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Critiques de Patrick Gleason (53)
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Batman & Robin, tome 2 : La guerre des Robin

Après un premier tome des plus enthousiasmants, car Peter Tomasi y développait une histoire autonome des autres séries du Bat-verse, La Guerre des Robin se profile quand Damian Wayne se confronte à ses prédécesseurs !



Dans ce deuxième tome, nous débutons avec un épisode #0 (un épisode « origines » disons) très bien mené qui nous replonge dans l’éducation de Damian Wayne, fils de Bruce Wayne et de la terrible Talia Al Ghul. Ensuite vient le moins bon épisode de ce recueil, et de fait c’est un tie-in à la Nuit des Hiboux, événement imposé par la série Batman, ce qui n’apporte rien à la dynamique de cette série en particulier. Pour autant, l’enjeu est posé : c’est Damian Wayne qui est au cœur de l’intrigue, voire qui en est l’unique élément essentiel, tant même que la série aurait pu s’appeler Robin (tout court) ! En même temps, c’est largement mérité, car le personnage créé par Grant Morrison (cf. Grant Morrison présente Batman, tome 1) est particulièrement attachant, prenant et très bien écrit par Peter Tomasi. Celui-ci nous propose d’ailleurs ici des confrontations entre ce très jeune Robin (10 ans !) et ses prédécesseurs que sont Dick Grayson/Nightwing, Jason Todd/Red Hood et Tim Drake/Red Robin.

Après Personne dans le premier arc, nous découvrons un autre mystérieux adversaire de Batman au nom relativement simple : Terminus. Celui-ci mise sur des attaques conjointes et massives, ainsi que sur une coopération avec des vilains peu charismatiques mais avides de revanche, ayant été humiliés auparavant par Batman. C’est l’occasion pour ce dernier de reprendre la main sur l’éducation de son fils naturel qui va, au gré de sa volonté propre, suivre ou non les préceptes du Chevalier Noir. L’aventure de ce tome se finit bizarrement, au milieu, semble-t-il, d’un arc préparant le retour du Joker (là aussi, est-ce une idée de Peter Tomasi ou non ? la question se pose) mais sans cliffhanger non plus.

Au dessin, si écrire Damian Wayne doit être un régal, dessiner un petit bonhomme de quelques années dans des postures aussi militaires et épiques que ses aînés doit valoir également son pesant d’or ; celui-ci, dans les flash-backs, a qui plus est droit à quelques scènes toute mignonnes, ce qui tranche avec ses activités violentes favorites. Patrick Gleason ne reprend pas les rênes dès le premier épisode proposé dans ce volume, mais passe un peu la main à Lee Garbett, Andy Clark et Tomas Giorello. Tous trois réussissent plutôt avec succès à se caler sur le style grandiloquent et à la ligne assez claire de Patrick Gleason ; ce serait même plutôt lui qui faiblirait en fin de volume en plein milieu d’un épisode, sûrement un accroc passager.



Le deuxième volume des aventures de Batman & Robin version New 52 valent donc toujours le coup. Peter Tomasi sait y faire et son histoire, accompagnée par des dessinateurs appliqués, fait résonner nos rêves d’enfant avec nos préoccupations d’adulte.



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Batman & Robin, tome 1 : Tueur né

Le duo mythique Batman et Robin opte pour une nouvelle configuration ! Bruce Wayne et Damian Wayne voient leur aventure narrée par Peter J. Tomasi et Patrick Gleason, à partir du relaunch de 2011 (DC Renaissance, New 52, etc.). Urban Comics lance cette série en librairie après avoir fait le bonheur de leurs parutions en kiosque.



Cette nouvelle version du Dynamique Duo est captivante à plus d’un titre. Déjà, c’est le retour de Bruce Wayne sous le costume de Batman, en parallèle de son aventure contre la Cour des Hiboux et après l’intermède de Dick Grayson. De plus, pour la première fois, le Robin qui fait équipe avec Bruce Wayne est son propre enfant, Damian Wayne, le fils qu’il a eu de Talia Al Ghul. Enfin, en tant que petit-fils du terrible Ra’s Al Ghul, Damian Wayne, introduit dès le tout début du run de Grant Morrison, a été entraîné depuis son plus jeune âge au sein de la Ligue des Assassins et, malgré sa dizaine d’années au compteur, assurance et arrogance sont ainsi ses principales caractéristiques. L’affrontement permanent entre l’impétuosité de la jeunesse et l’expérience paternelle fait donc le sel et l’argument principal de cette série Batman et Robin.

La relation Bruce – Damian est continuellement tempérée par l’éternel Alfred, toujours au service de la maison Wayne et prolixe en bons conseils. Le sens de la famille est constamment questionné et cela prend forme dans contexte du retour de tout un pan intéressant du passé de Bruce : son entraînement avant de devenir le Batman et les ennemis qu’il a pu se faire dans cette période. L’adversaire qui les confronte est alors Personne, dont je ne révèlerai évidemment pas l’identité, mais Peter J. Tomasi s’amuse, à travers quantité de dialogues, à tourner ce nom particulier en blague ou en phrase à double sens tel Ulysse chez le Cyclope dans l’Odyssée. Face à cet énigmatique vilain, Damian Wayne est la petite teigne par excellence certes, mais c’est surtout un « tueur né » comme l’indique le titre de ce tome. Grâce à de nombreux détails savoureux et à quelques ruses scénaristiques de mise en scène pour nous épargner certaines scènes trop violentes de l’histoire, Peter J. Tomasi réussit à réutiliser quantité d’informations tout en ne reniant jamais ce qu’il se fait des les nombreuses autres séries autour de Gotham. Sa connaissance parfaite du Batman Universe est vraiment appréciable et, seul hic, cela implique souvent d’avoir lu et bien digéré le Batman Incorporated de Grant Morrison.

De son côté, Patrick Gleason nous fait profiter de son beau style léché. Le dessinateur prend régulièrement appui sur des doubles pages mettant en lumière un moment d’action bien senti ; de plus, il construit assez souvent ses planches en juxtaposant des scènes différentes pour retracer en vitesse, le scénariste aidant, un exposé qui aurait pu être davantage délayé mais aurait alors été bien moins dense et passionnant. Le but est d’avancer et le style graphique incite à progresser rapidement dans l’histoire, d’autant plus que la marque apportée par les deux auteurs rappellent fortement les premières histoires du Dynamique Duo : on court et on saute, on s’amuse et on se met en danger, on se pose des questions, c’est à la fois frais et motivant.



Simple est donc très loin d’être l’ennemi du bon, cette histoire en atteste. Le souci apporté par Peter J. Tomasi au façonnement des relations et des sentiments entre les deux personnages principaux est la marque de fabrique de cette série qui a de beaux jours devant elle, surtout si le dessin de Patrick Gleason ne faiblit pas, du moment que les prochains tomes sont également publiés en librairie.



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Batman & Robin, tome 1 : Tueur né

CHALLENGE PETITS PLAISIRS (8/40)



Voici une nouvelle série qui nous présente un personnage crée il y a peu par Grant Morrison lors de son très long run.

Le scénariste a eu l'excellente idée de donner au Justicier de Gotham un fils, né de l'union de Bruce et Talia Al’Ghul : Damian Wayne, le nouveau Robin.

Ce petit enfant, éduqué à la dure par sa mère et surtout par la ligue des assassins, a choisi de rejoindre son père et il faut dire que la cohabitation est loin d’être simple.



C'est donc la première fois que le duo dynamique s'articule autour du lien filial. Et j'insiste, si on considère que Peter Tomasi doit faire avec un personnage assez récent, mais qui n'est pas le sien, il faut avouer qu'il s'en tire très bien.



Dans ce premier opus, il y a forcément de l'action, mais ce qui porte l'ensemble du récit, ce sont bel et bien les relations tendues et difficiles entre le père et le fils. L'aspect psychologique est le véritable rouage de la narration, sans jamais devenir prise de tête.



Ce "Batman & Robin" offre donc ses moments de bravoure, d'émotions et il se taille une place toute particulière dans la saga des aventures du Batman.



Pat Gleason (encré par Mick Gray) propose un style graphique assez fluide, avec des découpes très soignées. Personnellement j'ai beaucoup aimé ce premier tome. Le second est sorti il y a quelques jours et je pense me le procurer rapidement. Je pense également me laisser tenter par « Grant Morrison présente Batman », afin de découvrir la création de ce nouveau Robin, vraiment très intéressant !
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Amazing Spider-Man, tome 11

Ce tome fait suite à Amazing Spider-Man by Nick Spencer Vol. 10 (épisodes 48 à 49 + FCBD 2020) qu'il faut avoir lu avant. Il regroupe les épisodes 50 à 55, initialement parus en 2020, écrits par Nick Spencer, dessinés et encrés par Patrick Gleason pour les épisodes 50 à 52 et 55, et dessinés par Mark Bagley encré par John Dell pour les 53 & 54, avec l'aide d'Andrew Hennessy pour l'épisode 54, et mise en couleurs réalisée par Edgar Delgado. Les couvertures ont été réalisées par Gleason. Ce tome contient également les couvertures alternatives réalisées par Aaron Kuder, Belén Ortega, Alex Ross, Mark Bagley (*2), Todd Nauck, Inhyuk Lee, Jeffrey Veregge, Humberto Ramos, Paulo Siqueira, Iban Coello, Gabriele Dell'Otto.



Enfin, Kindred peut passer à la dernière phase de son plan pour détruire Spider-Man. Il se tient dans un cimetière et il est en train de profaner une tombe. En son for intérieur, il fait comme s'il s'adressait directement à Peter Parker, en supposant que Peter a dû s'interroger sur l'acharnement dont lui Kindred faisait preuve, mais il l'assure qu'il y a une logique dans sa folie, qu'il fallait qu'il l'amène jusque-là où il se trouve, et que bientôt ils seront face à face. Pendant ce temps-là, il a terminé sa besogne : récupérer le cadavre de George Stacy. Quant à lui, Spider-Man se retrouve à court de toile et chute de manière disgracieuse jusqu'à terminer dans un caisson à déchets, avec un costume déchiré à maints endroits. Dans le même temps, dans les sous-sols de l'institut Ravencroft, Norman Osborn dans son costume de Green Goblin est à genou dans l'eau qui stagne. Devant lui, se tient Sin-Eater (Stan Carter) avec son fusil à la main, pointé sur lui. Osborn indique à son interlocuteur qu'il connaît l'existence de Kindred et qu'il sait qu'il travaille pour lui. Il lui propose qu'ils s'unissent car ils pourraient faire de grande chose. Sin-Eater reste silencieux. Osborn poursuit son soliloque : il explique qu'il se bat sans cesse contre les voix dans sa tête, qu'il est malade, que Sin-Eater pourrait l'aider, qu'il n'a pas besoin d'une punition mais de pitié. Il joint ses mains et implore de l'aide. Toujours silencieux, Sin-Eater lui tire dessus en pleine poitrine. Le corps d'Osborn s'affale sur le dos.



Spider-Man est parvenu à se relever, et il se contente d'avancer en marchant comme un simple piéton, les gens le regardant d'un drôle d'air, avec son costume déchiré. Il se rend ainsi chez la seule personne qui peut l'aider contre cet ennemi dénommé Kindred qui lui apparaît en rêve. Il s'écroule sur les marches du perron de la maison de ville du 17A Bleecker Street, dans Greenwich Village à New York. Il a juste le temps de saluer Stephen Strange qui vient d'ouvrir la porte, avant de perdre connaissance. Dans les sous-sols de Ravencroft, Sin-Eater a commencé à parler tout haut, s'adressant à l'interlocuteur invisible qu'est Kindred.



En le prenant au premier ou au second degré, le lecteur sourit en lisant le soliloque d'ouverture de Kindred : oui, lui le lecteur, comme Peter, commençait à trouver le temps long pour arriver à la révélation de l'identité de Kindred, et à ce que son objectif soit explicité. Il le trouvait d'autant plus long que Kindred est apparu dans l'épisode 1 de cette série, soit 49 épisodes auparavant, et que la série a effectué quelques détours avant d'en arriver là, en particulier lors du chapitre Hunted (avec Kraven), ou encore pendant Absolute Carnage, ou le retour de Spider-Man 2099. Mais ça y est on y est : hé bien la narration de Nick Spencer est similaire au présent paragraphe. Il prend son temps, fait la part belle aux dialogues, intègre des combats physiques pour respecter le quota, sans dire grand-chose. Et il en va ainsi tout du long de ces 6 épisodes dont le premier est double. Une fois l'identité de Kindred révélée, il reste à Peter Parker à aller chercher de l'aide, ce qu'il fait. Puis la confrontation peut enfin avoir lieu, entre Kindred qui explique ses machinations, et Spider-Man qui fait de son mieux pour survivre à une nouvelle phase de la bataille. Bien évidemment toutes les pièces du puzzle s'emboîtent bien, et le scénariste ne laisse aucun personnage en arrière, en particulier les membres de l'Ordre de la Toile : Spider-Girl (Anya Corazón), Jessica Drew), Silk (Cindy Moon), Ghost-Spider (Gwen Stacy), Spider-Man (Miles Morales) et Madame Web (Julia Carpenter).



Le lecteur peut comprendre que du fait du rythme de parution bimensuel de la série, le scénariste prenne ses aises pour raconter son histoire, et qu'il laisse la place au dessinateur pour s'exprimer. Il est content de retrouver Patrick Gleason qui avait réalisé des pages magnifiques pour la série Batman & Robin écrite par Peter J. Tomasi, avec également un scénario aéré. La première page correspond à un dessin en pleine page, une vision en contreplongée de Kindred qui en impose avec ces espèces de scolopendres surnaturelles qui ondulent le long de ses membres. Au cours des 4 épisodes qu'il illustre, l'artiste réalise plusieurs dessins en pleine page, participant ainsi à l'impression très aérée de la narration : le corps de Norman Osborn à demi immergé au pied de Sin-Eater, une nuée de bouches pleines de dents acérées qui fondent sur Spider-Man en vue subjective, Silk en démone fondant sur Spider-Man, la fenêtre ronde du Sanctum Sanctorum volant en éclat sous la frappe d'un monstre, une magnifique Felicia Hardy en costume de Black Cat sur le perron de sa maison, Spider-Man tombant dans d'épaisses ténèbres, ou encore Mary Jane Watson avançant précautionneusement entre les stèles funéraires d'un cimetière. Ces images sont agréables à découvrir, tout en manquant d'un véritable parti pris, qu'il soit macabre ou romantique, spectaculaire ou factuel. Évidemment, le lecteur est de tout cœur avec Spider-Man lorsqu'il décoche enfin un direct du droit à Kindred dans un dessin en pleine page, tout en souhaitant là aussi qu'il ait été plus marquant.



