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Citation de collectifpolar


— J’ai rien à dire.
Devant l’air déçu de son collègue, Fournier hausse une épaule et engage sa voiture dans la rue des Érables, parfaitement déserte à cette heure. Aucun doute là-dessus : Lapointe est sûrement le coéquipier le plus bavard qu’a connu Jean-Guy Fournier en vingt-deux ans de carrière dans les forces de l’ordre. Ce ne serait pas si grave s’il parlait de choses intéressantes, mais non ! Depuis quinze minutes, il ne fait que déblatérer sur la perception qu’ont les jeunes des policiers. Fournier veut bien l’écouter même s’il trouve le sujet assommant, mais de là à participer ! Malgré tout, Lapointe, du genre entêté, tend une seconde perche :
— Allez, Jean-Guy, tu as bien une opinion là-dessus ! Par exemple, ces ados qu’on vient tout juste d’appréhender, tu as bien senti leur mépris envers nous, non ?
— Oui, oui…
— Tu crois pas que ça vient d’une espèce de cercle vicieux qu’on se complaît à entretenir, autant nous, les flics, que les jeunes ? Comme si c’était un pattern tellement enraciné dans notre culture qu’on ne songe même plus à le remettre en question ou même à le modifier !
Fournier, fixant la route devant lui, se retient de soupirer. Il n’y échappera pas, il doit dire quelque chose. C’est le seul moyen pour que Lapointe lui foute la paix. Il finit donc par laisser tomber :
— Tant que les jeunes agiront comme des cons et feront tout pour nous faire chier, les choses changeront pas.
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