo l’affreux oiseau car quel que soit la façon dont on le cuisine le goût est horrible, il se demande si cet oiseau à accès à un monde magique pour échapper aux humains.



19- Le bandit des palmiers : Le narrateur nous raconte l’histoire d’une femme excentrique et forte en gueule, Yaya, très belle mais qui ne s’en laisse pas compter par les hommes, elle leur fait peur. Grâce à sa ruse et sa volonté, elle permettra aux femmes de s’affranchir de l’interdiction ridicule de grimper aux palmiers.



20- L’Homme au long juju : Les fantômes, tout le monde y croit. Notre petite héroïne à 9 ans et aime prendre le raccourci par la forêt pour se rendre chez sa tante (j’ai un peu l’impression de retrouver les codes du Petit Chaperon Rouge ^^). Elle croise le fantôme de l’Homme au long juju qui était le sorcier le plus puissant du village mais bien trop adepte des coups fourrés pour son propre bien.



21- Zula de la Cour de récré de quatrième : Tu connais Conan le Barbare ? Ben y avait une grande guerrière africaine qui était sa plus grande alliée, Zula. Celle qui porte son nom est donc une jeune adolescente et la confrontation au racisme qui fait d’elle une guerrière dans la cour de récré, loin du regard des adultes…qui ne veulent rien voir.



22- La fille qui court : Qu’est-ce qui fait courir des petites filles noires dans l’Amérique des années 1980 ? Le racisme, les petits enfants blancs nourris à la haine de leurs parents. Mais même si elle court avec ses soeurs, elles n’ont pas honte de leur couleur grâce à la fierté de leurs parents et de leur éducation.



En bref, plusieurs nouvelles se répondent les unes les autres nous apprenant au fur et à mesure les détails des croyances autour des enfants de Mami Wata, plus globalement la culture africaine est mise à l’honneur ainsi que la dénonciation sur les conséquences des colonies du point de vue de la pauvreté comme de l’écologie. Les nouvelles brossent tout le spectre de la SFFF, chacun y trouvera ce qui lui plait. A lire ! Kabu kabu ? C’est la façon dont on nomme un taxi illégal ^^
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Kabu Kabu

Doit-on encore présenter Nnedi Okorafor ? Kabu Kabu est son premier recueil de nouvelles, initialement paru en 2013. Grâce à Les éditions de l’instant, ce volume est à présent disponible en français avec une très belle couverture de Katarzyna Widmanska.

Pour ceux qui ont lu Qui a peur de la Mort ?, sachez que votre serviteur n’avait jamais lu les textes de Nnedi Okorafor avant de démarrer la lecture de Kabu Kabu. Et pour être tout à fait honnête, j’ai aussi fait une petite danse de la victoire après la lecture de Le Nègre Magique qui ouvre ce recueil, entre deux « oh la vache » et un « pim, dans ta face, trope ». Terriblement jouissif de se faire remettre les pendules à l’heure avec intelligence et humour.

Kabu Kabu est à la fois pertinent sur le fond et sur la forme. Au niveau de la plume de l’auteur, je ne peux que saluer la traduction fluide de Patrick Dechesne qui a su rendre en français, le rythme et la concision de l’auteur. Quant au fond, il foisonne. J’ai apprécié que certaines nouvelles se fassent écho entre elles, les récits relatifs à Arro-Yo, tout en étant liées aux autres ouvrages de l’auteur et au monde extérieur. C’est à la fois beaucoup, mais c’est géré avec panache par Nnedi Okorafor.

Nnedi Okorafor ancre ainsi fortement son récit dans la réalité culturelle et politique du Nigeria, mais un monde différent où des araignées surveillent les pipelines et où un homme au bras mécanique défie les autorités pour que cet or noir ne file plus entre les doigts des populations qui en ont désespérément besoin. Puis il y a la guerre avec Biafra et Icône. Kabu Kabu met aussi en exergue la place des femmes, entre aspirations personnelles et poids des traditions dans des sociétés patriarcales comme dans Comment Inyang obtint ses ailes et Les vents de l’Harmattan. Nnedi Okorafor présente aussi au lecteur des créatures et des êtres propres au folklore nigérian et une mythologie à la croisée de l’ancestral et de l’anticipation. Mondes fictionnels – tant SF que fantasy –discussions sur la sexualité, le genre, la politique, l’héritage culturel et les sentiments d’appartenance, tout s’entremêle pour former un tout cohérent qui emmène le lecteur dans un monde différent tout en le faisant réfléchir sur les travers de sa propre société.