Le caractère finalement peu mémorable de la narration visuelle de Patrick Gleason est rendu plus apparent par la faible densité du scénario, et l'absence très régulière, à plus de 80%, de décors en fond de case, le coloriste faisant ce qu'il peut pour combler avec des camaïeux. D'une certaine manière, le lecteur attend presque de retrouver Mark Bagley pendant deux épisodes, même si celui-ci peut parfois se montrer très pressé. La narration visuelle revient à une forme plus classique, moins aérée, plus appliquée, à commencer par une représentation plus fréquente des lieux où se déroule l'action. Ce dessinateur n'a pas recherché l'épure, et passe plus de temps à représenter les personnages, leur tenue, à construire ses pages pour montrer ce qui se passe. Il compense pour partie l'impression de scénario éthéré. Cependant, il ne peut inventer non plus, au risque de contredire le récit, et l'épisode 54 se déroule dans un caveau d'une taille extraordinaire, à la géométrie interne très floue, avec des volumes semblant se modifier en fonction des besoins des personnages. L'encreur a pris le parti de marquer fortement les traits sur les visages, certainement pour appuyer les expressions, et ainsi intensifier les émotions exprimées. Cela donne un résultat pas toujours très heureux, ni sur le plan esthétique, ni sur le naturel des personnages.



Le lecteur sent donc son enthousiasme fondre au fur et à mesure, à la fois du fait de la décompression narrative, à la fois du fait de la narration visuelle en deçà de ses attentes. Pour autant, il reste accroché par les révélations effectuées, à commencer par l'identité de Kindred dont il peut penser que le scénariste joue franc jeu avec lui, qu'elle ne fera pas l'objet d'une révision par la suite. Elle fait sens dans la mesure où la personne concernée dispose de véritables raisons d'en vouloir à Peter Parker, et que le scénariste connaît bien sa continuité du personnage. Il joue d'ailleurs avec à une ou deux reprises, par exemple avec cette image de Spider-Man émergeant d'une tombe à la fin de l'épisode 51, évoquant un moment similaire dans Kraven Last Hunt de John-Marc DeMatteis & Mike Zeck. D'un autre côté, le scénariste ne semble pas disposer de place pour pouvoir faire exister d'autres personnes que Peter Parker et Norman Osborn, sans oublier Kindred. Le lecteur pouvait penser que les 6 membres de l'Ordre de la Toile auraient droit à une ou deux répliques porteuses de leur caractère, ou moins de leur caractère personnel, mais il n'en est rien. Il pouvait également penser que la révélation de l'identité de Kindred permettrait à cette intrigue au très long cours de passer dans une phase nouvelle et il n'en est vraiment pas sûr après lu l'épisode 55.



Le mystère débuté dans le premier tome sur l'identité de Kindred trouve enfin sa résolution, et elle est plutôt satisfaisante. En revanche, Nick Spencer a adapté son mode narratif à la parution bimensuelle et ça se sent dans la décompression. A priori, ce n'est pas forcément une mauvaise chose car ça offre la possibilité au dessinateur de réaliser des planches qui en mettent plein la vue, mais Patrick Gleason n'est pas complètement inspiré, et Mark Bagley revient à une approche très posée, manquant de souffle épique. Un tome en demi-teinte qui peut être complété par Amazing Spider-Man: Last Remains qui contient les 5 épisodes estampillés LR, de 50.LR à 54.LR.
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Batman & Robin, tome 3 : Batman impossible

Ce tome contient les épisodes 15 à 17, et l'annuel 1, initialement parus en 2013. Les épisodes de la série "Batman & Robin", sont tous écrits par Peter Tomasi. Patrick Gleason dessine les épisodes 15 à 17, encrés par Mick Grey (avec l'aide de Keith Champagne pour l'épisode 16). Le numéro annuel 1 est dessiné par Ardian Syaf, et encré par Vicente Cifuentes.



Annuel 1 - Damian Wayne a organisé une chasse aux trésors en Angleterre, au bénéfice de son père (accompagné par Alfred Pennyworth). Pendant ce temps là, il pourchasse le criminel à Gotham, en tenue de Batman.



Épisodes 15 à 17 - Ces épisodes s'insèrent dans un crossover entre les différentes séries gravitant autour du personnage de Batman, intitulé Death of the family. Batman a confié la garde du manoir des Wayne à Damian. Ce dernier refuse de rester sagement à l'abri et se lance à la recherche d'Alfred Pennyworth, ce qui l'amène à une confrontation directe avec Joker.



L'épisode 17 de "Batman" (écrit par Scott Snyder, dessiné par Greg Capullo, et encré par Jonathan Glapion) n'est pas inclus dans ce tome (il était présent dans le recueil VO). Il constitue le dénouement du crossover, et donc contient l'issue de cet affrontement entre Robin et Joker. L'épisode 17 de "Batman & Robin" montre les rêves de ces 2 personnages, après cette épreuve.



Plus les tomes passent, plus le lecteur se dit que la lettre de mission de Peter Tomasi est de faire du remplissage. Il faut dire qu'il a la responsabilité d'une série qui doit développer les relations entre Batman et Robin, alors que Scott Snyder est seul maître de la continuité dans la série Batman, et que Grant Morrison achève d'écrire une des pages de l'histoire du personnage dans Batman Incorporated. Sans parler des autres séries (Detective Comics et The dark knight), il est évident que la marge de manœuvre de Tomasi est très réduite. C'est la raison pour laquelle le lecteur découvre une chasse au trésor anecdotique (tout le monde aura oublié ce qu'a trouvé Bruce Wayne dès la dernière page tournée), une confrontation Robin/Joker qui ne peut que se terminer en queue de poisson, et un rêve étrange à la portée symbolique toute relative.



Plus les tomes passent, plus le lecteur se dit que Tomasi trouve des plages de liberté inattendues pour faire autre chose que du remplissage. Pour commencer, il s'attache à intégrer avec douceur ses récits dans la continuité. Par exemple dans ce tome, il fait honneur à l'épisode 666 de la série "Batman" au cours du numéro annuel. Lors de la confrontation entre le Joker et Robin, il n'oublie pas non plus leur première rencontre.



Deuxième axe de développement : la relation entre Bruce Wayne et Damian Wayne. Évidemment c'est dans le titre de la série. Alors que le lecteur réprime un bâillement devant l'intrigue dont la résolution est cousue de fil blanc, il retrouve sa pleine conscience dès lors que Tomasi met en lumière les relations entre le père et le fils. Il sait montrer le caractère de Damian Wayne, sans avoir à développer de longues cellules de texte. Il sait montrer en quoi les actions de Damian touchent Bruce Wayne, et en quoi ce dernier modifie son comportement, comment cela change son état d'esprit. Pour un lecteur régulier de Batman, il est impossible de rester de marbre devant ces interactions, aussi touchantes que sensibles.



Troisième bonne idée : il laisse de la place au dessinateur. Évidemment, il s'agit d'une caractéristique qui peut être considérée de 2 manières opposées. Cela veut dire que les scénarios de Tomasi ne sont pas très denses (c'est vrai), mais cela veut aussi dire que les dessinateurs peuvent disposent de pages pour créer des visuels mémorables. Première bonne surprise : Ardian Syaf a évolué dans son approche graphique, pour aboutir à un croisement d'Andy Kubert et de Greg Capullo. À l'évidence, il n'est ni l'un ni l'autre, mais il a su incorporer une partie de leur énergie et de leur capacité à montrer des personnages impressionnants. Ainsi Damian Wayne est à la fois crédible et mignon dans son costume de Batman. Bruce est très élégant et ses expressions du visage sont plutôt nuancées. À la rigueur, on pourra regretter une représentation peu convaincante des animaux fantastiques d'Antoni Gaudi dans le parc Güell à Barcelone.



Vient le tour du dessinateur attitré de la série : Patrick Gleason. Il est possible de lui reprocher l'absence régulière d'arrières plans dans ses planches. Pourtant il est également possible de constater que ce parti pris dans la représentation s'inscrit dans un jeu avec les aplats de noir, et donc participe à une forme de cohérence visuelle du tout.



De page en page, le lecteur s'arrête sur des images qui apportent une vision inoubliable de la séquence. Parmi les plus marquantes, il y a Robin parlant à Titus, perché sur le fauteuil de Batman avec les pieds qui ne touchent pas le sol, il y a un combat en ombres chinoises contre des hyènes dans un zoo. Il y a le Joker la tête en bas, avec son masque de peau à l'envers (une image que je ne suis pas prêt d'oublier de sitôt). Il y a Robin enseveli sous une avalanche de vers et d'asticots, une image plus expressionniste que réaliste, avec une approche très charnelle évoquant Doug Mahnke dans sa minutie. Il y a Damian courant dans les couloirs du manoir Wayne, aux côtés de Titus. Il y a Bruce remontant les couvertures sur Damian endormi, etc.



Alors même que le lecteur se rend compte que ces épisodes servent d'amuse-gueules par rapport aux 2 séries principales de Batman, Peter Tomasi et Patrick Gleason ont trouvé un mode narratif qui met à jour l'intimité de la relation entre Bruce et Damian Wayne, avec sensibilité et efficacité.
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Superman Rebirth, tome 1

Le voilà enfin ! Le tant attendu Superman Rebirth ! Le mois dernier je vous parlais de Wonder Woman, Batman et de la Justice League, mais je regrettais que Superman ne soit pas sorti en même temps. Il a donc fallu patienter un mois de plus, mais ça valait le coup d’attendre. Ce nouveau Superman est d’une excellente qualité !



Nous retrouvons un un duo d’auteur et de dessinateur que j’avais bien aimé sur la série Batman et Robin dans la collection DC Renaissance (New-52) puisqu’il s’agit de Peter J. Tomasi et de Patrick Gleason. Ils sont également rejoint par deux autres dessinateurs avec Doug Mahnke et Jorge Jimenez.



Comme dans la série Batman et Robin, on retrouve une thématique forte à Peter J. Tomasi et Patrick Gleason puisqu’une nouvelle fois, ils mettent l’accent sur la relation père-fils entre Clark et son fils Jonathan. Vous n’êtes pas sans savoir si vous suiviez Superman dans DC Renaissance, que ce dernier est mort et qu’un nouveau Clark à pris sa place, mais que celui-ci vient d’une autre réalité, dans laquelle il est marié à Lois Lane et avec qui il a un fils : Jonathan



Rassurez-vous, si vous n’avez pas lu l’ancienne continuité, ce n’est pas du tout un soucis, puisque ce Rebirth vous expliquera tout dans les moindres détails, comme souvent avec Urban Comics.



Ce premier tome contient le chapitre Rebirth (qui pour une fois est utile) ainsi que les six premiers chapitres de la série, qui constituent le premier arc. Comme je vous le disait plus haut, c’est la relation entre Clark et Jonathan qui va être mise en avant, notamment comment ce dernier va apprendre à maitriser ces pouvoirs et ce que cela implique.



Mais notre belle famille n’a hélas pas le temps de trainer car il y a déjà un ennemi qui vient chercher des problèmes ! Et ce n’est rien de moins que L’Eradicator qui veut encore et toujours protéger l’héritage des Kryptonien. Or, il se trouve que Jonathan est mi-Humain, Mi-Kryptonien. Cela lui vaut d’ailleurs quelques soucis, puisque il ne semble pas être invincible comme son père.



Je ne vais pas vous raconter l’histoire en détail, mais ce premier tome est sans doute l’un des meilleurs du DC Rebirth. On retrouve tout ce que l’on aime chez Superman. Des combats explosifs et dynamiques, mais aussi le coté humain de Clark avec la protection incessante de ses proches. Ici, il doit veiller sur son fils qui est au centre de toutes les attentions, mais il veut également le préserver et ne pas trop l’exposer.



Et pour cela, Peter J. Tomasi et Patrick Gleason sont vraiment très doués. Tout comme ils l’avaient fait avec Bruce et Damian Wayne, on sent clairement qu’ils maitrisent leur sujet. Après, Jonathan n’est pas Damian et Clark n’est pas Bruce, donc la relation est moins conflictuelle que dans Batman et Robin. Disons que Jonathan n’est pas aussi teigneux que Damian, et que lorsque ses parents luis disent les choses, il les écoute. Et puis Lois et Clark sont bien plus diplomates que Bruce Wayne.



J’ai cependant un petit bémol (comme toujours j’ai envie de dire ^^) concernant les dessins. Ils sont tous d’excellente qualité, quelque soit le dessinateur, par contre, ce que je regrette c’est ce changement incessant . En effet, le chapitre Rebirth est dessiné par Doug Mahnke, puis Patrick Gleason dessine les chapitres 1 et 2, ensuite c’est Jorge Jimenez qui va dessiner le 3, avant que Patrick Gleason ne dessine le chapitre 4, pour laisser sa place à Doug Mahnke sur le 5eme, puis Patrick Gleason reviendra pour dessiner le dernier chapitre.



Tous les trois sont très bons, dans des styles différents, mais changer sans cesse de dessinateur est vraiment agaçant. Alors peut-être que cela dérange moins quand on lit les chapitres à l’unité, lorsqu’il sortent, mais dans un format relié où l’on enchaine les 7 chapitres en une heure, c’est un peu pénible. Alors ce n’est qu’un détail hein, mais quand même, cela m’a sorti de ma lecture une ou deux fois, et c’est vraiment dommage.



Bref, hormis ce léger détail, ce premier tome de Superman Rebirth fait un sans faute. C’est beau, c’est vif, c’est dynamique, avec des dessins sublimes, une narration impeccable et des personnages traités avec beaucoup de justesse. Et si on tenait ici la meilleure série de ce DC Rebirth ?


Lien : https://chezxander.wordpress..
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Batman & Robin, tome 3 : Batman impossible

J'ai vraiment aimé cette suite (surtout la partie avec le Joker que je trouve fascinant) et j'ai bien aimé le jeu de Damian sur son père au début. Et puis les rêves de chacun à la fin (y compris Alfred !) sont assez instructifs par rapport aux personnages.

Les dessins sont toujours aussi beaux et j'ai hâte de lire la suite.
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Super Sons, tome 3 : Futur funeste

Ce tome fait suite à Super Sons of Tomorrow (épisodes 11 & 12, + Superman 37 & 38, Teen Titans 15) qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu avant. Il contient le numéro annuel 1, ainsi que les épisodes 13 à 16, initialement parus en 2018, tous écrits par Peter J. Tomasi.



Annuel 1 (dessins de Paul Pelletier, encrage de Cam Smith, couleurs du studio Hi-Fi) - Dans une rue passante de Gotham, un monsieur est en train de téléphoner en marchant et un individu anonyme en profite pour sectionner la laisse de son chien et l'enlever. À New York, Superboy (Jon Kent) et Robin (Damian Wayne) sont en train d'arrêter un trio de cambrioleurs, armés jusqu'aux dents, en train de prendre la fuite dans leur voiture. Puis chacun des 2 garçons rentre chez lui. À Metropolis, Jon rentre dans sa chambre et barre la coupure de presse sur les cambriolages dont il vient d'arrêter les coupables. Krypto, son chien, note que l'affaire suivante concerne des vols de chiens. Il se rend par lui-même, en volant au manoir des Wayne pour recruter Titus, le chien de Damian. Pour ce faire, il laisse Bat-Cow l'appeler.



Les responsables éditoriaux ont laissé les coudées à franches à Peter Tomasi pour qu'il puisse écrire ce dont il a envie, puisque visiblement il a su réhabiliter le principe d'une série avec Superboy & Robin, avec l'aide au départ de Patrick Gleason. Le scénariste en profite pour pousser le bouchon encore plus loin en écrivant une aventure de la Légion des supers animaux domestiqués (Legion of Super-Pets). Le lecteur découvre donc l'enquête de 3 animaux de compagnie pour trouver le coupable d'enlèvements de chiens : Krypto (le chien de Jon, doté de superpouvoirs), Titus (le chien de Damian, normal) et Flexi (un petit nouveau : l'oiseau de compagnie de Plastic Man). Tomasi raconte son histoire au premier degré, en montrant la collaboration entre Titus et Krypto, sans les doter d'une intelligence humaine, mais avec un minimum de capacité de réflexion et d'empathie. Paul Pelletier joue également le jeu, en phase avec le scénariste. Il réalise des dessins descriptifs un peu simplifiés, sans chercher à donner un caractère anthropomorphe aux supers animaux (sauf Détective Chimp). Il reproduit avec fidélité les expressions des gueules des chiens. Il s'amuse bien à montrer l'inimitié entre Krypto et Streaky (un chat) par leur langage corporel. Il s'agit donc d'un récit tout public, à destination plus des enfants que des adultes, facile et rapide à lire car il n'y a pas de dialogue entre les animaux, pour une enquête rondement menée, mais assez vite oubliée. En effet, Tomasi reste dans un registre très classique, et Paul Pelletier ne fait pas montre de trésors d'inventivité ou d'innovation pour la narration sans dialogue.



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Épisodes 13 & 14 (dessins de Carlo Barberi, encrage d'Art Thibert, couleurs de Gabe Eltaeb pour l'épisode 13, et de Dono San pour l'épisode 14) - Jon Kent est en train de s'entraîner au football américain avec Georgia et 2 autres copains, sur le terrain de l'école West-Reeve. Il s'interrompt pour aller accueillir Damian Wayne qui arrive à l'école en hélicoptère, piloté par Alfred Pennyworth. Alors que la sonnerie retentit pour les premiers cours de la journée, ils sont observés depuis un toit par Talia al Ghul, la mère de Damian, qui désapprouve cette forme d'éducation qu'elle trouve trop douce. À la récréation, elle prend contact avec son fils pour lui dire qu'elle estime qu'il gâche son potentiel. Elle lui apprend qu'elle a accepté de réaliser un contrat (= un assassinat) et qu'elle a besoin de lui pour le mener à bien. Elle lui laisse une épée avant de partir, en gage de ce qu'elle attend de lui.



Il est visible que Carlo Barberi fait de son mieux pour respecter les caractéristiques visuelles initiées par Patrick Gleason au début du duo dans la série Superman. Il reprend donc la coiffure en pétard de Damian, les yeux un peu plus grands de Jon, et l'air très jeune de tous les personnages, y compris les adultes, des conventions visuelles empruntées aux mangas de type shonen. Le lecteur constate que l'artiste s'investit pour dessiner les décors régulièrement : le terrain de football américain, les bâtiments et les espaces verts de l'établissement scolaire, les façades et les toits des immeubles de Gotham. Il reproduit avec exactitude les tenues de Robin avec ses bottes à lacet, et de Superboy avec son écusson en S sur le blouson. Il cède à a tentation de donner une belle tenue verte à Talia al Ghul, avec un décolleté impressionnant, et un ventre à l'air. Comme il est l'habitude dans les comics de superhéros, il s'affranchit de dessiner les décors pendant les scènes d'affrontement physique, mais ça ne dure pas longtemps. Le lecteur apprécie le soin apporté à représenter les personnages, en particulier sa capacité à donner une présence inéluctable à Damian, et à faire sourire Jon.



Peter Tomasi a imaginé un fil rouge pour l'intrigue, sur la base des activités criminelles de Talia al Ghul, ce qui met Damian face à sa mère. L'intrigue en elle-même ne présente pas beaucoup d'intérêt, car sa tension dramatique est neutralisée par le fait que cette histoire n'aura pas de conséquence sur les personnages principaux des séries Superman. L'intérêt réside donc dans la confrontation entre Jon et sa mère. Elle se joue sur le plan de son éducation ce qui pousse Damian à prendre parti pour ou contre ce qu'en pense sa mère, mais aussi vis-à-vis de ce que son père (Bruce Wayne) a décidé (en l'occurrence l'envoyer dans une école normale). De manière plus inattendue, cette confrontation se joue également sur le plan physique puisque Robin se retrouve à se battre contre sa propre mère. D'un côté, cela est conforme avec les conventions narratives des superhéros où les affrontements physiques réussis reflètent un conflit idéologique entre les personnages. D'un autre côté, le lecteur peut être surpris par des images où un fils frappe sa mère.



Cette deuxième histoire s'inscrit dans la suite de la série. Peter Tomasi donne l'impression de pouvoir écrire des histoires légères autant qu'on en veut, sans perdre ce petit plus qui fait que le lecteur s'implique dans les aventures de ces 2 enfants. Carlo Barberi réalise un travail honnête, sans l'entrain de Patrick Gleason, mais avec une réelle implication.



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Épisodes 15 & 16 (dessins de Carlo Barberi, encrage d'Art Thibert, couleurs de Dono San, avec l'aide de Brent Peeples pour les dessins, et de Scott Hanna pour l'encrage) - Dans le building Lexcorp à Metropolis, 2 chercheurs scientifiques découvrent que Kid Amazo (Reggie Meyer) leur a faussé compagnie, alors qu'il était entravé dans un laboratoire servant de cellule. Robin (Damian Wayne) est en en train de faire des exercices e musculations dans le quartier général des Super Sons (une base sous-marine au fond de la baie Morrison). Superboy (Jon Kent) le rejoint en mangeant ses nouilles. Leur discussion est interrompue par l'arrivée en force de Kid Amazo qui brise la baie vitrée, provoquant un début d'inondation dans la base. Superboy s'interpose pour affronter Kid Amazo, pendant que Robin essaye de retrouver les 2 respirateurs expérimentaux rangés dans la base. Superboy n'arrive pas à se défaire de l'étreinte de Kid Amazo, alors que Robin réussit à regagner la surface où il est repêché par Cyborg (Vic Stone).



Le lecteur retrouve donc sans déplaisir Carlo Barberi et Art Thibert pour 2 épisodes supplémentaires, les derniers de la série. Peter Tomasi a ménagé les artistes, puisque 8 pages de l'épisode 15 se déroulent dans l'eau, permettant d'éviter de représenter les arrière-plans. L'épisode 16 repose sur un long affrontement physique, où là encore Barberi & Thibert peuvent se contenter de représenter les personnages, sans se préoccuper des décors. Le lecteur apprécie le plan de prises de vue de l'affrontement sous-marin permettant de bien suivre les évolutions des personnages les uns par rapport aux autres. L'affrontement de l'épisode 16 est visuellement plus convenu, même si les artistes savent insuffler de la vigueur et de l'originalité dans l'utilisation des pouvoirs de Kid Amazo. Par contre, comme dans les épisodes précédents, le lecteur ressent une forte empathie avec les 2 enfants, grâce à leur visage fort expressif.



Cette troisième histoire confirme l'impression du lecteur que Peter Tomasi peut écrire autant de récits qu'il veut des Super Sons, sans se forcer, en conservant sa capacité à transcrire leur amitié un peu vache, et leur caractère juvénile plein d'optimisme. Il ramène donc Kid Amazo qu'il avait créé dans un épisode précédent ce qui fait un adversaire taillé sur mesure pour les Super Sons et qui en plus a leur âge. Il réussit une fois encore à montrer les Super Sons en train de sauver des adultes, en l'occurrence la Justice League, ce qui légitime leur compétence et leur pertinence. Le lecteur suit avec plaisir cette aventure rondement menée, mêlant suspense et bonne humeur.



Arrivé à la fin de ce troisième tome, le lecteur ne regrette pas de s'être lancé dans cette série, même si elle est un cran en dessous de celle de Superman réalisée par Tomasi & Gleason. Le scénariste a su prouver la pertinence d'une série consacrée à un duo d'enfants, et les dessinateurs ont conservé un niveau visuel satisfaisant.
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Superman Rebirth, tome 1 : Son Of Superman

Ce tome est le premier dans le cadre de la relance (mais sans remise à zéro) des séries DC Comics en 2016, opération appelée Rebirth. Il comprend les épisodes 1 à 6, ainsi que le numéro Superman: Rebirth, initialement parus en 2016, tous coécrits par Peter J. Tomasi & Patrick Gleason. L'épisode Rebirth a été dessiné par Doug Mahnke, encré par Jaime Mendoza, avec une mise en couleurs de Will Quintana. Les épisodes 1, 2, 4 et 6 sont dessinés par Patrick Gleason, encrés par Mick Gray et mis en couleurs par John Kalisz. L'épisode 3 est dessiné et encré par Jorge Jimenez, avec une mise en couleurs par Alejandro Sanchez. Enfin l'épisode 5 est dessiné par Doug Mahnke, encré par Jaime Mendoza, et mis en couleurs par Will Quintana, comme l'épisode Rebirth.



Superman: Rebirth- Il y a quelques temps, un Superman barbu en costume noir s'est battu aux côtés d'un Superman sans barbe en costume habituel bleu & rouge (sans le slip rouge) et ce dernier a succombé au cours de la bataille (dans The final days of Superman). Maintenant, Lana Lang s'introduit par effraction dans le tombeau de Superman (New 52), elle se retrouve face à Superman (post-Crisis). Ce dernier évoque le fait qu'il est déjà mort au combat contre Doomsday, dans Death of Superman. Il décide de rapatrier les cendres de Superman dans la forteresse de solitude New 52. Épisodes 1 à 6 - Lois & Clark Kent élèvent leur fils Jon Samuel Kent, dans une ferme isolée, située dans le comté d'Hamilton, à peu à 500 kilomètres au nord de Metropolis.



Jon regarde son père sauver un cheval d'une étable en flammes, depuis la fenêtre de sa chambre. Il obtient la permission de ses parents d'aller se promener dans la prairie, en courant après leur chatte Goldie. Mais il se produit un incident qui le conduit à utiliser maladroitement ses rayons optiques qu'il ne contrôle pas, sous les yeux écarquillés de Kathy Branden, une voisine de son âge. Le même soir, Superman en costume vient chercher son fils dans sa chambre pour l'emmener décoincer un sous-marin dans le grand nord. Sur place, il lui demande d'observer pour apprendre. Par la suite, Superman retourne à la forteresse de solitude avec Lois et Jon. Ils sont confrontés à une résurgence du passé kryptonien de Clark.



En 2011, dans Flashpoint, Geoff Johns & Andy Kubert mettent un terme à la continuité interne de l'univers partagé DC, établie depuis 1985, à partir de Crisis on infinite earths de Marv Wolfman & George Perez. À partir de 2011, l'ensemble des séries et des personnages DC redémarrent à zéro dans une opération baptisée The New 52. Le personnage de Superman a lui aussi droit à sa remise à zéro et à son redémarrage avec 3 séries dont celle écrite par Grant Morrison. En 2016, l'éditeur DC Comics annonce un nouveau redémarrage, l'opération appelée Rebirth, mais il ne s'agit pas d'une remise à zéro. Lorsque ce présent tome d'une nouvelle série de Superman paraît, le lecteur ne sait pas encore ce que recouvre Rebirth, ni quels changements il va amener aux personnages datant de New 52. Si le lecteur n'a pas suivi la fin des séries Superman du New 52, il tombe de haut en découvrant la situation de départ. Les coscénaristes ne s'appesantissent pas pour rappeler ce qui s'est passé précédemment. Si le lecteur veut raccrocher les wagons, il lui faut jeter un coup d'œil aux épisodes consacrés à Superman dans Convergence: Flashpoint Book One pour comprendre d'où sort Jon Kent. Il doit ensuite faire un tour par Superman: Lois and Clark de Dan Jurgens & Lee Weeks.



Néanmoins le lecteur n'ayant pas tout suivi finit par comprendre l'essentiel de la situation, en particulier la responsabilité parentale de Lois & Clark. En outre, il est possible qu'il soit venu à ce recueil pour les auteurs, Tomasi & Gleason ayant précédemment collaboré sur la série Batman & Robin, s'étant achevée avec Robin rises dans laquelle la relation père/fils était mise en scène avec sensibilité et justesse. Or quel est le cœur de leur nouvelle collaboration ? Une nouvelle relation père/fils. En outre, Patrick Gleason dessine 4 épisodes sur 7, et 2 autres épisodes sont réalisés par son colocataire de studio Doug Mahnke. L'épisode Rebirth dessiné par Mahnke présente une grande force d'impact lors de l'évocation du combat contre Doomsday, et une étrangeté certaine dans la forteresse de solitude. Il est visible que l'artiste s'est plus impliqué dans la représentation des personnages que dans celles des décors. Les protagonistes ont une apparence sérieuse, et empreinte de gravité, du fait du décès de Superman (New 52). L'épisode 5 est essentiellement constitué d'un long affrontement physique, dans lequel Mahnke s'affranchit rapidement de dessiner les arrière-plans pour se consacrer entièrement aux coups portés, et aux décharges d'énergie. La mise en scène est efficace et conserve l'attention du lecteur pendant tout l'épisode. Pour l'épisode 3, Jorge Jimenez réalise des dessins de superhéros plus classiques qui rendent bien compte de la brutalité de l'affrontement et des sentiments très marqués des personnages, avec des aplats de noir assez appuyés, aux contours agréables.