Pour les lecteurs familiers de Nnedi Okorafor, Kabu Kabu est fortement lié aux autres récits de Nnedi Okorafor. Ainsi, la nouvelle La tâche noire évoque les Ewu de Qui a peur de la Mort ? alors que Les vents de l’Harmattan est liée à Zahrah the Windseeker. Pour les lecteurs qui, comme moi, découvrent l’auteur, Kabu Kabu est une merveilleuse introduction aux univers et à la plume de l’auteur. Pour autant, si l’on se place du point de vue d’un recueil de nouvelles, il faut néanmoins avouer que le poids de ces univers étendus se ressent dans certaines nouvelles, ce qui fait que le recueil pourrait manquer, pour certains, de la force de recueils où les nouvelles tiendraient debout seules.

Kabu Kabu est un recueil de nouvelles puissant et riche, foisonnant et nourrissant, tant sur le fond que sur la forme. C’est une porte ouverte vers des univers autres, géographiquement et culturellement bien sûr, mais également au niveau des thématiques, des partis pris et des personnages. Nnedi Okorafor s’engage humainement et littérairement. Un Kabu Kabu est un taxi clandestin qui vous emmène là où vous devez aller, d’une façon ou d’une autre, alors même si deux enjambées ne forment pas un chemin, laissez-vous aller à faire ce premier pas et embarquez dans votre Kabu Kabu !





9.0/10
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En passant par Omenana

Une courte anthologie qui propose une belle incursion dans les littératures africaines de l'imaginaire, rassemblant une sélection de 10 nouvelles d'auteurices de différents pays africains : Afrique du Sud, Kenya, Nigeria, Ouganda et Zimbabwe. Ces nouvelles ont initialement été publiées en anglais dans le magazine Omenana ; l'ouvrage s'ouvre sur un entretien avec Mazi Mwonzu, rédacteur en chef d'Omenana qui revient à cette occasion sur l'essor des littératures de l'imaginaire africaines.

Les nouvelles abordent des thématiques variées, au coeur desquelles les relations humaines - familiales, d'amitié, d'amour - occupent une place centrale. Elles ont aussi en commun beaucoup d'humanité et d'émotions, tout en investissant une large palette de tonalités, avec des histoires légères, mais aussi des récits vraiment poignants qui m'ont marquée (telles 'Petit Bout de courage' de Ada Nnadi autour d'une jeune fille avec des pouvoirs dont l'histoire personnelle se dévoile peu à peu, 'Anges en origami' de Derek Lubankagene sur une amitié de deux jeunes garçons, ou 'Le Donneur de nom' de Lillian Akampuripa Aujo dont je laisse la découverte du sujet, qui ne peut laisser indifférent, à celles et ceux qui la liront).
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Kabu Kabu

Comme me l’a appris la nouvelle qui donne son titre à ce recueil, un kabu kabu est un taxi nigérian illégal. Or, l’impression que l’on a au sortir de cette lecture est d’avoir été embarqué dans l’un de ces taxis, d’en avoir côtoyé les autres passagers tout en étant brinquebalé d’un lieu à un autre, sans ordre logique, en s’inquiétant parfois de ne pas arriver à bon port. Toutefois, quand on descend enfin, on se trouve peut-être dépouillé et désorienté, mais également plus riche de tout ce que l’on a vu.

Nnedi Okorafor est une grande conteuse. Elle mêle très habilement les genres dans cet ouvrage, du fantastique le plus classique à une science fiction rafraîchissante, elle mâtine le tout de légendes et ajoute même un soupçon de littérature générale sur la fin. Elle aborde des sujets importants et met l’imaginaire à leur service plutôt que l’inverse. Elle l’imbrique dans la réalité.

Guerre du pétrole, racisme, condition féminine et enjeux politiques sont bien sûr des thèmes récurrents, mais ils côtoient l’amour, au sens large du terme, l’espoir, la volonté des personnages de faire changer le monde.

En se baladant d’un texte à l’autre, on apprend à connaître son Nigeria, celui qu’elle veut nous conter. Ses personnages, souvent des femmes, ont de fortes personnalités. Elles sont volontaires, respectueuses des traditions mais néanmoins décidées à vivre leur vie et à tracer leur propre chemin. En cela, Nnedi Okorafor décrit des personnes très inspirantes que j’ai beaucoup aimé suivre.



La suite sur mon blog...
Lien : http://livropathe.blogspot.c..
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Kabu Kabu

C'est une oeuvre dense réunissant dix-neuf nouvelles qui, par le prisme de l'Imaginaire, explore les nombreux visages de l'Afrique.