Par comparaison avec Mahnke et Jimenez, Patrick Gleason semble beaucoup plus impliqué que ses 2 collègues, alors qu'il est soumis à une rythme de production plus important dans la mesure où la fréquence de parution de cette série était bimensuelle. Le lecteur constate tout de suite que ce dessinateur intègre plus de détails : les tenues vestimentaires à commencer par celle de Jon (et ses baskets), des décors plus régulièrement présents dans les cases, avec une réelle interaction entre les personnages et la topographie des environnements dans lesquels ils évoluent. En outre, Gleason a conservé toute sa capacité à capturer et à retranscrire le comportement d'un enfant. Jon Kent n'est pas un mini-adulte, il a des mimiques d'enfant, des enthousiasmes d'enfant, des moues d'enfant, etc. Jon Kent éprouve des émotions peu filtrées et dégage une empathie irrésistible. Alors même que le lecteur se disait que Superman n'a pas besoin d'être décliné en une version abâtardie de plus de Superboy, il se prend immédiatement d'affection pour Jon.



Il faut dire que Patrick Gleason sait y faire pour montrer l'amour maternel de Lois, ou l'inquiétude des parents pour la manière dont leur enfant va pouvoir gérer ses pouvoirs, ou encore l'amour paternel de Clark qui se double d'un sens des responsabilités vis-à-vis de cet enfant qui sort de l'ordinaire. Tout ça peut se voir dans les attitudes de Lois et Clark en face de leur enfant, dans leur langage corporel, avec des nuances très inhabituelles pour un comics de superhéros. Cet artiste a l'art et la manière pour donner vie à tous les personnages, y compris ceux un peu différents comme Bibbo Bibbowski, un propriétaire de bar vouant une confiance et une admiration sans borne à Superman. Gleason s'y entend également pour mettre en valeur la force de Superman, sa stature impressionnante, et la puissance de ses hauts faits, conformément aux conventions en vigueur dans les comics de superhéros.



En même temps, le lecteur n'éprouve pas la sensation de relire des épisodes de la série Batman & Robin des mêmes auteurs. Ils sont même capables de s'auto-citer (la formidable armure apparaissant dans le tome Robin rises, surnommée Hellbat), pour mieux faire ressortir les différences entre les 2 séries. Comme dans Batman & Robin, Peter J. Tomasi hérite d'une série dans laquelle il doit développer les personnages, mais sans que cela n'interfère avec les intrigues des autres séries principales dans lesquelles apparaît Superman. À nouveau, il sait trouver des espaces de liberté pour le faire. À partir de cette situation très particulière du Clark Kent post Crisis (mais pré New 52), il se concentre sur la relation entre père & fils, en montrant les sentiments de l'un et de l'autre au travers des aventures. Bien sûr, le lecteur peut trouver que le scénariste y va parfois fort avec les grosses ficelles, avec un niveau d'exigence élevé pour la suspension consentie d'incrédulité du lecteur. Le fait que le méchant de l'histoire puisse absorber le corps physique de plusieurs personnages dans le sien (puis les recracher) relève de la facilité scénaristique un peu paresseuse. En outre, en prenant un peu de recul une fois la lecture terminée, il apparait que l'intrigue n'est pas très épaisse, et que le scénariste a ménagé de belles plages pour que le dessinateur puisse s'en donner à cœur joie. Cela n'obère en rien le plaisir de lecture d'un comics de superhéros qui en maîtrise les conventions, qui fait la part belle au spectaculaire avec des dessins insufflant du caractère à chaque séquence, évitant au lecteur l'impression de lire toujours les mêmes combats.



Ce premier tome de la série Superman reprend la même dynamique que la série précédente des mêmes auteurs : la relation père/fils entre le superhéros du titre (Batman pour la série précédente) et son improbable rejeton (Damian pour la précédente). Mais la situation est fort différente, et les relations prennent tout de suite une saveur différente, ne serait-ce que parce que Damian était plus âgé et plus autonome. L'intrigue n'est pas forcément très originale, mais elle bénéficie d'une mise en images compétente par Mahnke et Jimenez, et très savoureuse par Patrick Gleason. En outre, la relation père/fils exhale des sentiments et des émotions honnêtes qui touchent le lecteur.
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Superman rebirth, tome 2 : Au nom du père

Ce tome fait suite à Son of Superman (épisodes Rebirth, 1 à 6) qu'il vaut mieux avoir lu avant pour comprendre de quelle version de Superman il s'agit. Il comprend les épisodes 7 à 13, initialement parus en 2016/2017, tous coécrits par Peter Tomasi & Patrick Gleason.



Épisode 7 (dessins et encrage de Jorge Jimenez, mise en couleurs de Alejandro Sanchez) - Après avoir aidé Flash à Central City, puis Batman à Gotham, Wonder Woman à Londres et Aquaman dans le Pacifique Sud, Clark Kent emmène son fils et sa femme à la fête foraine d'Hamilton County. Épisodes 8 & 9 (dessins de Doug Mahnke, encrage de Jamie Mendoza et Trevor Scott, mise en couleurs de Will Quintana) - Alors que Jon travaille sur son projet de science dans la Forteresse de Solitude, surveillé par son père, ils se retrouvent transportés sur une mystérieuse île avec des dinosaures et un soldat américain.



Épisodes 10 & 11 (dessins de Patrick Gleason, encrage de Mick Gray aidé par Mark Morales & Christian Alamy, mise en couleurs de John Kalisz) - Jon Kent et Kathy Branden progressent dans les couloirs de leur établissement scolaire, quand Jon percute Maya Ducard. Plus tard sur le chemin du retour, il laisse Kathy rentrer chez elle, et décide d'aller examiner une maison hantée non loin de là. Cela va l'amener à devoir faire équipe, contraint et forcé, avec Robin (Damian Wayne). Les 2 pères surveillent leurs rejetons de loin. Épisodes 12 & 13 (dessins de Doug Mahnke, encrage de Jamie Mendoza et Christian Alamy, Keith Champagne et Norm Rapmund, mise en couleurs de Will Quintana) - Lois Lane se rend à son rendez-vous avec Candice, la rédactrice en chef du journal local d'Hamilton County. Alors qu'elles sont en train de parler boulot dans son bureau, surgit le monstre de Frankenstein bien décidé à tuer Candice. Grâce à la ressource de Lois Lane, elles parviennent à lui échapper en barbottant le véhicule de Frankenstein. Superman arrive rapidement à leur rescousse et s'interpose entre elles et le monstre.



Le premier tome de la série (réalisé par la même équipe de coscénaristes) avait séduit le lecteur par sa capacité à mettre en scène l'amour que Lois et Kent portent à leur fils, avec des complications superhéroïques, à commencer par le fait que Jon ne maîtrise pas bien ses pouvoirs. Le lecteur s'attend donc à découvrir une suite d'aventures du même acabit, car il apparaît que les gros événements (ceux qui comptent dans la continuité) surviennent plutôt dans la série Action Comics écrite par Dan Jurgens. Le premier épisode correspond bien à ce principe : la famille Kent passe du bon temps à la fête foraine du coin. Les coscénaristes insèrent un peu d'action avec Superman aidant ses collègues superhéros au début, et une tentative pour voler l'argent de la caisse de la fête foraine. Tomasi & Gleason montrent Kent faisant des efforts méritoires pour ne pas passer en mode Superman et abandonner Lois et Jon. Ils montrent que Kathy Branden et sa grand-mère ont gagné le concours de la plus belle vache, avec l'une de leur troupeau. L'histoire se termine sur la grande roue, avec un feu d'artifice. Jorge Jimenez réalise des planches en phase avec la narration : des personnages plein d'entrain, des visages jeunes, un Jon ayant vraiment l'apparence d'un enfant, et des personnes en train de s'amuser sans arrière-pensée. Les dessins présentent un bon niveau de détails, et la mise en couleurs vient rehausser l'ambiance nocturne et festive.



Après cet interlude sympathique et touchant sans être mièvre, le lecteur se demande bien quelle direction va prendre la série : uniquement parler de la relation père / fils au travers d'aventures sans conséquence, ou essayer de contribuer d'une manière incidente à la série Action Comics. L'histoire sur l'île perdue répond à la question par la première réponse. Le lecteur tique un peu devant l'introduction dans la Forteresse de Solitude, comme si Jon allait pouvoir présenter un projet en classe de sciences avec une technologie extraterrestre. Ce n'est pas comme si Clark Kent faisait tout pour rester discret et vivre comme les terriens. Ce départ un peu gauche est bien vite oublié quand Jon et son père se retrouvent sur cette île. Il est possible d'y voir un hommage aux récits d'aventures de la fin du dix-neuvième siècle avec des explorateurs découvrant des territoires inconnus dans lesquels il subsiste des vestiges du passé. Le lecteur familier de l'univers partagé DC reconnaît le principe de The war that time forgot, ou sa première version dans Showcase Presents 1: The War That Time Forgot (créé par Robert Kanigher, Ross Andru et Mike Esposito en 1960). Quelle que soit sa familiarité avec ce principe, le lecteur constate que les auteurs réalisent une histoire autonome.



Les coscénariste dédient ces 2 épisodes à Darwyn Cooke qui avait également utilisé cette île dans DC: The New Frontier. Mais à nouveau, ce récit tient la route sans avoir besoin de cette référence. Doug Mahnke est totalement à l'aise pour représenter les monstres de l'île en réalisant des cases premier degré, rendant compte de la surprise de Jon & Kent se retrouvant face à un monstre inattendu. Il rend tout aussi bien compte de la majesté des paysages naturels sauvages, de la brutalité des affrontements, et de la jeunesse de Jon. Les dessins sont bien complémentés par la mise en couleurs qui ajoute des textures et qui établit les ambiances lumineuses. Le lecteur se retrouve en immersion avec les personnages dans cette jungle recelant de nombreux périls, impressionné par les découvertes, épaté par le caractère grandiose des environnements, et sensible à l'empathie générée par les personnages. Gleason & Tomasi savent montrer comment Clark veille à la sécurité de Jon, sans pour autant négliger ses superpouvoirs. L'intrigue reste basique avec la nécessité de récupérer l'objet qui les a amenés là. Mais les interactions entre les personnages sonnent juste et la présence de Krypto étoffe la sensation d'une série familiale.



En découvrant la couverture de l'épisode 10, le lecteur sourit de plaisir par anticipation, à l'idée que Gleason & Tomasi aient conçu une sorte de face-à-face entre les 2 tandems père & fils, à savoir Clark & Jon, et Bruce & Damian. Effectivement, les coscénaristes tiennent leur promesse et le lecteur voit Damian et Jon se prendre le bec. Les 2 enfants disposent chacun de leur caractère et se conduisent comme des enfants, tout en souhaitant se montrer à la hauteur des attentes de leur père respectif. Patrick Gleason dessine avec une approche plus tout public que Doug Mahnke, des enfants plus turbulents, d'autres personnages plus vivants, avec une dramatisation plus exagérée, mais aussi plus humoristique. Le lecteur se laisse donc emporter dès la première case par ces aventures décomplexées, utilisant les superpouvoirs et les personnages extraordinaires associées aux aventures de superhéros tout public.



Comme dans l'aventure précédente, les auteurs semblent disposer d'une liberté totale pour raconter leur histoire à leur manière. Ils ne sont pas astreints à conserver un ton sérieux dans leur narration ; ils peuvent la raconter sur un ton léger et amusé, irrésistible. Ils n'hésitent pas un seul instant à intégrer le dragon chauve-souris Goliath, une course-poursuite à bord d'un train, NoBody (Maya Ducard), la Batcave, etc. Le lecteur retrouve son âme d'enfant, se laisse gagner par l'entrain de Damian et de Jon, par leur bonne humeur enfantine, par la collaboration contrainte entre Bruce et Clark. Gleason s'amuse avec des dessins débordant d'énergie, de détails et de sourires. Le lecteur est aux anges devant cette aventure avec une forte cohérence interne, une forte personnalité narrative et un entrain communicatif. En outre, en toile de fond, il se rend compte que les coscénaristes continuent à développer le thème principal qui est celui de la relation entre Jon et Kent, et qu'il peut établir la comparaison avec la relation entre Damian et Bruce. Un petit bijou de comédie et de superhéros, Gleason ayant légitimement réalisé les dessins de ces 2 épisodes, après avoir réalisé les 2 tomes consacrés à Damian Wayne : Robin: Son of Batman.



Le sourire aux lèvres le lecteur se lance dans la dernière histoire : le retour de Frankenstein (enfin plutôt le monstre créé par le baron). Doug Mahnke est encore en pleine forme et il retrouve un personnage qu'il avait aidé à remettre au goût du jours sur un scénario de Grant Morrison, dans les Seven Soldiers of Victory. Il met en scène son allure rigide et vaguement mélancolique, un individu accomplissant son devoir avec une forme de résignation. Les affrontements physiques s'effectuent avec force comme il se doit dans un comics de superhéros. L'artiste et ses encreurs savent trouver le bon équilibre entre l'étrangeté habituelle des dessins de Mahnke, et la normalité des personnages humains. L'aventure s'avère amusante pour elle-même, bien que la fibre relative au développement de la relation entre Jon Kent et ses parents soit moins prégnante. Le lecteur retrouve cette liberté de ton très particulière de la série, présente dans les épisodes précédents, avec des dessins disposant d'une réelle personnalité graphique.



Ce deuxième tome de cette série s'avère beaucoup plus réussi que le premier. Patrick Gleason et Peter Tomasi profitent de l'indépendance de leur série d'avec celle Action Comics, de l'absence de nécessité de participer à la continuité en vigueur pour raconter ce qui les intéresse, et à leur manière. Ils bénéficient d'excellents artistes qui visiblement prennent plaisir à dessiner leurs épisodes : la fête foraine pour Jorge Jimenez, les dinosaures et le monstre de Frankenstein pour Doug Mahnke, et Superboy & Robin pour Patrick Gleason. Le lecteur se retrouve emporté dès la première page de chaque épisode dans des aventures inventives et pleine d'entrain, les créateurs tirant le meilleur parti possible de leur liberté d'action.
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Batman & Robin, tome 1 : Tueur né

Parmi les comics de super héros, il y en a peu qui m'intéressent vraiment. Autant je peux être curieux de voir les adaptations cinématographiques, autant les comics, bon, à part X-Men et Batman... Du coup, voilà une nouvelle série (un nouveau "run" diront les spécialistes) qui met en scène Batman et son acolyte Robin dont le costume est porté par le fils qu'il a eu avec Talia, la fille de Ra'As Ghûl, le boss de la Ligue des Assassins. Si les rapports entre Batman et la famille Ghûl ont toujours été ambigus, on se doute que les rapport entre Bruce et Damian Wayne vont l'être tout autant.