Américaine, d'origine Nigériane, Nnedi Okorafor rend hommage à la terre de ses ancêtres et à sa propre histoire à travers la multitude de récits qui viennent nourrir ce recueil.



Il démarre sur les chapeaux de roue en nous embarquant dans un Kabu Kabu, autrement dit un taxi clandestin qui conduit Ngozi dans un étrange périple. Alors que la jeune femme espère juste attraper son vol pour arriver à temps au mariage de sa sœur au Nigéria, elle ne se doute pas des étranges rencontres qui l'attendent. Un voyage au cœur des légendes africaines qui ne sera pas exempt de turbulences. Avec cette première nouvelle, on réalise combien Nnedi Okorafor se plaît à explorer les coutumes et les croyances de ce continent qui s'avèrent propices à tricoter des récits baignés de touches fantastiques.



La magie imprègne autant ses histoires que la culture africaine. Elle aime par exemple doter ses héros et ses héroïnes de capacités hors-normes. Revient, d'ailleurs, souvent celle de voler comme dans "Comment Inyang obtint ses ailes" dans laquelle la jeune Inyang se découvre un destin de coureuse de vent qui lui vaut l'opprobre de son village et finit par l'obliger à fuir. Un don partagé par d'autres personnages comme Asuquo dans "Les vents de l'harmattan" qui vole en secret avec l'espoir caché au fond de son cœur de trouver son chi, son âme-sœur.



Mais Nnedi Okorafor n'oublie pas de nous parler également des grandes blessures de l'Afrique. C'est le cas avec "Biafra" qui, comme ce titre l'indique, va évoquer cette terrible guerre civile qui a ravagé le Nigéria. Ainsi, on survole le pays en compagnie de Arro-yo. Elle retrouve avec effroi et impuissance sa terre natale détruite par une guerre de territoire : inévitable lorsqu'on s'octroie le droit de voler la terre de ses voisins. Une indépendance qui se gagne au prix du sang de milliers d’innocents. Quant à la nouvelle "Popular Mechanic", elle met l'accent sur la surexploitation des terres et des peuples, ainsi que sur le pillage des richesses pour le profit des plus riches, au détriment des locaux.



Finalement, l'autrice s'épanouit dans tous les genres et imagine aussi bien des textes mâtinés de fantastique que de science-fiction. Ainsi, dans "L'artiste araignée", il est question de zombies surveillant les pipelines de pétrole mais qui s'avèrent être en réalité des robots développés par l'intelligence artificielle, capables de rentrer en communication avec l'humain tout en développant une vraie sensibilité artistique.



Avec ce livre, Nnedi Okorafor démontre avec force toutes ses qualités de conteuse. On se glisse dans la peau de chacune de ses héroïnes et de chacun de ses héros avec une grande fluidité. Elle signe des textes qui dégagent une grande sensibilité et réussit à nous tirer bien des larmes... Fantasy à la Carte.


Lien : https://fantasyalacarte.blog..
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Kabu Kabu

Kabu Kabu est un recueil de nouvelles de Nnedi Okorafor, l'autrice du remarqué Qui a peur de la mort.

Si toutes les nouvelles ne sont pas liées, ni exactement du même niveau, c'est l'occasion de plonger à chaque fois dans un univers vibrant, fait de rencontres avec des personnages souvent marquants et portés par une plume très largement au-dessus de la moyenne du genre.

En soi, c'est réjouissant de voir qu'un tel ouvrage puisse être découvert en français, alors que l'offre en littérature SFF demeure bien souvent encore trop semblable d'un éditeur à l'autre.

C'est un ouvrage qui mériterait en tous cas d'être nettement plus visible !
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Kabu Kabu

Adepte régulier des recueils de nouvelles, j'ai retrouvé avec bonheur le goût du conte de Nnedi Okorafor à travers cette visite d'une Afrique aux mille visages.

Je ne connais pas l'édition originale, mais cette réédition chez ActuSF est tout à fait au niveau, en particulier sur le plan de la traduction, qui sait s'effacer derrière la plume de l'auteure.

On passe d'un récit à l'autre avec bonheur, et souvent une certaine gravité. Comment imaginer le contraire après tout ? Il s'agit aussi pour nous d'ouvrir les yeux.

Encore une réussite.

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Kabu Kabu

Recueil de 21 nouvelles de SF/Fantasy/Fantastique teinté de mythologie africaine. L'autrice est américaine d'origine nigériane, et naturellement ses nouvelles se déroulent dans un Nigéria imaginaire, peuplé d'esprits du vent et de taxis spatiotemporels, mais conservant ses problèmes de Nigéria actuel (racisme, conservatisme, patriarcat, place de la femme, misogynie, corruption...).

Chaque nouvelle met en lumière la culture nigériane, son histoire et les difficultés rencontrées par son peuple, auxquelles Okorafor ajoute son expérience personnelle (notamment dans les dernières nouvelles). Malheureusement j'ai trouvé que certaines histoires ne se contentaient que de ça, sans le twist ou le punch qu'on espère trouver dans une nouvelle. Par exemple, le récit qui donne son titre au recueil ne fait que lister les personnages mythologiques, sans vraiment raconter quoi que ce soit de plus.

Les nouvelles de la première moitié du livre sont très redondantes : il s'agit pour la plupart d'histoires d'amours impossibles entre deux personnes de clans opposés, avec une héroïne identique (: l'autrice elle même) quelle que soit la nouvelle. J'ai eu l'impression de relire la même histoire encore et encore, et ça m'a paru très long.

La mayonnaise n'a pas pris pour moi, peu d'histoires m'ont semblé sortir du lot et la qualité des 21 textes m'a paru bien inégale. Je suis déçu.
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Kabu Kabu

Pour résumer, j’ai adoré mon expérience avec les vingt-et-une nouvelles contenues dans Kabu Kabu. Ce recueil ne manque pas d’intérêt pour tout qui apprécie le dépaysement. Il dépeint une culture nigériane très riche, pleine de légendes, de mythes, de superstitions qui se heurte souvent avec la modernité et la technologie. Les nouvelles sont toutes différentes et les genres se mélangent, si bien qu’il y en aura pour tous les goûts. J’ai passé un excellent moment et je recommande chaudement la lecture de Kabu Kabu.
Lien : https://ombrebones.wordpress..
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Kabu Kabu

Le commentaire de Martine :

Une belle collection de nouvelles, des petites histoires fantastiques très intéressantes. Nnedi Okorafor a le talent pour rendre les petits récits fantastiques, très captivants et intrigants. Elle sait bien nous composer des textes avec de la magie, de la sorcellerie, des faits étranges et de l'horreur.

La majorité des nouvelles se déroule au Nigeria, elle a puisé certaines réalités propres à son coin de pays. Mes nouvelles préférées sont : Kabu Kabu, Les vents de l’harmattan, Sur la route, L’artiste araignée, Séparés, et La guerre des babouins. La plupart sont des histoires fantastiques et de science-fiction se déroulant dans des époques historiques différentes.

Nnedi Okorafor met tout son talent et son cœur dans ce recueil, même de son expérience personnelle avec un avocat nommé Ngozi, de Chicago, de filles américaines en visite au Nigeria. Suite à cette bonne lecture, le récit Les vents de l’harmattan me donne le goût de lire sa saga Zahrah the Windseeker.
Lien : http://lesmilleetunlivreslm...
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Kabu Kabu

Kabu Kabu est un recueil de nouvelles qui s’inscrivent dans l’afrofuturisme, parce qu’elles interrogent la situation de personnages noirs, aux Etats-Unis comme au Nigéria, à travers la mise en scène d’univers merveilleux, science-fictifs ou fantastiques.

Les nouvelles de ce recueil permettent également à Nnedi Okorafor de différencier les manières de vivre des personnes noires vivant en Afrique de celle qu’adoptent les afro-américains, en confrontant des nigérians « américanisés » à la culture et à la politique nigérianes.

Chronique complète et détaillée sur le blog.
Lien : https://leschroniquesduchron..
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Kabu Kabu

Je publie des chroniques littéraires sur lavisqteam.fr et celle de ce roman est présente au lien suivant : http://www.lavisqteam.fr/?p=46951



J'ai mis la note de : 16/20



Mon avis : Kabu Kabu constitue un recueil de pas moins de vingt-deux nouvelles, dont la plupart se basent au Nigéria, ou dans des régions futuristes, voire imaginaires, qui s’y apparentent. Kabu Kabu nous offre à découvrir la multitude d’univers qui peuple l’esprit aventureux et original de l’auteure Nnedi Okorafor. Mystiques, magiques, post-apocalyptiques, dystopiques, d’anticipation, historiques, réalistes, … tous les récits possèdent des identités aussi riches que variées, mais tous ne captivent pas forcément. Les chutes étonnantes se font rares dans ce recueil, alors qu’elles doivent être pourtant inhérentes au style particulier de la nouvelle. Les récits font davantage penser à de courtes histoires qu’à des nouvelles. Cela ne retire en aucun cas le plaisir de les lire.