Et le fait est que Damian Wayne supporte mal l'excès d'autoritarisme dont fait preuve son père alors que son éducation aux arts martiaux a fait de ce gamin de 10 ans un garçon apte au combat. C'est par l'apparition d'un ennemi, Morgan Ducard, que l'opposition entre les deux va se montrer la plus prégnante. L'histoire montrera que Ducard a également eu, pas l'entremise de Bruce Wayne, des rapports tendus avec son père. Aussi, cet album qui regroupe les huit premiers épisodes de ce run sont une réflexion quant aux relations entre père et fils. Si les aspects propres à Batman sont présents (la lutte contre le mal, le commissaire Gordon, les combats, etc.), l'aspect psychologique n'en est pas moins un argument de lecture qui apporte une touche de complexité à l'histoire.



Les dessins de Patrick Gleason sont agréables et somme toute dans la ligne classique actuelle des comics, sans originalité et sans défaut majeur. Cette série de Batman et Robin mérite donc d'être suivie pour cette étude psychologique de la paternité de Batman et ce fils qui veut prendre plus de place qu'il n'en a.
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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Superman Rebirth, tome 6 : Imperius Lex

Ce tome fait suite à Superman Vol. 5: Hopes and Fears (Rebirth) (épisodes 27 à 32) qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu avant. Il comprend les épisodes 33 à 36 et 39 à 41, initialement parus en 2018. Il comprend 2 histoires indépendantes.



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Épisodes 33 à 36 : scénario de Peter Tomasi & Patrick Gleason. L'épisode 33 a été dessiné par Doug Mahnke et encré par Jaime Mendoza. Le 34 a été dessiné et encré par Doug Mahnke, Ed Bennes et Jack Herbert. Le 35 a été dessiné et encré par Travis Moore, Stephen Segovia et Art Thibert. Le 36 a été dessiné et encré par Doug Mahnke, avec l'aide de Jaime Mendoza pour l'encrage. La mise en couleurs a été réalisée par Wil Quintana (épisode 33 & 36), Dinei Ribeiro (épisode 34 & 35). - Sur Apokolips, la guerre de succession fait rage. Ardora interroge le prophète sur le futur proche. Il indique qu'il subsiste un espoir de paix quand Apokolips retrouvera un souverain avec une poigne de fer. À Metropolis, Superman (Clark Kent) & Superman (Lex Luthor) interviennent pour stopper une équipe de braqueur en réalisant un travail d'équipe. Peu de temps après, le prophète et Ardora apparaissent au sommet du building Lexcorp pour enlever le porteur du sigle S, en l'occurrence Lex Luthor. Le soir même, la famille Kent (Clark, Jon, Lois) sort d'une séance au cinéma et voient se poser devant eux un robot de Lexcorp. Sans leur consentement, ils les transportent aux côtés de Lex Luthor, sur Apokolips, mais à 3 endroits différents.



Après 5 tomes oscillant entre très bon et excellent, le lecteur revient avec plaisir pour une dose supplémentaire d'aventures de Superman, racontées par le duo Gleason & Tomasi. L'intrigue est simple et linéaire : suite à la mort de Darkseid, ses différents successeurs ne s'entendent pas sur la stratégie à adopter et sur qui doit régner. Une prophétie indique qu'un individu porteur du symbole S est destiné à prendre la succession de Darkseid. Il y a eu méprise entre Clark Kent et Lex Luthor. C'est l'occasion pour les coscénaristes de mettre en scène l'héritage de Jack Kirby pour le quatrième monde, à commencer par les Female Furies, mais aussi Kalibak, les Hunger Dogs, et s'il y prête attention, le lecteur peut même voir passer Kanto. Le lecteur se doute bien que cette histoire ne va révolutionner ni Superman, ni Apokolips. Cela ne diminue en rien son plaisir de voir Superman collaborer avec Lex Luthor remplissant lui aussi la fonction de Superman. Gleason & Tomasi savent s'y prendre pour répondre aux attentes du lecteur, en consacrant un épisode (numéro 34) aux hauts faits de Lois Lane, et un autre (numéro 35) aux hauts faits de Superboy. Ils n'oublient pas de placer Superman devant un dilemme moral. Doit-il accepter de prendre la responsabilité de la gouvernance d'Apokolips ? D'un côté, il ne peut que y apporter un changement bienvenu ; de l'autre côté il n'a pas forcément le temps ou les compétences pour le faire.



Le rythme de publication bimensuel implique de fait une mise en images à plusieurs pour tenir la cadence. Le lecteur retrouve toujours avec plaisir les dessins habités de Doug Mahnke, avec une forte implication du dessinateur en ce qui concerne les personnages, leur tenue vestimentaire, leur posture, leur mouvement. Il note que dès le premier épisode, Mahnke s'affranchit un peu des décors pour privilégier les personnages, et que cette tendance augmente de manière significative dans le dernier épisode, l'affrontement pendant la moitié de l'épisode étant l'occasion de se reposer sur les camaïeux et les effets spéciaux de Wil Quintana. Au fil des épisodes, le lecteur apprécie la dimension baroque des costumes des combattants d'Apokolips, la présence massive de Superman, l'entrain juvénile de Superboy, la capacité de Lois Lane à se montrer à la hauteur des Female Furies. Les différents dessinateurs assurent un spectacle rentre-dedans, avec quelques variations perceptibles dans l'incisivité de l'encrage et l'intensité des regards. Le lecteur aurait bien aimé que les dessins montrent mieux Apokolips, et que les coscénaristes évitent la situation peu crédible de Lex Luthor inconscient pour éviter qu'il ne découvre l'existence de Superboy.



Avec ces 4 épisodes, le lecteur passe un bon moment à découvrir une aventure de Superman intense et haute en couleurs, avec des visuels un peu fluctuants en passant d'un dessinateur à un autre, et pas assez descriptifs en ce qui concerne les différents environnements. Entre 4 et 5 étoiles en fonction de l'humeur du lecteur.



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Épisode 39 : scénario de James Robinson, dessins et encrage de Barry Kitson, avec l'aide de Scott Hanna pour l'encrage. La mise en couleurs a été réalisée par Gabe Eltaeb. - Superman est de retour à Metropolis et il arrête un gang de supercriminels de seconde zone juste devant un hôpital. Il reprend son activité normale en pénétrant dans l'hôpital pour offrir de son temps et s'occuper des malades, tous des enfants. Avec l'aide de Green Lantern (Hal Jordan), il les emmène dans l'espace, jusque dans le satellite servant de quartier général à Ligue de Justice dont les membres sont présents sur les lieux.



Pour son premier épisode en tant qu'intérimaire, James Robinson raconte une histoire classique de Superman apportant de l'espoir à des enfants malades. Les dessins de Barry Kitson sont minutieux, avec un encrage un peu arrondi par endroit, donnant une apparence tout public à la narration visuelle. Évidemment dans ce genre d'histoire, le lecteur s'attend à une bonne couche de bons sentiments pas très fins. Il en est effectivement ainsi, mais James Robinson assure plus que le minimum syndical. Il fait organiser une sorte de chasse au trésor par Superman à bord du satellite, avec comme défi ultime de photographier Batman en train de sourire. Même s'il a déjà lu ce type d'histoire, le lecteur ne peut pas s'empêcher sourire devant la bonne humeur et l'émerveillement communicatif des enfants, transparaissant dans les dessins. 4 étoiles pour un récit convenu, mais qui fonctionne bien.



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Épisodes 40 & 41 : scénario de James Robinson, dessins de Doug Mahnke avec un encrage de Jaime Mendoza & Scott Hanna, et une mise en couleurs de Wil Quintana pour l'épisode 40, avec des dessins et un encrage d'Ed Benes et une mise en couleurs de Dinei Ribeiro pur l'épisode 41. - Jon et Clark Kent se trouvent dans la forteresse de solitude, chacun dans leur costume de superhéros. Superman fait observer à son fils qu'aujourd'hui est le jour anniversaire de la destruction de Krypton. Un système de surveillance de la forteresse leur indique que justement la planète Galymayne est rentré dans une phase d'autodestruction similaire à celle qu'a connu Krypton. Superman & Superboy décident de se rendre sur place pour aider la population à enrayer le processus, ou au pire pour les aider à évacuer. Problème : pour des raisons religieuses, les habitants de la planète sont prêts à mourir en même temps que leur planète.



Il s'agit de la deuxième histoire écrite par James Robinson pour donner un peu de temps pour souffler à Gleason & Tomasi avant qu'ils ne reviennent dès l'épisode suivant. Le scénariste se montre assez facétieux en assumant pleinement cette synchronicité bien pratique d'une planète prête à exploser quelques heures après l'anniversaire de la fin de Krypton. Il se montre plus ambitieux en mettant Superman face à un dilemme moral complexe : faut-il sauver des individus contre leur gré ? Contre les préceptes de leur foi ? Il développe cette situation jusqu'au bout de sa logique et de sa similitude avec Krypton, en intégrant un scientifique qui a prévu la fin de la planète, ainsi qu'une fusée pour sauver sa progéniture et quelques autres personnes, tout ressemblance avec l'histoire personnelle de Kal-El étant intentionnelle. Pour Superman, toute vie est sacrée, il ne peut donc pas rester sans rien faire, quitte à imposer sa volonté à tout un peuple par la force.



Doug Mahnke et Ed Benes sont en forme pour ces 2 épisodes, s'économisant également sur les arrière-plans. Les séquences de vol dans l'espace sont splendides, et Doug Mahnke s'est bien amusé pour concevoir l'apparence des extraterrestres peuplant la planète Galymayne, pas si jolis que ça. Benes fait preuve d'une meilleure sensibilité pour dessiner le visage de Jon et faire apparaître sa jeunesse. Les 2 racontent l'histoire avec assez de panache visuel pour que le lecteur puisse croire dans l'agressivité des extraterrestres, et dans leur capacité à mettre en danger Superman & Superboy.



Cette troisième histoire reste en mémoire pour le dilemme moral qui se pose à Superman : une double contrainte lui imposant à la fois d'intervenir pour sauver des vies, à la fois de ne pas intervenir pour respecter le choix d'un peuple à décider de son sort par lui-même. 5 étoiles pour une histoire échappant au manichéisme.
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Superman Rebirth, tome 3 : Mes doubles et moi

Ce tome fait suite à Superman rebirth, tome 2 : Au nom du père (épisodes7 à 13) qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu avant. Il contient le numéro annuel 1 et les épisodes 14 à 17, initialement parus en 2017, tous coécrits par Peter Tomasi et Patrick Gleason.



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- Annuel 1 (dessins et encrage de Jorge Jimenez, mise en couleurs d'Alejandro Sanchez) - Dans le comté d'Hamilton, à 300 miles au nord de Metropolis, Clark Kent est en train d'inspecter les alentours de la ferme. Il constate que la terre est desséchée et que les cours d'eau sont quasiment à sec, alors que la pluviométrie a été normale pour la saison. Il se change en Superman pour couvrir plus de terrain et se heurte à Swamp Thing (Alec Holland), l'un des membres du Parlement des Arbres, un des élémentaires de la Terre.



Depuis le début de la série, le lecteur a bien compris que les coscénaristes sont plutôt partisans de profiter de l'espace de liberté de cette série qui n'est pas la principale consacrée à Superman, et qu'ils n'hésitent pas à décompresser leurs intrigues pour laisser de la place au dessin. De ce point de vue, ce premier chapitre constitue presqu'un cas d'école. L'histoire se résume en 2 phrases : (1) Swamp Thing veut expliquer à Superman qu'il est en décalage avec la Terre, (2) ils se battent jusqu'à ce que Swamp Thing applique le remède. Jorge Jimenez & Aljandro Sanchez assurent un spectacle impressionnant et inventif de bout en bout, alors qu'il s'agit essentiellement d'une confrontation physique qui sert de support à un dialogue se heurtant à l'incompréhension de 2 individus qui ont décidé de s'exprimer de manière à provoquer la mauvaise interprétation et à paraître agressifs. Le vieux lecteur ne retrouvera pas la poésie des dessins de John Totleben et Steve Bissette pour les épisodes écrits par Alan Moore, mais il peut quand même apprécier la vitalité de la mise en page, la qualité pyrotechnique des illustrations et l'implication des artistes afin de lui en donner pour son argent. 4 étoiles pour un beau spectacle.



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- Épisodes 14 à 16 (beaucoup d'artistes : Ivan Reis, Joe Prado, Ryan Sook, Ed Benes, Clay Mann, Tony S. Daniel, Sandu Florea, Seth Man) - Alors qu'il rentre chez lui en voiture par une route traversant les bois, Clark Kent freine en urgence car un Superman au costume soviétique se tient au milieu de la route. Il sort de sa voiture pour comprendre de qui il s'agit, mais Superman (version Red Son) est attaqué par des créatures monstrueuses indiquant qu'il fait partie d'une lyste (avec un y) établie par un certain Prophecy. Superman parvient à soustraire Red Son aux attaquants. Peu après leur départ, les 2 Superman voient apparaître la Maison des Héros qui les emmènent sur leur vaisseau Ultima Thule, à proximité du planétaire (Orrery). Pendant ce temps-là, les attaquants sont réapparus sur Terre et ont enlevé Super-Man (Kong Kenan, voir la série New Super-Man de Gene Luen Yang).



Pour pouvoir apprécier cette histoire, le lecteur doit avoir 2 choses à l'esprit. La première est que les coscénaristes continuent à s'amuser, à profiter de leur liberté pour écrire des aventures débridées, en piochant dans le riche univers partagé DC. Cela signifie qu'il ne faut pas attendre une histoire qui compte, ou un récit avec du fond, juste un honnête divertissement. La deuxième chose est que le titre de Multiplicité renvoie directement à The Multiversity, un récit de Grant Morrison, rétablissant le concept de multivers chez l'univers partagé DC. Le principe du récit est assez simple, mais il ne sera pas forcément du goût de tous les lecteurs. Gleason & Tomasi ont créé de toute pièce un nouvel ennemi qui a décidé de supprimer des versions de Superman, suivant une règle connue de lui seul. La Maison des Héros, (des versions des membres de la Justice League issus de différentes réalités) intervient spécialement pour ce genre de menace affectant plusieurs dimensions. Il s'en suit l'apparition de plusieurs versions de Superman (même Captain Carrot, Roger Rodney Rabbit de la Terre 26) menées par Superman de la Terre 23 (Calvin Ellis, le président des États-Unis dans le civil).



À nouveau, il ne faut pas s'attendre à un récit ambitieux sur le plan philosophique ou intellectuel. L'ambition des auteurs est de raconter une histoire qui en met plein la vue par le nombre de Superman, par des dessins énergétiques, par des combats dantesques. Même si cela semble être l'ordinaire des superhéros, ce n'est pas si facile de sortir du lot de la production industrielle mensuelle. Il est visible qu'Ivan Reis se repose un peu trop sur les postures qui impressionnent, oubliant les décors et la fluidité de l'enchaînement des cases. Joe Prado effectue des finitions minutieuses, et Marcelo Maiolo habille les dessins avec des camaïeux et des effets spéciaux, mais ça ne suffit pas à nourrir assez les dessins qui reposent trop sur les stéréotypes visuels des combats de superhéros. L'épisode suivant bénéficie de 4 dessinateurs différents et d'autant de metteurs en couleurs, pour un résultat plus pyrotechnique, avec plus de personnages, tout en conservant un bon niveau de lisibilité. À l'évidence, il s'agit d'une sous-sous-sous-catégorie du récit de superhéros, avec plein de personnages et beaucoup de combats entre des personnages qui ne se comprennent pas. Mais les coscénaristes réussissent leur pari d'insuffler un élan à leur récit, et les dessinateurs parviennent à un niveau spectaculaire qui entraîne le lecteur.



Pour le dernier épisode, l'équipe créatrice revient à 2 dessinateurs, 2 encreurs et 1 seul coloriste. Les dessins sont un peu moins léchés, et la résolution du récit est courue d'avance. Cependant, la narration conserve son élan et les péripéties se succèdent à un rythme soutenu. Au final, l'appréciation du lecteur dépend entièrement de sa sensibilité. S'il est venu chercher une histoire qui trouve sa justification indépendamment du contexte d'un univers partagé, il lâche l'affaire à la fin de la première moitié de l'épisode 14 et jure qu'on ne l'y reprendra plus jamais. 1 étoile. Si le lecteur apprécie l'exercice de style du récit de superhéros référentiel d'un univers partagé complexe, il trouve son content dans cette réunion de nombreux personnages qui fait référence à une excellente histoire sur la stérilisation des comics de superhéros, avec une utilisation pertinente de la Maison des Héros, et du concept de multiversité. 4 étoiles.



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- Épisode 17 (dessins et encrage de Sebastián Fiumara, mise en couleurs de Dave Stewart) - Alors que ses parents sont à l'extérieur (Superman sauve le monde, et Lois Lane est en reportage), Jon Kent sursaute en entendant des coups frappés à la porte. Kathy Branden est venue lui demander son aide parce que son grand-père a disparu dans les bois avoisinants, en allant à la recherche d'une de ses vaches.



Pas de doute, il s'agit encore d'un épisode où les auteurs se font plaisir, cette fois-ci en racontant une histoire de type horrifique, mais tout public, mettant en scène le fils des Kent qui a depuis eu droit à sa propre série avec Damian Wayne, dans Super Sons, Tome 1 : Quand je serais grand également écrite par Peter Tomasi. Le lecteur se souvient que Jon Kent s'était déjà aventuré à proximité de cette maison dans les épisodes 10 & 11 du tome précédent. Il reconnaît tout de suite l'équipe artistique qui a déjà réalisé plusieurs épisodes de la série horrifique Abe Sapien, de Mike Mignola et Scott Allie. Fiumara dessine dans une veine plutôt réaliste, avec une utilisation appuyée des aplats de noir pour rendre compte de la présence des ombres, propices à la survenance de menaces qui s'y tapissent. Il réalise des contours légèrement charbonneux par endroit, ajoutant une impression de mystère parce que l'œil n'est pas capable de percer ces zones d'ombre. Il est visible qu'il prend plaisir à représenter une forêt avec des arbres décharnés et des créatures étranges entrevues dans la brume. Il s'amuse tout autant à jouer avec la géométrie de la maison pour aboutir à des visions incongrues comme une vache dans le salon.



Les dessins de Sebastián Fiumara sont bien complétés par la mise en couleurs de Dave Stewart qui utilise des teintes sombres, avec de discrets jeux sur les nuances, mais sans rechercher le spectaculaire. Le lecteur ressent bien cette ambiance de lumière cafardeuse, et de pénombre dissimulant des créatures inquiétantes. Les coscénaristes racontent une histoire de maison hantée à l'ancienne, jouant plus sur l'atmosphère que sur une réelle horreur, psychologique ou visuelle. Le lecteur sent bien que c'est pour de faux, mais il est entraîné par la qualité de la narration.
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Batman & Robin, tome 1 : Tueur né

Ce tome est le premier de la série, lancée dans le cadre de l'opération "New 52" qui correspond à un redémarrage à partir de zéro de l'univers partagé DC... sauf pour le personnage de Batman. D'une certaine manière il s'agit de la suite de Dark Knight vs. White Knight (épisodes 17 à 25, fin de la précédente série) : Batman (Bruce Wayne) et Robin (Damian Wayne) doivent apprendre à vivre et travailler ensemble. Il contient les épisodes 1 à 8, parus en 2011/2012, avec un scénario de Peter Tomasi, des dessins de Patrick Gleason, un encrage Mick Gray, et une mise en couleurs de John Kalisz.



À Moscou, le Batman russe (faisant partie de Batman Inc.) est assassiné sans pitié par NoBody. À Gotham, Bruce Wayne a pris la décision d'associer son fils Damian (10 ans) à ses patrouilles en tant que Batman. Il accepte l'idée de remplir le rôle de père pour ce fils qu'il ne connaissait pas, et d'en profiter pour marquer la rupture d'avec le passé de manière symbolique. Pour commencer, il emmène Robin à Crime Alley (la rue où les parents de Bruce ont été assassinés) avec un point de vue inédit. Ensuite ils font équipe pour arrêter une équipe de criminels en train de s'accaparer les matériaux fissiles utilisés par l'université de Gotham. Cette première mission en équipe met en évidence qu'il va falloir du temps et de la patience à l'un comme à l'autre pour former un duo harmonieux en phase.



Avec la relance "New 52", DC Comics propose 5 séries mensuelles consacrées à Batman : Batman incorporated de Grant Morrison et Chris Burnham, Batman de Scott Snyder & Greg Capullo, Detective Comics de Tony Daniel, "Batman & Robin" et The dark knight de David Finch (sans compter les séries gravitant autour de Batman telles que Batgirl, Batwoman, Robin, etc.). Chaque scénariste doit trouver sa place et développer un aspect particulier du personnage. Comme le titre de la série l'indique, cette série se concentre sur la relation entre père & fils. Peter Tomasi et Patrick Gleason avaient déjà travaillé ensemble sur la série Green Lantern Corps.



Ce tome de 8 épisodes se lit aussi vite qu'un n'en contenant que 4. En y regardant de plus près, le lecteur constate que les dessins de Gleason sont très séduisants, avec de belles surfaces noires, et une densité d'arrières plans assez faible quand il y en a. Chaque page comporte une moyenne de 4 cases faciles à lire, ce qui augmente d'autant la vitesse de lecture. Le volume de dialogue est également peu élevé, ce qui participe encore à la rapidité de la lecture. L'intrigue est linéaire. Elle repose sur l'héritage d'un des formateurs principaux de Bruce Wayne avant qu'il ne devienne Batman : Henri Ducard. En jouant sur 2 générations, Tomasi peut ainsi mettre en parallèle des relations de nature père / fils entre plusieurs personnages.



Après coup, le lecteur peut regretter que ce tome se lise aussi rapidement, car Gleason réalise des images très séduisantes. Il y a cette contreplongée avec une pluie de perles tombant au travers d'une grille d'égout, Titus (un très beau Grand Danois), des images iconiques de Batman, d'autres de Robin, cette magnifique carcasse de voiture au milieu d'un champ devant un écran de cinéma en plein air, une scène nocturne avec des lucioles dans la propriété des Wayne, une Batmobile qui semble sortie de Tron, etc. Mais parfois ces images donnent une sensation de superficialité telle cette double page consacrée à Batman, et Robin frappant 2 criminels, vide d'arrière plan, sans autre objectif que de montrer les coups assénés, ce qui sent la décompression gratuite (vraiment fallait-il consacrer 2 pages à cette image qui ne porte pas de narration supplémentaire ?). À d'autres moments Gleason mise sur le dépouillement pour accentuer l'ambiance ou renforcer la prédominance d'une action. En fonction de la sensibilité du lecteur et de la scène considérée, c'est un peu quitte ou double. Ce prisonnier abaissé dans une cuve d'acide sur fond noir est magnifique et l'horreur du crime ressort bien. Damian jetant une chauve-souris dans une crevasse dans une case occupant une demi-page, là encore il est possible de s'interroger sur le bienfondé de consacrer une telle place à une seule image. Par contre du début à la fin, il maîtrise les expressions de Damian avec maestria ce qui lui confère une personnalité complexe et très attachante (même quand un coin de sa langue dépasse de sa bouche pour montrer qu'il s'applique).



À force, cela peut s'avérer un peu agaçant de se dire que tout ça aurait pu tenir en beaucoup moins de pages, ou que la narration aurait pu être plus dense dans ces 8 épisodes. C'est un peu injuste parce qu'au fil des pages, Tomasi et Gleason ont conçu des scènes visuellement intéressantes, mais diluées dans des pages creuses. Le scénario génère la même sensation d'agacement. Quand Tomasi est bon (pour plusieurs scènes), il capture de manière pénétrante plusieurs facettes de la relation complexe entre père et fils, en les transposant à Bruce et Damian. Quand il fait avancer l'intrigue, les dialogues deviennent utilitaires, sans porter la personnalité de la personne qui les prononce. Parfois l'analogie père / fils avec d'autres personnages apporte un éclairage supplémentaire à la relation Bruce / Damian, parfois elle ne sert à rien. Tomasi s'amuse aussi à glisser quelques références telles que la piscine (Frank) Miller ou la rue (Steve) Englehart. Il adresse un clin d'œil aux lecteurs plus anciens en introduisant une nouvelle version du Bathound (Titus). Il sacrifie à l'obligation de faire apparaître Pandora (sur le bord de la piscine). Comme Gleason, il maîtrise le personnage de Damian en lui écrivant de magnifiques moments.



Voilà un tome qu'il est difficile d'aimer, et qu'il est impossible de détester. D'un coté le lecteur en ressort avec l'impression d'avoir une bande dessinée allégée sur le plan des dessins et du scénario (décompressée). De l'autre coté, Tomasi et Gleason se montrent très habiles pour faire apparaître la personnalité complexe et attachante de Damian Wayne, avec beaucoup de scènes sortant de l'ordinaire des comics de superhéros. La raison me conduirait à attribuer 3 étoiles à ce tome, l'affectif me dicte d'en mettre 4. Batman et Robin continuent d'apprendre à se connaître dans Pearl.
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Super Sons of Tomorrow

Ce tome fait suite à Super Sons Vol. 2: Planet of the Capes (Rebirth) (épisodes 6 à 10) qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu avant. Il fait également suite à Superman - Action Comics: The Oz Effect (épisodes 985 à 992) et à Batman: Detective Comics Vol. 5: A Lonely Place of Living (épisodes 963 à 968). Il contient les épisodes 11 & 12 de la série Super Son, 37 & 38 de la série Superman, et 15 de la série Teen Titans, tous coécrits par Peter J. Tomasi & Patrick Gleason. L'épisode 10 de Super Sons est dessiné par Ryan Benjamin, encré par Richard Friend et mis en couleurs par Gabe Eltaeb. L'épisode 12 de la série Super Sons est dessiné et encré par Tyler Kirkham et mis en couleurs par Tomeu Morey. L'épisode 37 de la série Superman est dessiné et encré par Jorge Jiménez et mis en couleurs par Alejandro Sanchez. L'épisode 38 est dessiné par Sergio Davila, encré par Vicente Cifuentes, et mis en couleurs par Gabe Etlaeb. L'épisode 15 de Teen Titans est dessiné et encré par Ed Benes & Jorge Jiménez, avec l'aide de Richard Friend pour l'encrage, et mis en couleurs par Alejandro Sanchez. Il contient également les couvertures alternatives réalisées par Jonboy Meyers (*2), Dustin Nguyen (*2), Chad Hardin.



Bruce Wayne est en train de lire tranquillement dans la bibliothèque du manoir des Wayne, quand la silhouette d'une chauve-souris se profile contre la lumière de la Lune. Il s'agit de Batman qui fracasse la baie vitrée de la pièce. Bruce Wayne identifie immédiatement Tim Drake dans le costume. Il s'en suit un affrontement physique des plus violents, car Bruce Wayne sait qu'il s'agit d'une version du futur de Tim Drake avec un objectif qu'il ne peut pas cautionner. Tim Drake réussit quand même à le neutraliser assez longtemps pour s'introduire dans la Batcave et y dérober ce qu'il est venu chercher. Dans sa forteresse de solitude, Superman contemple les dégâts occasionnés par le combat qui s'y est déroulé précédemment, en particulier la destruction des sculptures monumentales de Pa & Ma. Il s’attelle à leur reconstruction, avec l'aide du robot Kelex. Il est interrompu par l'irruption de Batman (Tim Drake) faisant usage de 2 armes à feu. Superman le neutralise rapidement, mais Tim Drake a conservé un atout de sa manche et parvient là encore à s'emparer de ce qu'il est venu chercher.