Les éditions ActuSf ont classé les nouvelles quand cela pouvait être possible. Ainsi, certaines détaillant un univers futuriste, où la technologie a envahi le quotidien, se suivent, comme celles décrivant les esprits liés à l’air. Ces dernières possèdent en plus quelques éléments en communs, ce qui apporte une autre dimension concernant ces différentes nouvelles, qui peuvent se lire indépendamment les unes des autres, mais qui, si lues à la suite, forment un corpus aux liens très intéressants.



Grâce à ces nouvelles, le lecteur découvrira une Afrique noire qui n’est malheureusement pas souvent mise en avant dans les romans d’aventures, de fantaisie ou de science-fiction aujourd’hui. L’auteure nous emmène chez elle, dans des villes qu’elle a arpentées, sur des routes qu’elle a piétinées, dans des lieux qui l’ont marquée. Le lecteur y apprend quelques traditions ancestrales ; découvre une autre culture ; se fascine pour les malédictions diabolisant certaines couleurs d’yeux, de peaux ou certains types de cheveux ; se laisse bercer par des paysages exotiques, arides ; se représente le goût des fleurs, plantes, graines, viandes ou poissons dont il ne connaissait peut-être ni le nom ni l’existence ; se nourrit de nouveaux mots, de nouveaux vocabulaires ; et imagine la beauté de la nature dépeinte ainsi que la force des différents personnages que l’auteure a façonnés.



Chaque nouvelle est empreinte d’émotions. L’auteure prend le temps de nous décrire l’environnement, qu’il soit politique, culturel ou religieux, naturel ou social. Les personnages apparaissent devant nos yeux, riches des détails parsemés dans le texte. Les situations sont souvent poignantes, et les messages délivrés sont forts. Le lecteur ne ressort pas indemne de la lecture de ces vingt-deux nouvelles émouvantes, qui mettent en avant des héros atypiques, au cœur aussi lumineux qu’ardent.



Deux des nouvelles, Popular Mechanic et L’artiste araignée, s’intéressent à un Nigéria futuriste, où la technologie envahit le quotidien, notamment quand il s’agit d’aller récupérer du pétrole. Les relations des personnages avec les robots, ou avec les améliorations bioniques qu’ils s’injectent, soulignent à la fois une peur de l’évolution de l’humanité comme un questionnement malaisant sur l’intelligence des machines. En plus d’une réflexion prenante, l’auteure met en scène des histoires d’amitié et de familles passionnantes.



Le nègre magique constitue certainement la nouvelle avec la meilleure chute, tout en étant la plus courte et possédant un humour fracassant. L’auteure se moque de l’idée du génie, à qui l’on a tendance à toujours attribuer un rôle secondaire, alors qu’il possède des pouvoirs surpuissants. Le personnage brise le quatrième mur, défie les lecteurs et clôt l’histoire d’une manière inattendue. Le parti pris est osé, comme le ton qui est à la fois noir et cynique.



La nouvelle Séparés est poétique et romantique, tout en étant philosophique. L’auteure nous dépeint son idée de l’amour, sa vision d’une relation fusionnelle, et l’évolution d’un couple lorsqu’un enfant vient au monde. La chute véhicule un message intense, qui amène à nous remettre en question.



Kabu Kabu, la nouvelle qui a donné le titre au recueil, fait partie des histoires les plus longues. On voyage à travers un genre de taxi ésotérique, qui rappelle par moment le bus décrit dans les romans Harry Potter. On se questionne de par tous les nombreux mystères qui croisent la route de ce drôle de véhicule, tous les êtres qui y pénètrent et qui s’arrêtent à des endroits curieux. Mysticisme, tradition familiale, cycle initiatique… Kabu Kabu est un récit avant tout de quête intérieure.



La maison des difformités et Le tapis constituent des textes légèrement plus horrifiques que les autres. Mettant en scène des adolescents dans des endroits étranges, où la mort côtoie le morbide, elles nous embarquent dans une aventure sombre, emplie de magie noire, et au suspens efficace, même si les fins n’étonnent pas toujours.



Ce recueil est un savant mélange d’émotions, de partages et de réflexions, qui nous permet de rencontrer une auteure au talent indéniable.
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Kabu Kabu

Kabu Kabu est un recueil de nouvelles puissant et riche, foisonnant et nourrissant, tant sur le fond que sur la forme.
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