A priori le lecteur intéressé par cette histoire provient soit de la série Action Comics, soit de la série Detective Comics, soit plus probablement des séries Superman (coécrite par Gleason & Tomasi) et Super Sons (écrite par Tomasi), pour voir Damian Wayne et Jon Kent en action, et accessoirement découvrir le fin mot du retour de cette version de Tim Drake apparu pour la première fois en 2004 dans Teen Titans / Legion Special. Dès le premier épisode, il est visible que les coscénaristes s'amusent bien. La scène inaugurale reprend la scène iconique d'une chauve-souris brisant la baie vitrée de la bibliothèque où Bruce Wayne est en train de perdre son sang en cherchant une idée de méthode propre à inspirer la peur au cœur des criminels. Mais cette fois-ci, Wayne est littéralement agressé par Batman. Jorge Jimenez représente un Bruce Wayne massif, comme s'il dessinait Batman, mais en civil, c'est parfaitement adapté. Le combat est brutal, avec un coup de lavabo en traître, sans pour autant singer des cases déjà vues de Miller ou Mazzuchelli. L'artiste met en évidence avec élégance le facteur déterminant qui permet à Drake de prendre le dessus : ce Batman utilise une arme à feu. La scène suivante est tout aussi dérivative et bien réalisée : un affrontement entre Superman et Batman, à nouveau Tim Drake a quelques atouts dans sa manche, s'étant préparé comme le vrai Batman, avec moins de réticences à ne pas jouer fairplay. À nouveau, Jorge Jiménez conçoit un plan de prises de vue qui permet de voir la force des coups portés, la vivacité des combattants, la place nécessaire pour leurs mouvements, avec des découpages de pages adaptés.



L'épisode suivant s'avère un peu plus convenu, mais Patrick Gleason & Peter J. Tomasi retrouvent leur verve et leur plaisir communicatif en faisant intervenir les Titans de Demain (Cassie Sandsmark, Conner Kent et Bart Allen). Sergio Davila s'amuse bien à exagérer l'expression de leur visage pour montrer leur détermination farouche à retrouver leurs coéquipiers et à mettre un terme à ses agissements. Tyler Kirkham hérite d'un épisode dépourvu d'action, mais il sait bien faire apparaître l'amitié existant entre Damian et Jon, les coscénaristes faisant preuve de la justesse de leur sensibilité pour faire s'exprimer l'attention bourrue de Damian Wayne et la gentillesse naturelle mais pas naïve de Jon Kent. Le lecteur qui est donc venu pour le plaisir de retrouver le tandem Damian & Jon est servi, les coscénaristes n'ayant pas perdu leur sensibilité et réussissant à leur ménager des moments dans ce crossover. En ce qui concerne l'intrigue générale, ils doivent donc apporter une conclusion satisfaisante à l'intervention de Tim Drake (du futur) dans le temps présent, en commençant par lui donner une motivation spécifique. Gleason & Tomasi reprennent le schéma classique de l'individu qui a vu les conséquences d'une catastrophe devant survenir dans peu de temps, qui a vu les civils en souffrir et qui remonte dans le temps éviter qu'elle ne survienne.



Le lecteur voit donc Tim Drake se lancer dans une course contre la montre pour éliminer celui par la faute de qui tout arrive, ce qui le met forcément en porte-à-faux avec les superhéros qui ne veulent pas tuer, et plus encore puisqu'il s'agit de l'un des leurs. Il vaut mieux que le lecteur ne soit pas trop regardant sur la logique d'un tel type d'histoire. Pour commencer un superhéros aguerri comme Tim Drake sait très bien qu'un tel type d'intervention dans le passé créera au mieux une ligne temporelle divergente sans effacer la sienne. Au pire sa simple présence suffit à modifier le passer, et toutes les actions qu'il entreprend par la suite n'ont pas lieu d'être. Comme d'habitude, le lecteur éprouve les pires difficultés à comprendre pour quelle raison Tim Drake se lance dans une mission d'assassinat, plutôt que de parier sur l'intelligence de ceux qui ont été ses compagnons au sein des Teen Titans. Même si sa stratégie défie l'entendement, au moins il a bien préparé son plan. Le lecteur suit donc le déroulement de l'intrigue en sachant qu'elle repose essentiellement sur une suite d'affrontements physiques entre superhéros qui tapent d'abord plutôt que de réfléchir.



Le choix des responsables éditoriaux a donc été d'articuler ce récit sous la forme d'un crossover entre 3 séries. Le lecteur en déduit que les personnages auront peu de place pour exister individuellement. Gleason & Tomasi réussissent à faire s'exprimer la personnalité de Jon Kent et Damian Wayne, et la saveur de leur relation. Pour le reste, ils mettent en scène un Bruce Wayne sombre et déterminé et un Superman prévenant et efficace, respectant leurs caractéristiques principales. Les membres des Teen Titans sont moins servis, tout simplement parce qu'ils sont plus nombreux. Les coscénaristes n'ont tout simplement pas la place pour que Starfire (Koriand'r), Aqualad (Jackson Hyde), Kid Flash (Wally West), Raven et Beast Boy (Garfield Logan) ne disposent de plus que quelques répliques. Le lecteur retrouve donc leurs superpouvoirs, ainsi que leur trait de caractère principal s'exprimant une fois ou deux au mieux. Alors que Tim Drake dispose d'une contenance impressionnante au départ (il bat Batman, puis Superman), il perd de sa crédibilité au fur et à mesure que le lecteur comprend quel est son plan, assez indigne d'un individu aussi intelligent. La volte-face finale semble artificielle et ne parvient pas à effacer le nom qu'il s'est choisi pour sa nouvelle identité. Sur le plan de la narration visuelle, Jorge Jiménez réalise des planches imaginatives, pleine de vie, à la hauteur des 2 affrontements successifs de Tim Drake. Ryan Benjamin privilégie plus la force des coups portés et l'exagération des expressions les visages, avec un jeunisme trop appuyé pour les Teen Titans. Il restitue bien le bruit et la fureur des affrontements, mais en utilisant trop de raccourcis pour s'économiser. Ed Benes réalise des dessins plus peaufinés, tout aussi percutants, mais il est visible qu'il soufre des délais, et les dernières pages ne comportent plus que des personnages, sans aucun arrière-plan. Sergio Davila se focalise également beaucoup sur les personnages, mais en montrant les conséquences des coups portés et des énergies libérées également sur les décors, bénéficiant également de la mise en couleurs de Gabe Eltaeb qui rehausse chaque case avec des effets spéciaux sur les énergies. Tyler Kirkham apporte un peu plus de personnalité dans ses dessins, avec des plans de prise de vue adaptés à ces séquences de dialogue et un jeu sur le langage corporel parlant et maîtrisé.



Ce crossover permet au lecteur de retrouver le duo formé par Jon Kent (Superboy) & Damian Wayne (Robin), toujours aussi savoureux quand il est écrit par Patrick Gleason & Peter J. Tomasi, de découvrir le fin mot de l'intervention du Tim Drake du futur. Il repose sur un principe de voyage dans le temps très classique et qui n'a pas beaucoup de sens, en y mêlant de nombreux personnages dont la plupart ne dispose pas du temps d'exposition nécessaire pour pouvoir exister (en particulier les Teen Titans). La qualité de la narration graphique varie du très ordinaire (Ryan Benjamin) au plus travaillé (Jorge Jiménez). 3 étoiles pour un lecteur de passage, sans implication particulière dans la présence du Tim Drake du futur, 4 étoiles pour un lecteur ayant suivi l'intrigue auparavant.
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Superman, tome 3 : Multiplicity (Rebirth)

Ce tome fait suite à Trial of the super sons (épisodes7 à 13) qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu avant. Il contient le numéro annuel 1 et les épisodes 14 à 17, initialement parus en 2017, tous coécrits par Peter Tomasi et Patrick Gleason.



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- Annuel 1 (dessins et encrage de Jorge Jimenez, mise en couleurs d'Alejandro Sanchez) - Dans le comté d'Hamilton, à 300 miles au nord de Metropolis, Clark Kent est en train d'inspecter les alentours de la ferme. Il constate que la terre est desséchée et que les cours d'eau sont quasiment à sec, alors que la pluviométrie a été normale pour la saison. Il se change en Superman pour couvrir plus de terrain et se heurte à Swamp Thing (Alec Holland), l'un des membres du Parlement des Arbres, un des élémentaires de la Terre.



Depuis le début de la série, le lecteur a bien compris que les coscénaristes sont plutôt partisans de profiter de l'espace de liberté de cette série qui n'est pas la principale consacrée à Superman, et qu'ils n'hésitent pas à décompresser leurs intrigues pour laisser de la place au dessin. De ce point de vue, ce premier chapitre constitue presqu'un cas d'école. L'histoire se résume en 2 phrases : (1) Swamp Thing veut expliquer à Superman qu'il est en décalage avec la Terre, (2) ils se battent jusqu'à ce que Swamp Thing applique le remède. Jorge Jimenez & Aljandro Sanchez assurent un spectacle impressionnant et inventif de bout en bout, alors qu'il s'agit essentiellement d'une confrontation physique qui sert de support à un dialogue se heurtant à l'incompréhension de 2 individus qui ont décidé de s'exprimer de manière à provoquer la mauvaise interprétation et à paraitre agressifs. Le vieux lecteur ne retrouvera pas la poésie des dessins de John Totleben et Steve Bissette pour les épisodes écrits par Alan Moore, mais il peut quand même apprécier la vitalité de la mise en page, la qualité pyrotechnique des illustrations et l'implication des artistes afin de lui en donner pour son argent. 4 étoiles pour un beau spectacle.



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- Épisodes 14 à 16 (beaucoup d'artistes : Ivan Reis, Joe Prado, Ryan Sook, Ed Benes, Clay Mann, Tony S. Daniel, Sandu Florea, Seth Man) - Alors qu'il rentre chez lui en voiture par une route traversant les bois, Clark Kent freine en urgence car un Superman au costume soviétique se tient au milieu de la route. Il sort de sa voiture pour comprendre de qui il s'agit, mais Superman (version Red Son) est attaqué par des créatures monstrueuses indiquant qu'il fait partie d'une lyste (avec un y) établie par un certain Prophecy. Superman parvient à soustraire Red Son aux attaquants. Peu après leur départ, les 2 Superman voient apparaître la Maison des Héros qui les emmènent sur leur vaisseau Ultima Thule, à proximité du planétaire (Orrery). Pendant ce temps-là, les attaquants sont réapparus sur Terre et ont enlevé Super-Man (Kong Kenan, voir Made in China).



Pour pouvoir apprécier cette histoire, le lecteur doit avoir 2 choses à l'esprit. La première est que les coscénaristes continuent à s'amuser, à profiter de leur liberté pour écrire des aventures débridées, en piochant dans le riche univers partagé DC. Cela signifie qu'il ne faut pas attendre une histoire qui compte, ou un récit avec du fond, juste un honnête divertissement. La deuxième chose est que le titre de Multiplicité renvoie directement à The Multiversity, un récit de Grant Morrison, rétablissant le concept de multivers chez l'univers partagé DC. Le principe du récit est assez simple, mais il ne sera pas forcément du goût de tous les lecteurs. Gleason & Tomasi ont créé de toute pièce un nouvel ennemi qui a décidé de supprimer des versions de Superman, suivant une règle connue de lui seul. La Maison des Héros, (des versions des membres de la Justice League issus de différentes réalités) intervient spécialement pour ce genre de menace affectant plusieurs dimensions. Il s'en suit l'apparition de plusieurs versions de Superman (même Captain Carrot, Roger Rodney Rabbit de la Terre 26) menées par Superman de la Terre 23 (Calvin Ellis, le président des États-Unis dans le civil).



À nouveau, il ne faut pas s'attendre à un récit ambitieux sur le plan philosophique ou intellectuel. L'ambition des auteurs est de raconter une histoire qui en met plein la vue par le nombre de Superman, par des dessins énergétiques, par des combats dantesques. Même si cela semble être l'ordinaire des superhéros, ce n'est pas si facile de sortir du lot de la production industrielle mensuelle. Il est visible qu'Ivan Reis se repose un peu trop sur les postures qui impressionnent, oubliant les décors et la fluidité de l'enchaînement des cases. Joe Prado effectue des finitions minutieuses, et Marcelo Maiolo habille les dessins avec des camaïeux et des effets spéciaux, mais ça ne suffit pas à nourrir assez les dessins qui reposent trop sur les stéréotypes visuels des combats de superhéros. L'épisode suivant bénéficie de 4 dessinateurs différents et d'autant de metteurs en couleurs, pour un résultat plus pyrotechnique, avec plus de personnages, tout en conservant un bon niveau de lisibilité. À l'évidence, il s'agit d'une sous-sous-sous-catégorie du récit de superhéros, avec plein de personnages et beaucoup de combats entre des personnages qui ne se comprennent pas. Mais les coscénaristes réussissent leur pari d'insuffler un élan à leur récit, et les dessinateurs parviennent à un niveau spectaculaire qui entraîne le lecteur.



Pour le dernier épisode, l'équipe créatrice revient à 2 dessinateurs, 2 encreurs et 1 seul coloriste. Les dessins sont un peu moins léchés, et la résolution du récit est courue d'avance. Cependant, la narration conserve son élan et les péripéties se succèdent à un rythme soutenu. Au final, l'appréciation du lecteur dépend entièrement de sa sensibilité. S'il est venu chercher une histoire qui trouve sa justification indépendamment du contexte d'un univers partagé, il lâche l'affaire à la fin de la première moitié de l'épisode 14 et jure qu'on ne l'y reprendra plus jamais. 1 étoile. Si le lecteur apprécie l'exercice de style du récit de superhéros référentiel d'un univers partagé complexe, il trouve son content dans cette réunion de nombreux personnages qui fait référence à une excellente histoire sur la stérilisation des comics de superhéros, avec une utilisation pertinente de la Maison des Héros, et du concept de multiversité. 4 étoiles.



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- Épisode 17 (dessins et encrage de Sebastián Fiumara, mise en couleurs de Dave Stewart) - Alors que ses parents sont à l'extérieur (Superman sauve le monde, et Lois Lane est en reportage), Jon Kent sursaute en entendant des coups frappés à la porte. Kathy Branden est venue lui demander son aide parce que son grand-père a disparu dans les bois avoisinants, en allant à la recherche d'une de ses vaches.



Pas de doute, il s'agit encore d'un épisode où les auteurs se font plaisir, cette fois-ci en racontant une histoire de type horrifique, mais tout public, mettant en scène le fils des Kent qui a depuis eu droit à sa propre série avec Damian Wayne, dans When I grow up également écrite par Peter Tomasi. Le lecteur se souvient que Jon Kent s'était déjà aventuré à proximité de cette maison dans les épisodes 10 & 11 du tome précédent. Il reconnaît tout de suite l'équipe artistique qui a déjà réalisé plusieurs épisodes de la série horrifique Abe Sapien, de Mike Mignola et Scott Allie. Fiumara dessine dans une veine plutôt réaliste, avec une utilisation appuyée des aplats de noir pour rendre compte de la présence des ombres, propices à la survenance de menaces qui s'y tapissent. Il réalise des contours légèrement charbonneux par endroit, ajoutant une impression de mystère parce que l'œil n'est pas capable de percer ces zones d'ombre. Il est visible qu'il prend plaisir à représenter une forêt avec des arbres décharnés et des créatures étranges entrevues dans la brume. Il s'amuse tout autant à jouer avec la géométrie de la maison pour aboutir à des visions incongrues comme une vache dans le salon.



Les dessins de Sebastián Fiumara sont bien complétés par la mise en couleurs de Dave Stewart qui utilise des teintes sombres, avec de discrets jeux sur les nuances, mais sans rechercher le spectaculaire. Le lecteur ressent bien cette ambiance de lumière cafardeuse, et de pénombre dissimulant des créatures inquiétantes. Les coscénaristes racontent une histoire de maison hantée à l'ancienne, jouant plus sur l'atmosphère que sur une réelle horreur, psychologique ou visuelle. Le lecteur sent bien que c'est pour de faux, mais il est entraîné par la qualité de la narration.
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Superman Rebirth, tome 1

Ce tome est le premier dans le cadre de la relance (mais sans remise à zéro) des séries DC Comics en 2016, opération appelée Rebirth. Il comprend les épisodes 1 à 6, ainsi que le numéro Superman: Rebirth, initialement parus en 2016, tous coécrits par Peter J. Tomasi & Patrick Gleason. L'épisode Rebirth a été dessiné par Doug Mahnke, encré par Jaime Mendoza, avec une mise en couleurs de Will Quintana. Les épisodes 1, 2, 4 et 6 sont dessinés par Patrick Gleason, encrés par Mick Gray et mis en couleurs par John Kalisz. L'épisode 3 est dessiné et encré par Jorge Jimenez, avec une mise en couleurs par Alejandro Sanchez. Enfin l'épisode 5 est dessiné par Doug Mahnke, encré par Jaime Mendoza, et mis en couleurs par Will Quintana, comme l'épisode Rebirth.



Superman: Rebirth- Il y a quelques temps, un Superman barbu en costume noir s'est battu aux côtés d'un Superman sans barbe en costume habituel bleu & rouge (sans le slip rouge) et ce dernier a succombé au cours de la bataille (dans Requiem pour un Superman, Superman Univers 11 & 12). Maintenant, Lana Lang s'introduit par effraction dans le tombeau de Superman (New 52), elle se retrouve face à Superman (post-Crisis). Ce dernier évoque le fait qu'il est déjà mort au combat contre Doomsday, dans Ma mort de Superman. Il décide de rapatrier les cendres de Superman dans la forteresse de solitude New 52. Épisodes 1 à 6 - Lois & Clark Kent élèvent leur fils Jon Samuel Kent, dans une ferme isolée, située dans le comté d'Hamilton, à peu à 500 kilomètres au nord de Metropolis.



Jon regarde son père sauver un cheval d'une étable en flammes, depuis la fenêtre de sa chambre. Il obtient la permission de ses parents d'aller se promener dans la prairie, en courant après leur chatte Goldie. Mais il se produit un incident qui le conduit à utiliser maladroitement ses rayons optiques qu'il ne contrôle pas, sous les yeux écarquillés de Kathy Branden, une voisine de son âge. Le même soir, Superman en costume vient chercher son fils dans sa chambre pour l'emmener décoincer un sous-marin dans le grand nord. Sur place, il lui demande d'observer pour apprendre. Par la suite, Superman retourne à la forteresse de solitude avec Lois et Jon. Ils sont confrontés à une résurgence du passé kryptonien de Clark.



En 2011, dans Flashpoint, Geoff Johns & Andy Kubert mettent un terme à la continuité interne de l'univers partagé DC, établie depuis 1985, à partir de Crisis on infinite earths de Marv Wolfman & George Perez. À partir de 2011, l'ensemble des séries et des personnages DC redémarrent à zéro dans une opération baptisée The New 52. Le personnage de Superman a lui aussi droit à sa remise à zéro et à son redémarrage avec 3 séries dont celle écrite par Grant Morrison. En 2016, l'éditeur DC Comics annonce un nouveau redémarrage, l'opération appelée Rebirth, mais il ne s'agit pas d'une remise à zéro. Lorsque ce présent tome d'une nouvelle série de Superman paraît, le lecteur ne sait pas encore ce que recouvre Rebirth, ni quels changements il va amener aux personnages datant de New 52. Si le lecteur n'a pas suivi la fin des séries Superman du New 52, il tombe de haut en découvrant la situation de départ. Les coscénaristes ne s'appesantissent pas pour rappeler ce qui s'est passé précédemment. Si le lecteur veut raccrocher les wagons, il lui faut jeter un coup d'œil aux épisodes consacrés à Superman dans Convergence: Flashpoint Book One pour comprendre d'où sort Jon Kent. Il doit ensuite faire un tour par Superman: Lois et Clark, de Dan Jurgens & Lee Weeks.



Néanmoins le lecteur n'ayant pas tout suivi finit par comprendre l'essentiel de la situation, en particulier la responsabilité parentale de Lois & Clark. En outre, il est possible qu'il soit venu à ce recueil pour les auteurs, Tomasi & Gleason ayant précédemment collaboré sur la série Batman & Robin, s'étant achevée avec Robin rises dans laquelle la relation père/fils était mise en scène avec sensibilité et justesse. Or quel est le cœur de leur nouvelle collaboration ? Une nouvelle relation père/fils. En outre, Patrick Gleason dessine 4 épisodes sur 7, et 2 autres épisodes sont réalisés par son colocataire de studio Doug Mahnke. L'épisode Rebirth dessiné par Mahnke présente une grande force d'impact lors de l'évocation du combat contre Doomsday, et une étrangeté certaine dans la forteresse de solitude. Il est visible que l'artiste s'est plus impliqué dans la représentation des personnages que dans celles des décors. Les protagonistes ont une apparence sérieuse, et empreinte de gravité, du fait du décès de Superman (New 52). L'épisode 5 est essentiellement constitué d'un long affrontement physique, dans lequel Mahnke s'affranchit rapidement de dessiner les arrière-plans pour se consacrer entièrement aux coups portés, et aux décharges d'énergie. La mise en scène est efficace et conserve l'attention du lecteur pendant tout l'épisode. Pour l'épisode 3, Jorge Jimenez réalise des dessins de superhéros plus classiques qui rendent bien compte de la brutalité de l'affrontement et des sentiments très marqués des personnages, avec des aplats de noir assez appuyés, aux contours agréables.



Par comparaison avec Mahnke et Jimenez, Patrick Gleason semble beaucoup plus impliqué que ses 2 collègues, alors qu'il est soumis à une rythme de production plus important dans la mesure où la fréquence de parution de cette série était bimensuelle. Le lecteur constate tout de suite que ce dessinateur intègre plus de détails : les tenues vestimentaires à commencer par celle de Jon (et ses baskets), des décors plus régulièrement présents dans les cases, avec une réelle interaction entre les personnages et la topographie des environnements dans lesquels ils évoluent. En outre, Gleason a conservé toute sa capacité à capturer et à retranscrire le comportement d'un enfant. Jon Kent n'est pas un mini-adulte, il a des mimiques d'enfant, des enthousiasmes d'enfant, des moues d'enfant, etc. Jon Kent éprouve des émotions peu filtrées et dégage une empathie irrésistible. Alors même que le lecteur se disait que Superman n'a pas besoin d'être décliné en une version abâtardie de plus de Superboy, il se prend immédiatement d'affection pour Jon.



Il faut dire que Patrick Gleason sait y faire pour montrer l'amour maternel de Lois, ou l'inquiétude des parents pour la manière dont leur enfant va pouvoir gérer ses pouvoirs, ou encore l'amour paternel de Clark qui se double d'un sens des responsabilités vis-à-vis de cet enfant qui sort de l'ordinaire. Tout ça peut se voir dans les attitudes de Lois et Clark en face de leur enfant, dans leur langage corporel, avec des nuances très inhabituelles pour un comics de superhéros. Cet artiste a l'art et la manière pour donner vie à tous les personnages, y compris ceux un peu différents comme Bibbo Bibbowski, un propriétaire de bar vouant une confiance et une admiration sans borne à Superman. Gleason s'y entend également pour mettre en valeur la force de Superman, sa stature impressionnante, et la puissance de ses hauts faits, conformément aux conventions en vigueur dans les comics de superhéros.



En même temps, le lecteur n'éprouve pas la sensation de relire des épisodes de la série Batman & Robin des mêmes auteurs. Ils sont même capables de s'auto-citer (la formidable armure apparaissant dans le tome Robin rises, surnommée Hellbat), pour mieux faire ressortir les différences entre les 2 séries. Comme dans Batman & Robin, Peter J. Tomasi hérite d'une série dans laquelle il doit développer les personnages, mais sans que cela n'interfère avec les intrigues des autres séries principales dans lesquelles apparaît Superman. À nouveau, il sait trouver des espaces de liberté pour le faire. À partir de cette situation très particulière du Clark Kent post Crisis (mais pré New 52), il se concentre sur la relation entre père & fils, en montrant les sentiments de l'un et de l'autre au travers des aventures. Bien sûr, le lecteur peut trouver que le scénariste y va parfois fort avec les grosses ficelles, avec un niveau d'exigence élevé pour la suspension consentie d'incrédulité du lecteur. Le fait que le méchant de l'histoire puisse absorber le corps physique de plusieurs personnages dans le sien (puis les recracher) relève de la facilité scénaristique un peu paresseuse. En outre, en prenant un peu de recul une fois la lecture terminée, il apparait que l'intrigue n'est pas très épaisse, et que le scénariste a ménagé de belles plages pour que le dessinateur puisse s'en donner à cœur joie. Cela n'obère en rien le plaisir de lecture d'un comics de superhéros qui en maîtrise les conventions, qui fait la part belle au spectaculaire avec des dessins insufflant du caractère à chaque séquence, évitant au lecteur l'impression de lire toujours les mêmes combats.



Ce premier tome de la série Superman reprend la même dynamique que la série précédente des mêmes auteurs : la relation père/fils entre le superhéros du titre (Batman pour la série précédente) et son improbable rejeton (Damian pour la précédente). Mais la situation est fort différente, et les relations prennent tout de suite une saveur différente, ne serait-ce que parce que Damian était plus âgé et plus autonome. L'intrigue n'est pas forcément très originale, mais elle bénéficie d'une mise en images compétente par Mahnke et Jimenez, et très savoureuse par Patrick Gleason. En outre, la relation père/fils exhale des sentiments et des émotions honnêtes qui touchent le lecteur.
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Batman & Robin, tome 2 : La guerre des Robin

La suite du premier tome, et puisque Damian et Bruce ont enfin réussi à travailler et vivre ensemble, c’est vers les précédents « Robins » que Damian se tourne… Comme quoi, il ressent toujours le besoin d’être accepté en tant que Robin, mais surtout en tant que fils Wayne, auprès de ses « frères » d’adoption.



On assiste ainsi à une splendide scène : les Wayne se font faire peindre le portrait, ce qui inclus Bruce, Alfred, Dick, Tim, Damian et bien sûr Titus. La scène se termine avec une dispute entre Tim et Damian, pour changer. Par la suite, Damian se met à attaquer les précédents Robin pour asseoir sa légitimité / supériorité.



Mais l’intrigue principale ne se situe pas là et la Bat-Family a d’autres soucis que Damian : Terminus a réuni des malfrats de Gotham pour semer le chaos dans la ville pendant qu’il échafaude un plan bien plus dangereux… Alors que Batman se bat contre Terminus, Robin commence à se faire déborder par les autres assaillants : heureusement, Nightwing, Red Hood et Red Robin le rejoignent pour donner un coup de main.



Ce tome explore la relation entre Damian et les autres membres de la famille, tout en prouvant une fois encore à son père qu’il n’est pas (toujours) le sale gosse égoïste qu’il peut sembler… Mais avec le retour du Joker, une menace bien plus grave que les précédentes plane sur les Wayne. Les dessins sont toujours aussi splendides, on en prend pleins les yeux et on en redemande.
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Batman & Robin, tome 1 : Tueur né

’avais déjà lu cette série en numérique au moment de sa sortie, mais ce fut un plaisir de la relire en papier ! Comme j’ai pu déjà le mentionner, le Batverse est l’univers que j’affectionne le plus au sein des DC Comics et particulièrement les différents Robins, c’est donc absolument le genre d’histoire que j’adore.



Tout se passe après la « mort » de Bruce, Dick avait alors pris la suite du Batman, avec Damian à ses côtés. Au fur et à mesure de leurs mésaventures, ils avaient finit par pouvoir travailler ensemble en tant que Batman et Robin. Puis Bruce est « revenu » et Damian doit à présent apprendre à travailler avec son père et inversement. Autant dire : ce n’est pas une mince affaire ! Damian doit oublier tout ce qu’il a pu apprendre depuis son enfance en étant élevé par la Ligue des Assassins, et se conformer aux règles de Batman, particulièrement à celle qui consiste à ne tuer personne. Pour le féliciter de n’avoir tué personne pendant leur tournée, Bruce prend un grand danois pour Damian, qui finit par l’appeler Titus (c’est ainsi que commença la collection d’animaux de Damian !).



La relation entre père et fils est encore bien tendue et compliquée : Bruce ne dit pas tout à Damian, notamment à propos de l’arrivée de Morgan Ducard en ville. Morgan, ou « Personne », s’est bien rendu compte que Bruce et Damian n’avaient pas les mêmes idéaux quant à garder des criminels en vie (si tant est qu’un enfant de dix ans puisse avoir des idéaux… mais on parle de Damian). « Personne » est plutôt de la vie que tous les criminels devraient être tués, et il compte bien s’en charger et propose à Damian de le rejoindre.



Un tome pleins de rebondissements (pas particulièrement surprenants mais assez savoureux pour qu’on pardonne cela) avec de l’humour, des dessins magnifiques et une évolution dans la relation père / fils (et Batman / Robin) entre Bruce et Damian. Bien impatiente de (re)lire la suite !
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Batman & Robin, tome 1 : Tueur né

J'ai bien aimé ce tome. Il est facile à lire.

J'adore Alfred... ça a beau ne pas être le personnage le plus important, sans lui un Batman ne serait pas un Batman.

J'ai bien l'idée du fils violent et j'ai hâte de lire le prochain tome.
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